Comment les Suisses ont émigré aux États-Unis et quelles traces ils ont laissé
Aux États-Unis, les traditions suisses perdurent encore aujourd’hui à certains endroits, comme par exemple lors du «carnaval» du village d’Helvetia en Virginie occidentale, le 10 février 2024.
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Diebold von Erlach a atteint la Floride le 22 juin 1564 et fut probablement le premier Suisse à fouler le sol de ce qui allait devenir les États-Unis.
CC BY-SA 4.0
En 1845, des immigrants suisses fondent la ville de New Glarus dans le Wisconsin. Deux églises sont visibles à l’arrière-plan. La plus haute est l’église réformée suisse. Photo de 1874.
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Le contrat de voyage de la famille Zogg de 1874. Au 19e siècle, cela n’avait rien d’exceptionnel en Suisse.
Musée national suisse
En 1868, l’hebdomadaire «Der Grütlianer» est fondé à New York. Plus tard, le journal des émigrants est rebaptisé «Schweizer Amerikanische Zeitung».
immigrantnewspapers.org
La famille de Jacob Gasser devant la ferme de Tower Rock Farm à Honey Creek, 1898.
Wisconsin Historical Society
Dans la seconde moitié du 19e siècle, les États-Unis sont devenus la principale destination d’émigration des Suisses. La famine, les catastrophes naturelles, la pauvreté et l’industrialisation croissante ont contraint de nombreuses personnes à émigrer.
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La page de couverture de la brochure du jubilé de la Fédération suisse nord-américaine, publiée dans le New Jersey en 1916. Deux mythes fondateurs y sont juxtaposés de manière symbolique. Le serment du Grütli est encadré par la statue de la Liberté à New York et la chapelle de Guillaume Tell au bord du lac des Quatre-Cantons.
Bibliothèque nationale suisse
Un ouvrier d’une fromagerie de New Glarus appose un tampon du Wisconsin sur le fromage, 1922.
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Outre les activités artisanales, des traditions suisses comme le yodel sont également importées. Certaines de ces traditions sont encore pratiquées aujourd’hui aux États-Unis, 1922.
Wisconsin Historical Society / Courtesy Everett Collection
L’émigration vers les États-Unis fait partie de nombreuses histoires familiales, en Suisse et aux États-Unis. Une rétrospective en images de leur vécu des Alpes à travers l’Atlantique.
Environ 460’000 Suisses et Suissesses ont émigré aux Etats-Unis. Ils ont apporté leur tradition, leur culture et ont laissé des traces.
La famille Tschudi est devenue la famille Tshudy. Le nom de famille Gnägi changea dans le nouveau continent en Kornegay et les Künzlis devinrent les Kinsaw ou Kinsey.
Entre 1700 et 2000, environ 460’000 Suisses ont émigré aux États-Unis.
Le premier Suisse dont le voyage vers les États-Unis a été rapporté n’a pas survécu très longtemps dans le Nouveau Monde. Diebold von Erlach était officier dans une expédition coloniale française dans l’actuelle Floride, en 1564.
Il s’est mêlé à des conflits entre tribus indigènes rivales. En 1565, il est mort dans des circonstances inexpliquées dans un conflit entre les colons espagnols et français.
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Les tout premiers colons américains étaient, comme von Erlach, souvent sous le régime français ou britannique, soldats, colons ou ouvriers. Mais de nombreux persécutés religieux, par exemple les anciens, s’installèrent également dans les colonies. Certains «Switzers» ont suivi les fausses promesses des entreprises d’émigration, et ont ensuite connu une pauvreté extrême.
Ainsi, le propriétaire de plantations et d’esclaves Johannes Tobler a obtenu des succès avec le premier calendrier des futurs états du Sud, le «South Carolina Almanack». Le fusilier Martin Meili (orthographié Mylin) est considéré comme l’inventeur du «Pennsylvania Rifle», qui est devenu important dans les guerres d’indépendance.
Albert Gallatin: un Suisse-américain devenu ministre des Finances
Le plus influent était sans doute Albert Gallatin. Il a émigré à Genève après ses études. En 1785, il obtint la citoyenneté américaine, se lança dans la politique, où il se présenta comme un fervent anti-esclavagiste, puis fut secrétaire au Trésor de 1801 à 1814.
Au début des États-Unis, après la fin des guerres révolutionnaires, les Suisses n’ont pas toujours été considérés comme tels. Ils ont été classés à tort comme Allemands ou Français à cause de leur langue.
Pourtant, selon le recensement de 1790, environ 3% des chefs de famille aux États-Unis étaient suisses.
Dès 1710, des émigrés suisses fondèrent en Caroline du Nord la ville de New Bern, où le Pepsi Cola devait être inventé.
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Au XIXe siècle, les Suisses s’installent de façon disproportionnée dans le Midwest, où ils fondent des communautés comme New Glarus, Tell City ou Vevay, puis dans les États du Pacifique, la Californie, l’Oregon et Washington.
La proportion de Suisses qui construisaient une nouvelle vie dans le Sud américain est restée remarquablement faible.
La Suisse se «débarrassait» de ses pauvres
L’émigration au 19ème siècle était motivée par la pauvreté. Au milieu du XIXe siècle, les autorités américaines, selon le Dictionnaire historique suisse, «se plaignaient souvent d’une pratique helvétique de ‘débarras’».
Cette critique a cédé le pas aux éloges des autorités vers la fin du siècle. Les immigrés de Suisse n’étaient plus tous pauvres.
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Les Suisses ont fondé des associations et des journaux qui ont développé une longue tradition. L’Amerikanische Schweizer Zeitung est paru, d’abord sous le nom de Der Grütlianer, de 1868 à 1999.
Jusqu’à la crise économique mondiale, de nombreux Suisses émigraient année après année vers les États-Unis. Depuis la Seconde Guerre mondiale, la nature de l’émigration a changé. Elle n’est souvent plus que temporaire.
Elisabeth Kübler-Ross, la Suisse-Américaine la plus célèbre
Parmi celles qui sont restées aux États-Unis figure la plus célèbre suisse-américaine, la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross, décédée en 2004 en Arizona. Elle a quitté sa ville natale de Zurich en 1958. Elisabeth Kübler-Ross a développé le célèbre modèle des cinq phases de la mort.
La communauté suisse aux États-Unis est à ce jour la plus importante en dehors de l’Europe: 83’667 Suisses ont vécu aux Etats-Unis en 2023. La plupart d’entre eux ont également un passeport américain.
Relu et vérifié par David Eugster / traduit de l’allemand par Françoise Tschanz
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