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Wout van Aert avant Milan-Sanremo : “Tadej Pogacar est le grand favori”

Contrairement à ce qui s’était produit quand, en 1961, le Poggio fut introduit pour, déjà, rendre la vie dure aux sprinters auxquels on ajouta la Cipressa ensuite (en 1982), toujours pour la même raison, cette modification n’aura aucune influence sur l’issue de l’épreuve de RCS.

Au fil des ans, les sprinters ont retrouvé régulièrement le chemin du succès, que ce soit sur le Lungomare (en sortie de Sanremo) ou même sur la Via Roma (au centre), plus proche pourtant d’un kilomètre du bas de la descente du Poggio. Cela fait pourtant sept ans qu’Arnaud Démare, succédant à Alexander Kirstoff et John Degenkolb, a remporté le dernier emballage plus ou moins massif.

C’est désormais la question récurrente de la Primavera, les sprinters pourront-ils suivre les puncheurs ? D’où l’avantage de figurer dans ces deux catégories comme peut s’en prévaloir Wout van Aert dont l’explosivité et la vitesse au bout d’une épreuve difficile n’ont que peu d’égales. D’autant que la fraîcheur, après 294 kilomètres, trente de plus que les autres monuments, joue elle aussi un rôle prépondérant. Le Campinois a déjà remporté la Classicissima, en 2020, ce qui est un petit avantage.

”J’ai gagné cette course et j’en suis très fier”, a confié Wout van Aert à Belga lors de Tirreno-Adriatico, sa course de rentrée. “Je ne crois pas que je doive tout gagner ou que je doive prouver quelque chose mais je veux remporter chaque course importante. Cette motivation est là pour Sanremo que j’ai déjà remporté. Elle est là aussi pour le Tour des Flandres, que je n’ai pas gagné. Je suis avec la même ambition à chaque départ.”

Tadej Pogacar a remporté neuf victoires cette saison et van Aert aucune. Lors de la Course des Deux Mers, il a pourtant rassuré sur sa forme avec des actions impressionnantes.

”Je suis content de ma semaine”, disait-il encore, “même si je n’ai pas gagné d’étape mais je n’avais qu’une réelle opportunité et malheureusement je suis tombé ce jour-là. J’étais parti avec un peu de doute, on ne sait jamais où on en est vraiment, surtout après une préparation perturbée, mais cela s’est fini. Je suis confiant.”

Pour autant, le coureur de Jumbo-Visma assure ne pas être encore à 100 % de sa condition.

”Je crois que je suis un peu moins fort qu’il y a un an. Au Nieuwsblad et à Paris-Nice, j’étais déjà plus costaud”, poursuivait-il. “À l’époque, le but était de conserver cette forme, maintenant, j’espère encore m’améliorer un peu. Tout cela, c’est à cause de ma maladie (il a souffert d’un refroidissement début février qui a retardé sa préparation). Normalement, j’aurais dû être au top dès les Strade et conserver ma forme tout le printemps.”

« On n’a pas besoin du petit plateau, c’est plus aérodynamique et on a moins de risques de dérailler. »

Wout van Aert sait que ce sera d’autant plus difficile face à un Tadej Pogacar qui, lui, semble déjà au mieux.

”Il faut quand même être très proche de sa meilleure forme”, dit-il. “Plus c’est le cas, plus vous prendrez la bonne décision et Sanremo est une course spéciale où toutes les pièces du puzzle doivent trouver leur place pour s’y imposer. C’est différent d’une classique où les plus forts émergent naturellement. Pogacar est le grand favori, il a fait impression à Paris-Nice. Il va peser sur le déroulement de la course, la durcir comme il l’avait fait en 2022 dès la Cipressa puis en attaquant plusieurs fois sur le Poggio. Ce qui est différent que quand il y a une seule accélération ou qu’on monte à un rythme très élevé. J’y ai perdu mes principales cartouches.”

Verra-t-on un van Aert plus sur la défensive cette fois, misant tout sur la descente du Poggio ou un sprint ?

”Ne pas réagir aux attaques, c’est prendre des risques”, reconnaît l’Anversois. “Parfois, il faut oser jouer au poker. Je trouve que je ne le fais toujours pas assez. Dans la descente du Poggio, c’est surtout la fraîcheur qui importe. Lorsque je me suis imposé, j’étais revenu sur Alaphilippe dans la descente, pourtant bon descendeur, mais sans doute étais-je resté juste en dessous de mes limites dans la montée. L’an dernier, Mohoric n’avait pas réagi aux attaques, ça s’est révélé la bonne tactique. Cela dit, la descente est importante mais elle ne sera pas décisive chaque année.”

Ce samedi, van Aert roulera sur un vélo disposant d’un seul plateau.

”On n’a pas besoin du petit plateau et c’est plus aérodynamique et avec moins de risques de dérailler, alors, notre sponsor Sram nous a monté ce pédalier avec un seul grand plateau “, disait-il vendredi lors de la présentation au public.