Violences après le sacre du PSG : Le préfet de police réfute un « fiasco sécuritaire » à Paris

Laurent Nuñez ne compte pas répondre aux critiques par un mea culpa. Le préfet de police de Paris a affirmé mardi soir qu’il n’avait « pas eu de graves dysfonctionnements » dans le dispositif de sécurité mis en place pour la finale de la Ligue des champions remportée par le PSG.
« J’assume la totale responsabilité de ce dispositif, préparé et calibré […] Pour moi, il n’y a pas de graves dysfonctionnements », a-t-il déclaré à la commission des lois de l’Assemblée nationale lors de son audition sur les incidents et les violences survenues dans la capitale en marge de la victoire du PSG, le 30 mai et le 1er juin.
Retailleau visé par les critiques
Les images des violences survenues principalement sur l’avenue des Champs-Elysées et autour du Parc des Princes ont déclenché une vive polémique sur le format du dispositif sécuritaire. Très vite, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui n’était pas à Paris le soir du match, et le préfet de police ont été accusés d’être responsables d’un « fiasco sécuritaire ». « Ce n’était pas un fiasco sécuritaire. On ne peut pas dire des choses comme cela. Je n’accepte pas cela », a martelé Laurent Nunez lors de son audition. « On a évité bien des exactions ».
Le préfet a défendu pied à pied son dispositif massif (5.400 policiers et gendarmes) qu’il a qualifié de « robuste ». Il a insisté sur le fait que la consigne donnée aux forces de l’ordre était, d’être réactives, « d’aller au contact, d’interpeller et de disperser » à chaque incident. Les forces de l’ordre ont eu « une action offensive, efficace et proportionnée ».
Il a en outre répété que les policiers et gendarmes avaient eu affaire à « des gens venus pour casser, pour piller », pas pour « une manifestation festive ». Concernant le profil des mis en cause, il a assuré qu’il s’agissait « de jeunes des quartiers de petite et grande couronne ». « Un gros quart (des gardés à vue) était des mineurs et pour 70 % d’entre eux, ils provenaient de la petite et de la grande couronne ». Sur « un échantillon de 160 gardés à vue » à Paris, « près de 130 étaient déjà connus des services. Ce n’était pas des primo-délinquants ».
Deux morts dans la nuit
« Sur les Champs-Elysées, il y avait des gens plutôt jeunes qui très vite ont commencé avec une extrême violence à prendre à partie les forces de l’ordre ». « Ils avaient une attitude belliqueuse ». « Il y avait des milliers de personnes venues pour casser », a-t-il répété. Le préfet a affirmé que « 70 % des interpellations » avaient eu lieu dans « les 8e, 16e et 17e arrondissements » de Paris.
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Au total, il y a eu 559 interpellations dont 491 à Paris, qui ont conduit à 320 gardes à vue dont 254 dans la capitale, selon un bilan du 2 juin du ministère de l’Intérieur. Durant la soirée du samedi au dimanche deux personnes sont décédées, 22 membres des forces de l’ordre ont été blessées, 7 sapeurs-pompiers et 192 manifestants.