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Vingegaard déçu malgré le succès des siens à Paris-Nice: “On espérait gagner un peu plus de temps”

”Nous voulions surtout éviter que l’on retrouve six ou sept coureurs d’une même équipe en tête du classement et qu’il ne se passe plus rien pendant trois jours”, explique Thierry Gouvenou, à la base de cette nouveauté. “De même, avec un chrono individuel, même d’une quinzaine de kilomètres, on aurait retrouvé des grimpeurs à une minute trente ou deux minutes, alors que là, tout est encore possible.”

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La plupart des gens (coureurs, spectateurs, observateurs) ont apprécié sauf, et c’est un fait notable, l’équipe Jumbo-Visma de Jonas Vingegaard. Les hommes en jaune et noir ont pourtant gagné cette 3e étape mais de peu, à peine une seconde (en fait 1 seconde 41/100es) sur les Américains d’EF Education qui ont toujours été des spécialistes du genre. Les coureurs de la formation de Jonathan Vaughters se sont consolés avec le maillot jaune, décroché, pour une seconde aussi par ce diable de Magnus Cort Nielsen. Le moustachu prive ainsi Nathan Van Hooydonck d’un bonheur éphémère que le soldat campinois de Jumbo aurait mérité pour tout le boulot abattu depuis plus de deux saisons.

”ça ne m’a pas plu”, avouait d’ailleurs Mathieu Heijboer, le directeur sportif et spécialiste des contre-la-montre de la formation néerlandaise. “Si les temps avaient été pris sur le quatrième homme, nous aurions gagné plus largement.”

Une constatation que Jonas Vingegaard partageait également même si le vainqueur du Tour, toujours égal à lui-même, n’a ni pesté, ni juré.

”On espérait gagner un peu plus de temps, mais on fera avec”, avoua le Danois après avoir d’abord tenté de masquer sa relative déception. “Je suis très heureux de cette victoire, obtenue parce que j’étais entouré d’équipiers très forts. C’était une journée très sympa, merci à toute l’équipe.”

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Vingegaard reconnut aussi que cette 3e étape “était une journée primordiale de Paris-Nice”, que lui et les siens avaient préparé aussi souvent que le calendrier très dense et l’éparpillement des uns et des autres le permettent. Avec un succès à la clé, mais sans les écarts attendus.

Dès lors, comment ne pas considérer comme une petite victoire, ou une moindre défaite, les 4 secondes concédées par Simon Yates, les quatorze déboursées par David Gaudu, ou les 23 secondes lâchées par Tadej Pogacar. Grâce aux douze secondes de bonifications conquises par le Slovène les deux premiers jours, celui-ci pointe à onze secondes au général si l’on prend Vingegaard, 5e à 3 secondes de Cort Nielsen, comme référence.

D’autant que, contrairement au dernier vainqueur du Tour, son double prédécesseur n’a guère été aidé. D’abord par les circonstances. Son équipe, UAE Emirates, a changé cet hiver de fournisseur de matériel pour équiper les vélos Colnago. Des Italiens de Campagnolo, ceux-ci sont passés à des groupes japonais Shimano. Or, après la pandémie de coronavirus, il y a pénurie de matériel dans le monde entier et notamment en Asie. Voilà pourquoi, l’équipe émiratie n’a reçu ses vélos de chronos que très tard et n’a pu effectuer des entraînements spécifiques cet hiver.

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Ensuite, Pogacar n’a pas été épaulé par ses équipiers comme le n°1 mondial devrait l’être. Novak, après 7 des 32 kilomètres déjà, puis Oliveira et Wellens aux deux tiers de l’étape et, enfin, Trentin, ont dû laisser filer leur leader que Grossschartner et, surtout, Bjerg se sont démené à accompagner le plus loin possible avant que le Slovène ne file dans le dernier kilomètre et termine seul comme une balle. Sans doute, Pogacar regrettera-t-il de ne pas avoir lancé son sprint quelques hectomètres plus tôt. Cela lui aurait peut-être permis de réduire encore d’une seconde ou l’autre son retard, mais il avait tellement donné jusqu’alors…

D’un autre côté, cela lui donne l’occasion de se mettre en chasse et de passer à l’offensive dès qu’il le pourra. C’est-à-dire, dès ce jeudi !