Vendée Globe 2024 : Ruyant en Manchester City, Beyou dans la peau du PSG… Quels sont les favoris de la course au large ?
Il ne manque pas grand-chose au Vendée Globe pour passer dans une autre dimension, de celle qui vous fait frissonner rien qu’en prononçant le nom de l’épreuve. Imaginez, par exemple, un hymne similaire à celui de la Ligue des champions en foot pour accompagner les skippers à la sortie du chenal des Sables-d’Olonne. Ça aurait de la gueule. En attendant qu’un Tony Britten de la voile débarque, ça nous a donné l’idée de transformer cinq skippers en clubs de foot participant à la C1, en fonction de leurs objectifs sur la course qui démarre dimanche.
Thomas Ruyant (Vulnerable), Manchester City
Il tourne autour depuis plusieurs années, est annoncé comme grand favori par les bookmakers et dispose d’un énorme budget. En plus, pour cette édition, avec la multipropriété, le TR Racing City Groupe met pour la première fois deux bateaux dans la compétition. On nous annonce qu’il n’y aura pas de consignes entre les deux entités bien indépendantes. De toute manière, comme Gérone, Sam Goodchild ne devrait pas lui faire d’ombre.
Habitué à gagner tout sur son passage – Transat Jacques-Vabre (2021, 2023) et la Route du Rhum (2022) –, Thomas Ruyant veut capitaliser sur la plus grosse course du monde. « Ma meilleure préparation mentale finalement ces dernières années, c’est de savoir avec toute l’équipe qu’on sait gagner des courses, qu’on peut aller chercher des courses en Imoca, nous a-t-il expliqué Le Vendée, je l’ai déjà fini, donc ça sera la victoire cette année. »
Yannick Bestaven (Maître CoQ V), Real Madrid
Ce n’est pas à un vieux singe, et à un habitué des victoires, qu’on apprend à faire des grimaces. Vainqueur du Vendée Globe en 2021 au prix d’une remontada improbable, Yannick Bestaven sera encore un client cette année, même si on ne l’annonce pas forcément parmi les favoris. La faute à une forme un peu aléatoire, des blessures, une concurrence qui se renforce.
Mais, dans ce genre de compétition, l’expérience prévaut. « J’ai peut-être moins la pression que ceux qui ne l’ont jamais gagné et dont c’est le rêve. Par contre, cela ne m’enlève pas l’envie d’arriver à nouveau le premier. » Attention juste à ne pas être hors-jeu trop vite.
Jérémie Beyou (Charal), PSG
Il tourne autour depuis quelque temps. Pour sa cinquième participation, Jérémie Beyou annonce vouloir remporter le Graal, après avoir mis beaucoup de moyens avec son équipe. Jusqu’à présent, il avait été assez malchanceux dans la compétition, notamment cette « élimination » improbable lors de la dernière édition, avec un retour au port quelques heures seulement après le départ pour un problème matériel.
Cette fois, le skipper de Charal est reparti avec une nouvelle philosophie, encadré notamment par le marin de la décennie, Franck Cammas. Reconnu mondialement pour sa formation, Jérémie Beyou aura quatre de ses anciens bateaux qui participeront à la course. Attention à la théorie de l’ex qui vient vous crucifier, n’est-ce pas Kingsley Coman ?
Jean Le Cam, (Tout commence en Finistère), Celtic
Même s’il n’a plus son lustre d’antan, on aime toujours voir Jean Le Cam participer au Vendée Globe. C’est l’occasion d’avoir un historique dans la compétition et se déplacer le voir est l’assurance d’en prendre plein les oreilles. Malheureusement, face aux grosses cylindrées, il ne devrait pas faire le poids et pourrait se prendre plusieurs miles dans la tronche.
Mais, comme en 2021, on n’est pas à l’abri d’une belle performance, même sans foils, avec cette quatrième place sur le Vendée Globe. Avec Jean Le Cam, on est dans la voile vraie. You’ll never walk alone, Jean.
Violette Dorange (Devenir), Stade Brestois
Personne ne l’attendait là et, pourtant, elle sera bien au départ de la plus belle des compétitions, au milieu des cadors mondiaux. Le tout sans d’énormes moyens. D’ailleurs, faute de bateau homologué, elle a récupéré l’Imoca du voisin Jean Le Cam pour préparer et disputer cette épreuve. Violette Dorange, 23 ans, va se battre avec ses armes, sans foiler, mais avec la fougue de la nouvelle venue, des étoiles dans les yeux, mais avec un peu de stress, aussi.
« Je pars vraiment vers l’inconnu où il y a plein de mers que je ne connais pas du tout. Les mers du Sud, le Pot-au-noir, nous confiait la benjamine de l’épreuve. Je sais que sur trois mois, il va forcément m’arriver des galères. Je me demande comment je vais pouvoir réagir, est-ce que je vais savoir faire. Il y a des petites peurs qui peuvent arriver là-dessus. » On lui promet des débuts encourageants, avant de rentrer un peu dans le dur une fois les premiers jours de folie passés.