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Vendée Globe 2024 : Encore un record pour Charlie Dalin, Isabelle Joschke a eu « très chaud » lors d’une manœuvre

Mais qui arrêtera Charlie Dalin ? Pas Sébastien Simon a priori, car même s’il continue d’avancer à bonne allure dans ce Vendée Globe 2024, le deuxième du classement perd irrémédiablement du terrain depuis la perte de son foil tribord. Le leader est en train de s’envoler, tandis qu’à l’arrière, une bonne partie de la flotte est encore en train de se débattre dans l’Océan Indien.

Et un record de plus sur ce Vendée

Désormais lancé vers la Tasmanie et l’entrée dans l’océan Pacifique, Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) s’est approché mardi d’une nouvelle dépression qui lui a permis de creuser un peu son avance. Le skippeur du Havre est en pleine bourre, et peut s’enorgueillir de choix payants. Sa décision de longer la zone d’exclusion antarctique, malgré le risque de faire engloutir par la tempête qui menaçait, lui a permis d’établir officiellement le nouveau record du tronçon entre le Cap de Bonne Espérance et le Cap Leeuwin. Il s’est montré 9 heures et 10 minutes plus rapide pour traverser l’Indien que Michel Desjoyeaux en 2008.

Derrière, ça se ressert

Contre mauvaise fortune bon cœur. Sébastien Simon (groupe Dubreuil), victime d’une grosse avarie le week-end passé, « reste toujours motivé et n’est pas défaitiste », comme il l’a confié lors de sa vacation mardi. Yoann Richomme (Paprec Arkéa, 3e) se rapproche à grand pas et pourrait le doubler dans la journée de mercredi, mais celui qui est toujours dauphin ne s’alarme pas.

« La course continue, il n’y a aucune raison de s’affoler, il y a eu de très belles histoires avec des bateaux avec un seul foil, a déclaré le skippeur, faisant allusion à la deuxième place d’Alex Thompson en 2017. Je ne vais pas lâcher ma seconde place si facilement. Il peut se passer encore beaucoup de choses autant chez moi que chez les concurrents. » Pas faux.

Non loin derrière, Thomas Ruyant (Vulnerable, 4e) a lui aussi passé le Cap Leeuwin et revient fort. Jérémie Beyou (Charal, 5e) et Nicolas Lunven (Holcim, 6e) quitteront – enfin ! – l’Océan Indien dans la journée.

Le classement à 11 heures

1. Charlie Dalin

2. Sébastien Simon à 583 km du leader

3. Yoann Richomme à 765 km

4. Thomas Ruyant à 1.140 km

5. Jérémie Beyou (Charal) à 1.415 km

Frayeur pour Isabelle Joschke

Actuellement 19e, au sein d’un petit trio avec Jean Le Cam et Alan Roura, la navigatrice franco-allemande en bave dans l’Océan Indien. Elle l’avoue, elle a cumulé bien plus de fatigue lors de cette dernière semaine passée dans les mers du Sud que pendant les trois précédentes, en descendant l’Atlantique. Elle se montre donc prudente, ajustant ses trajectoires pour préserver au maximum son bateau – et ses quelques heures de sommeil.

Ce qui n’empêche pas les frayeurs, évidemment, sinon ce serait trop facile. Joschke a raconté ce mercredi une manœuvre dans les vents forts qui a failli mal tourner, « avec des bosses de ris (un cordage qui permet de réduire la surface d’un voile) qui se sont coincées et une drosse d’enrouleur (qui sert à ferler une voile) qui a fait un nœud au moment où j’étais en train d’enrouler mon petit gennaker (une voile de portant asymétrique que l’on hisse à l’avant du bateau). »

Tout ça pour dire qu’elle a « eu très chaud ». « J’ai eu peur à la fois de me mettre en danger pour aller défaire le nœud, et en même temps de déchirer ma voile, ou même mes voiles, a-t-elle reconnu. Bref, je ne m’ennuie pas, mais globalement il n’y a pas de bobos, donc ça c’est plutôt cool. »

Des nouvelles de Marina Foils

L’enfer des mers du Sud ? Connaît pas pour notre skippeur virtuel, qui trace sa route au milieu des vagues de 6 mètres de haut comme Bip Bip à travers les pièges de Coyote. Après avoir repris sérieusement les choses en main lundi, le voilà qui a gagné 60.000 places (!) sur les dernières 24 heures, signant une remontada de folie.

Tut tut les rageux.
Tut tut les rageux.  - 20 Minutes

Aux portes du top 100.000, Marina Foils vient de virer au sud pour profiter des vents forts du bord de la dépression en train de naître. Pour ne rien gâcher, c’est aussi le trajet le court vers le Cap Leeuwin. Rendez-vous jeudi pour le retour dans les 100.000 !