Vendée Globe 2024 : Danger, iceberg droit devant, Dalin et Richomme ne se lâchent pas… Le journal de la course

On imagine mal un duel de plusieurs mois en pleine mer se jouer à quelques secondes. Et pourtant. En tête du Vendée Globe depuis plusieurs semaines, Charlie Dalin et Yoann Richomme s’échangent la place de leadeur au fil des jours, mais restent toujours très proches l’un de l’autre. A tel point qu’on se demande bien qui sera le meilleur dans le sprint final.

Un sprint final que plusieurs autres skippeurs verront de loin. Mais ces derniers peuvent profiter d’une vue imprenable sur des icebergs, pour la première fois sur le Vendée Globe depuis 2008. Mais la vigilance est de mise au milieu du Pacifique pour éviter ces dangers aussi effrayants que fascinants

Un duel acharné en tête

Yoann Richomme assurait ne pas se soucier des options de navigation prises par Charlie Dalin. Mais, à quelques semaines de l’arrivée aux Sables-d’Olonne, on pense quand même que le skippeur de Paprec-Arkea jette quand même un œil à la trajectoire prise par celui qui est toujours leadeur de cette dixième édition du Vendée Globe. Car dans la remontée de l’Atlantique, Richomme talonne désormais Dalin.

Dans la nuit, le leadeur de la course a perdu une bonne partie de son avance, qui était de près de 50 milles au point de 19 heures mercredi, sur Richomme, revenu à seulement 25,7 milles au pointage de 11 heures ce jeudi. Le mano a mano se poursuit au large du Brésil alors que les deux premiers espèrent bénéficier, enfin, des alizés pour accélérer vers l’équateur.

Le classement à 11 heures

1. Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) à 4.319,3 milles nautiques de l’arrivée

2. Yoann Richomme (Paprec Arkea) à 25,7 mn du premier

3. Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) à 346,0 mn

4. Thomas Ruyant (Vulnerable) à 1.369,1 mn

5. Paul Meilhat (Biotherm) à 1.556,3 mn.

Icebergs en vue

Qu’elle ne fut pas la surprise pour Eric Bellion de voir devant lui un iceberg se dresser. Surprise et appréhension. « Je ne m’attendais pas à voir un iceberg sur le Vendée Globe, on ne fait pas les malins, explique le skippeur. Ça fait peur. On ne fait pas les malins le bateau et moi. Ma coque fait 3,6mm d’épaisseur, je ne peux pas me permettre de taper ça. J’espère qu’il n’y a pas de petits growlers devant, ces glaçons qui se détachent de l’iceberg. C’est beau les icebergs avec des bateaux d’expédition équipés de coques en acier mais pas avec nos bateaux de course en carbone. »

Avant lui, Sébastien Marsset, 22e, avait le premier vu l’iceberg et amorcé un « branle-bas de combat » pour l’éviter : cette vision, « franchement, ça me coupe les pattes, j’allais droit dessus ! Cet iceberg n’avait donc finalement pas du tout dérivé vers le Nord, mais plein Est, donc j’étais à la même latitude que lui, et je me suis retrouvé… face à lui ! »

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Marsset a bien manœuvré pour s’éloigner et poursuivre sa route. Il peut désormais « souffler un coup » même si un autre monstre de glace a été annoncé un peu plus loin à l’Est. « L’année 2025 commence de manière très intense, et j’ai vu un iceberg pour la première fois de ma vie ! », a-t-il conclu. Conrad Colman a également pu profiter de ce géant de glace.

Des nouvelles de « Marina Foils »

La folle remontée de notre skippeur virtuel se poursuit. Et on ne peut que regretter cette malheureuse entrée dans le Pacifique qui nous avait valu une rétrogradation terrible, à l’image de celle des Girondins de Bordeaux. Mais, mieux que le club dirigé par Gérard Lopez, Marina Foils a rattrapé son retard et va même faire son entrée, bientôt, dans le top 80.000 de la course, soit le classement qu’il occupait avant le Pacifique. Remarquable.

Prochaine grosse étape pour le bateau de 20 Minutes sur « Virtual Regatta », le passage du Cap Horn dans environ vingt-quatre heures, et donc l’arrivée dans l’Atlantique pour la grande remontée vers les Sables-d’Olonne. On espère que ce changement d’océan sera un peu mieux négocié que le précédent.