Vendée Globe 2024 : Dalin garde la tête, du sang et des coupures pour Attanasio et Cornic… Le journal de la course
Comme le dirait une célèbre participante de « Koh Lanta », dont la finale se déroule ce soir : « Il n’y a pas de fatigue qui soit ». Enfin, un peu, quand même, pour les 39 marins du Vendée Globe, partis maintenant depuis plus de trois semaines. L’arrivée dans les mers du Sud, pour les premiers, est le signe de nouvelles conditions de navigation, un peu plus dures, d’autant qu’une grosse dépression va venir les toucher.
Dalin en tête, mais…
Les jours se suivent et se ressemblent pour Charlie Dalin, qui mène toujours la flotte du Vendée Globe. Mais le skippeur de Macif Santé Prévoyance voit fondre sur lui Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), revenu à quelques milles nautiques. Les deux ont choisi la voie la plus méridionale et ont creusé l’écart sur le reste de la flotte puisque Yoann Richomme, troisième, est déjà pointé à 200 milles.
Mais l’arrivée de deux dépressions australes pourrait bien rebattre les cartes. Depuis dimanche, le cap vers l’Est, plus risqué en théorie, a très bien réussi à Dalin et Simon, mais les deux hommes faisaient cap vers le Nord-Est mardi matin. Lunven, actuellement à 584 milles de la tête, avait été le premier à choisir cette orientation. « Il y a une dépression qui est en train d’arriver par-derrière, de l’Ouest, qui va nous rattraper et balayer toute la zone des Kerguelen », a-t-il expliqué auprès de l’organisation.
Le classement à 7 heures
1. Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) à 15.937,68 milles nautiques de l’arrivée
2. Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) à 18,80 milles nautiques
3. Yoann Richomme (Paprec Arkéa) à 205,47 mn
4. Thomas Ruyant (Vulnerable) à 393,28 mn
5. Nicolas Lunven (Holcim – PRB) à 584,87 nm
La direction de course vigilante
Avec l’arrivée dans les mers du Sud, loin de toutes terres, le sauvetage de bateaux qui pourraient connaître des problèmes est plus compliqué. La direction de course est donc sur le qui-vive. « On a un œil vigilant sur le système météo qui se développe, s’assurer que tout le monde l’a bien vu, voir qu’il y a bien un skipper qui ne se retrouve pas trop isolé dans une région où c’est compliqué, que les choix de positionnement sont bien faits en fonction de ces dépressions qui creusent », indique à 20 Minutes Hubert Lemonnier, le directeur du Vendée Globe
« Et puis nous, on est en alerte avec les autorités de sauvetage sur les différentes régions qu’on va traverser, et éventuellement aussi les contacts de sécurité qu’on a sur zone si jamais un bateau devait se dérouter ou escaler, ajoute-t-il. Et puis il y a aussi la relation entre les bateaux qui sont, on l’a vu en 2020, une source importante de solutions de sauvetage si jamais il y avait une avarie. »
Des bobos à gogo
On ne nage pas à côté des Imocas ! La règle, connue de tous, a échappé à cet ofni, qui est venu percuter le bateau de Romain Attanasio. Bilan pour le skippeur de Fortinet – Best Western : une arcade pétée et le sang qui dégouline. Pas de quoi encore attirer les requins, d’autant qu’Attanasio a pris ça avec philosophie.
« Le safran a tapé dans un gros truc marron à l’arrière, une espèce de bidon. Ça a fait un petit choc, je me suis pris la cloison. Mais ce n’est pas très grave, tout va bien. » Autre petit bobo pour Antoine Cornic, qui s’est fait une entaille au doigt. Petite écorchure également pour Sébastien Simon au niveau de la main. Mais rien de bien grave. Allez, on sort la trousse à pharmacie et on avance.
Des nouvelles de « Marina Foils »
Tout va bien pour notre skippeur virtuel, qui garde le rythme des deux derniers jours et s’approche à grand pas de son objectif : la 150.000e place. A l’approche du Cap de Bonne Espérance (oui, on est loin de la tête de la « vraie » course), le bateau de 20 Minutes sur Virtual Regatta revient sur le gros du peloton, mais les prochaines heures vont être compliquées.
Le vent ne cesse de changer de direction, les manœuvres risquent donc d’être nombreuses. Et notre vaillant skippeur, un brin flemmard, pourrait perdre de l’énergie. Vu qu’il goûte très peu au lyophilisé, le risque de fringale est énorme. On compte sur les cormorans pour venir nous ravitailler en poisson frais.