Vendée Globe 2024 : Dalin franchit (déjà) l’équateur, Lunven « dans la marmite de la sorcière »… Le journal de la course
C’est officiellement parti pour la dernière ligne droite de ce Vendée Globe ! En milieu d’après-midi ce dimanche, Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) et Yoann Richomme (Paprec Arkéa) ont franchi l’équateur. Cap désormais vers le fameux pot-au-noir, et puis ensuite c’est tout droit jusqu’aux Sables-d’Olonne (ou presque).
Charlie Dalin leader à l’équateur et proche d’un record
Le skippeur du Havre a mis 12 jours et 15 heures entre le cap Horn et l’équateur. Une belle performance mais qui ne constitue pas un record. Lors de la précédente édition du Vendée, Boris Herrmann avait fait un peu mieux, en 11 jours et 18 heures.
Ça n’empêchera pas non plus Dalin de dormir. Ce qui l’intéresse, c’est l’écart avec son poursuivant Yoann Richomme, qui s’accroche toujours à ses basques. La distance entre les deux hommes est restée stable ces dernières 24 heures, de l’ordre de 128 milles (environ 200 km). Prochain rendez-vous important dans cette remontée de l’Atlantique, le pot-au-noir, que les deux navigateurs devraient traverser dans la nuit.
Mais alors que les Sables approchent à grand pas, Dalin pense-t-il déjà à la gagne ? « Pas du tout. Dès que je pense à l’arrivée, je reviens dans ce qu’il y a à faire, a évacué le leader lors d’une interview à l’AFP. La route est longue, il y a des pièges encore à déjouer : le pot-au-noir, vraisemblablement une dorsale anticyclonique du côté des Canaries. Il peut se passer des choses. Le piège c’est d’y penser, dès que mon cerveau y pense, j’essaye de le recadrer. »
Simon dit adieu à la course pour la gagne
Le troisième au classement, Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), a lui en revanche lâché beaucoup sur ses deux acolytes depuis samedi. Le skippeur de la Roche-sur-Yon a dû ces derniers jours réparer son mat puis a été confronté à un problème de génératrice moteur. Il a ainsi pris près de 200 km dans la vue en l’espace d’une demi-journée. Son objectif désormais n’est plus la victoire, mais de rallier l’arrivée sans davantage de dommages, lui qui avait été contraint à l’abandon lors de l’édition précédente.
Le classement à 15 heures
1. Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance)
2. Yoann Richomme (Paprec Arkéa) à 128 milles du premier
3. Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) à 857 milles
4. Thomas Ruyant (Vulnerable) à 1953 milles
5. Paul Meilhat (Biotherm) à 1975 milles
Nico Lunven a connu meilleur week-end
Le skippeur de Holcim-PRB, longtemps 6e dans les pas de Jérémie Beyou, perd inexorablement du terrain dans l’Atlantique sud. Le voilà désormais 8e, sous la menace immédiate de Boris Herrmann (Malizia) et Justine Mettraux (TeamWork-Team Snef), qui ne devraient pas tarder à le doubler.
Lors d’une vacation envoyée dimanche matin, le Vannetais n’a pas caché ses difficultés du moment : « Je suis dans les orages. La nuit dernière (samedi) a été plus que tonique, on s’est bien fait secouer, il a fallu faire beaucoup de manœuvres, changement de voile, virements de bord, etc., a-t-il raconté. J’essaie de me dépêtrer de cette zone de vent faible, en plus avec cet état de mer croisé, je me croirais dans la marmite de la sorcière. »
Pour couronner le tout, Lunven a vu sa tête de mât être arrachée, au point d’abîmer toutes ses antennes. « Je n’ai plus d’aériens (les capteurs de données placés en haut du mât). Du coup dans les orages, avec le vent erratique et l’état de mer un peu crado, pour trouver la route, savoir comment régler le bateau, ce n’est pas facile ! » Comme il le résume, « c’est la grosse tuile ».
Des nouvelles de Marina Foils
Que du bon ! Notre skippeur virtuel est en feu en ce début d’année, et poursuit sa folle remontée. Depuis la toute petite légère erreur au moment d’entrer dans le Pacifique, ça file à toute vitesse (enfin par rapport à la concurrence) et notre bateau a remonté 100.000 places, pour se hisser aux portes du top 70.000 ce dimanche.
Après avoir dépassé les îles Malouines à la vitesse de l’éclair, Marina Foils poursuit sa remontée des côtes sud-américaines, mais va devoir faire face à une zone de faible vent qui l’attend a priori lundi. Pas de panique, on est paré à toutes les éventualités.