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Vendée Globe 2024 : Dalin détrôné par Richomme, la loi de Murphy selon Crémer… Le journal de la course

Un changement de règne était clairement dans l’air depuis dimanche, et le voici acté ce mardi. Et oui, encore à 200 milles de Charlie Dalin samedi matin, Yoann Richomme vient de reprendre la tête de ce Vendée Globe 2024 au prix d’une fascinante remontée. Le suspense est à son comble puisqu’on a droit à un trio de tête Richomme-Dalin-Simon se tenant en 30 milles dans le Pacifique.

Allez, on sent que cette 10e édition va à présent pouvoir gentiment basculer dans le légendaire à la vue de ce scénario. En ce 37e jour de course, 20 Minutes fait en tout cas le point sur tout ce qu’il faut savoir autour de ce Vendée Globe, et sans vous spoiler, sachez que Clarisse Crémer (12e) est sur les nerfs.

  • Plus rien n’arrête Yoann Richomme

La dynamique de Yoann Richomme sur son Parprec Arkéa est colossale. « Seulement » troisième vendredi, le navigateur de 41 ans a depuis gratté Sébastien Simon puis Charlie Dalin, incontestable boss de l’épreuve… depuis quinze jours ! Ce mardi 17 décembre risque donc de marquer un tournant dans le Vendée Globe 2024.

Certes, il n’y a que 5,36 milles d’écart entre Richomme et Dalin au pointage de 11 heures ce mardi, et la vitesse du bolide Parprec Arkéa s’est sérieusement réduite ces dernières heures (13,32 nœuds contre 21,74 pour Sébastien Simon), mais le momentum plus global penche clairement en faveur du natif de Fréjus.

  • Le classement ce mardi midi

1. Yoann Richomme (Parprec Arkéa) à 10.320 milles de l’arrivée

2. Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) à 5,36 milles du leader

3. Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) à 30,20 milles du leader

4. Nicolas Lunven (Holcim – PRB) à 660,99 milles du leader

5. Thomas Ruyant (Vulnerable) à 663,38 milles du leader

6. Jérémie Beyou (Charal) à 669,13 milles du leader

  • Mine de rien, Lunven, Ruyant et Beyou grignotent

On pourrait croire qu’il y a à présent un monde entre notre trio effréné du Pacifique et ses poursuivants. Mais il suffit de se pencher sur les écarts pour noter qu’un autre trio, composé de Nicolas Lunven, Thomas Ruyant et Jérémie Beyou, n’a pas dit son dernier mot. On avait laissé tout ce beau monde largué à plus de 810 milles de la tête de course lundi midi, et bim, voilà 150 milles de remontés en seulement 24 heures. Avec un léger changement d’ordre, puisque c’est à présent Holcim-PRB (4e), et non plus Vulnerable (5e), qui mène la team poursuivants.

  • A bout, Clarisse Crémer évoque la loi de Murphy

Clarisse Crémer (L’Occitane en Provence) et Samantha Davies (Initiatives-Cœur) vivent une galère commune ce mardi. Après avoir été sérieusement secouées dans le précédent front, les voici toutes les deux à l’arrêt dans un ventre mou de la course (12e et 13e), à la fois loin de Justine Mettraux (11e à près de 350 milles) et de Benjamin Dutreux (14e à plus de 500 milles d’elles).

Si l’expérimentée Britannique prend cette séquence « misère » avec philosophie, le moment est beaucoup plus down pour Clarisse Crémer (34 ans). Dans une vidéo de 2’30 » partagée ce mardi par l’organisation de la course, on voit ainsi la jeune skippeuse très atteinte moralement.

« Pu…., ça fait ch…, j’ai cravaché toute la nuit pour être bien positionnée. Il y a des conditions de mer bien pourries. Je suis tellement deg, j’ai loupé le front, je me suis battue pour rien, il n’y a plus de vent maintenant, je ne sais même plus où je vais, j’ai tout perdu. Je suis tellement frustrée, mon bateau c’est un carnage. C’est la loi de Murphy, tous les emmerdements viennent en même temps parce que tu fais n’importe quoi. Il faut que j’accepte mais ça me rend ouf. »

Une fois la tempête (de nerfs) passée, Clarisse Crémer pourra tenter de positiver en se rappelant qu’elle est toujours en course, contrairement au Hongrois Szabolcs Weöres et à la Britannique Pip Hare, qui ont tous les deux officialisé leur abandon dans les dernières heures.

Rendez-nous le Top 100.000, là, tout de suite !
Rendez-nous le Top 100.000, là, tout de suite ! - Virtual Regatta
  • Un choix bientôt payant pour « Marina Foils » ?

Marina Foils continue de naviguer à toute allure au sud de l’Australie et fait tout pour continuer de surfer sur le système favorable et ses vents soutenus qui poussent le bateau de 20 Minutes dans son interminable périple numérique. Le skippeur virtuel de la rédaction reste solidement installé autour de la 100.000e place même s’il a perdu quelques spots (on est 103.101e ce mardi midi), conséquence directe d’un choix stratégique qui l’a conduit à rester à plusieurs dizaines de milles au nord de la zone d’exclusion plutôt que de mordre la ligne.

Notre dossier sur le Vendée Globe 2024

Difficile de dire à l’instant T laquelle des deux options est la meilleure sur Virtual Regatta. Les conditions sont imprévisibles et il va nous falloir rester scotché à l’écran du téléphone pour éviter d’éventuelles zones de molles à venir, quitte à sacrifier la convivialité des repas de fête de fin d’année s’il le faut. C’est aussi ça, le sport de haut niveau.