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Union belge : pourquoi Paul Van den Bulck a-t-il présenté sa démission ?

Pour plusieurs membres du conseil de direction, qui regroupe les directrices et directeurs de départements de la fédération (*), il n’est plus possible de travailler avec M. Van den Bulck, présenté comme trop interventionniste et contre qui une plainte a été déposée pour “intimidation” à la suite d’une réponse lors d’une réunion de travail en présence de Pegie Leys, la responsable du département juridique.

Le conseil d’administration, qui se réunira ce lundi matin, doit enregistrer, ou non, la démission du président. Le CA va se laisser le week-end pour multiplier les appels avant de prendre en considération la démission. Pour certains, ce départ forcé est en effet une forme de vengeance à la suite du départ de Peter Bossaert, débarqué sous l’insistance de Paul Van den Bulck.

L’ex-CEO, qui s’était défendu d’avoir négocié un contrat revu à la hausse dans le dos du CA, a intenté une action en justice pour récupérer ses indemnités compensatoires de licenciement. Un licenciement dirigé par Van den Bulck, et qui est assez mal passé en interne, dit-on, et expliquerait cette action du comité de direction, qui gère la gestion journalière de la fédération et a de plus en plus de mal à vivre avec la “pression” d’un président très présent.

Une nouvelle élection lors de l’AG dans un mois ?

Paul Van den Bulck avait été choisi comme administrateur indépendant en 2021, avant d’être désigné président lors de l’Assemblée générale du 21 juin 2022. La fonction présidentielle, selon les nouvelles normes, était considérée comme plus protocolaire, moins exécutive. Mais l’avocat bruxellois voulait en savoir un peu plus sur le fonctionnement de la fédération, au point de demander un audit au sujet de son fonctionnement passé, et pour faire le point sur les finances, aussi.

Cela a pu mal passer et tendre un peu plus les relations, au point d’entamer la confiance du comité de direction vis-à-vis de son président, qui, de son côté, dit ne plus se sentir soutenu. Un habitué de l’Union belge, depuis plusieurs dizaines d’années, disait ce vendredi n’avoir jamais vu une telle instabilité au sein de la fédération.

Il est de plus en plus difficile de voir quelle direction va prendre la fédération, ou du moins qui occupera la tête de l’institution. Si la démission de Paul Van den Bulck est acceptée par le conseil d’administration ce lundi, des élections pourraient être organisées lors de l’assemblée générale, dans un mois, alors que la recherche d’un nouveau CEO n’a pas encore abouti.

(*) Manu Leroy (marketing, communication et CEO ad interim), Tom Borgions (finances), Pegie Leys (juridique), Arnaud Lieutenant (digital), Sylvie Marissal (ressources humaines), Jelle Schelstraete (sportif)