Tour de France 2026 : Tadej Pogacar peut-il vraiment perdre la Grande Boucle ?
Le parcours du Tour de France 2026 se déroulera du 4 au 26 juillet et débutera à Barcelone, avec un contre-la-montre par équipe le premier jour. Christian Prudhomme a affirmé que « ce Tour est bâti pour aller crescendo », notamment avec des étapes accidentées au début et des arrivées au sommet, dont deux à l’Alpe d’Huez.

Au Palais des Congrès,
Ignorez la tempête Benjamin, avec ses branches d’arbre emportées par le vent, ses rafales capables de décoiffer un brushing soigneusement préparé et ses tourbillons pouvant faire perdre votre casquette… Ce jeudi matin, au Palais des Congrès de la porte Maillot à Paris, l’atmosphère était presque estivale lors de la présentation du parcours du Tour de France 2026, qui se déroulera du 4 au 26 juillet.
Cette 113e édition débutera à Barcelone et sera marquée par un contre-la-montre par équipe le premier jour, des difficultés sur le parcours, deux arrivées successives à l’Alpe d’Huez et le retour de la rue Lepic, qui sera escaladée à trois reprises, pour clore une édition qui s’annonce historique. Pourquoi historique ? Parce que Tadej Pogacar n’égalera pas (tout de suite) Bernard Hinault avec ses cinq victoires sur la Grande Boucle.
La décision est risquée, tant le coureur slovène domine le cyclisme mondial depuis plusieurs années. Hormis Milan-San Remo et Paris-Roubaix (pour combien de temps encore ?), il ne laisse pratiquement rien passer. Alors, pourquoi le Tour de France ferait exception ? Parce que le parcours conçu par Christian Prudhomme et ses équipes pourrait poser des problèmes au double champion du monde.
Pas un parcours anti-Pogacar
« On ne fait pas des parcours anti tel ou tel, a affirmé le directeur du Tour de France lors de son intervention en zone mixte. Nous voulons simplement, comme tous les passionnés de cyclisme, journalistes, organisateurs ou simples fans, un parcours qui offre un suspense jusqu’au bout. Je ne suis pas devin ; peut-être que le leader finira avec six minutes d’avance au lieu de trois. Ou peut-être qu’il ne sera plus leader. En tout cas, c’est fait pour qu’il y ait du suspense. »
L’année précédente, après huit étapes, Tadej Pogacar avait déjà enregistré trois victoires et deux deuxièmes places. Il avait largement dominé le peloton et même les spectateurs du Tour, qui ont failli préférer ne pas changer de chaîne de France 3 à France 2 pour regarder un épisode de « Rex » plutôt que de visionner le maillot jaune écraser la course. Il est promis que cela ne se reproduira pas cette année, notamment avec un chrono par équipe pour débuter, où Pogi devra compter sur ses coéquipiers pour réaliser un bon temps.
« C’est très ouvert cette année, explique Jonas Abrahamsen, qui n’a cessé d’attaquer sur les routes de l’Hexagone lors de l’édition précédente. Avec le contre-la-montre par équipe, il aura besoin d’une bonne équipe. Cela est également nécessaire pour gérer les étapes de sprint et celles pour les baroudeurs. » Notre scénario pour éviter que l’ours de Komenda ne dévore tout : des échappées avec des coureurs grimpeurs qui prennent l’avance, l’équipe UAE se retrouvant seule à tenter de contrôler la course, et Pogi lui-même qui commettrait des erreurs…
« Un Tour bâti pour aller crescendo »
Les étapes difficiles seront nombreuses, en particulier au début (2e, 3e, 9e, 13e, 14e étape au minimum), les organisateurs ayant choisi de ne pas rendre la traversée des Pyrénées trop ardue afin de garder de l’intérêt à la course après la traditionnelle arrivée à Pau (5e étape).
« C’est fait exprès, bien sûr, pour ne pas éliminer des coureurs comme Ben Healy et conserver un large panel de coureurs en lice, assure Christian Prudhomme. Ce Tour est conçu pour progresser crescendo. » Les véritables combats commenceront vraiment lors de la 10e étape, le 14 juillet, avec une arrivée au Lioran (Cantal), là où Jonas Vingegaard avait réussi à battre son rival au sprint en 2024.
Les arrivées au Markstein (14e étape) et au Plateau de Solaison (15e étape) devraient également influencer le classement, mais tout se jouera probablement lors des quatre dernières étapes, avec trois arrivées au sommet, dont deux à l’Alpe d’Huez, et le retour de la Butte Montmartre à Paris, là où Pogacar avait craqué face à Wout Van Aert l’année précédente sous la pluie parisienne. Alors, cela sera-t-il suffisant pour ramener le Slovène à la réalité ?
Lutte pour le général « intéressante » selon Abrahamsen
« Jonas Vingegaard aime les grandes ascensions, c’est un coureur très résistant, capable, dans les derniers jours du Tour de France, d’être très fort, indique Christian Prudhomme. Je pense que le parcours lui conviendra. » On pensait la même chose l’année dernière, lorsqu’on affirmait que les arrivées en altitude et les longues montées avantageraient le Danois… sans succès.
« La dernière semaine est si difficile, tout peut se produire, analyse Jonas Abrahamsen. Pogacar a déjà montré des signes de faiblesse par le passé, on ne sait jamais. La lutte pour le classement général sera très intéressante. » Parmi les coureurs présents à Paris ce jeudi, Abrahamsen était de ceux évoquant une possible défaillance du compétiteur d’UAE-Team Emirates.
« S’il est aussi fort que cette année, il est difficile d’imaginer un moment où il pourrait perdre, assure Adrien Petit, qui vient de ranger son vélo au garage. Cependant, lors du Tour de France, il y a de la nervosité, des chutes, des bordures. Les occasions de le perdre se présentent plutôt lors d’un incident ou d’un coup du sort que par une défaillance. Sans problèmes, il sera difficile à battre. » Nous voulons tout de même croire en une petite lueur d’espoir, Adrien.

