Tirage au sort Coupe du monde de rugby : Hong Kong au Mondial, un souvenir inoubliable
Le tirage au sort de la compétition se déroulera ce mercredi à 10 heures. Hong Kong a réussi à se qualifier pour son premier Mondial après avoir battu la Corée du Sud avec un score de 70-22 lors de la dernière journée des championnats d’Asie.
Le Japon et la Namibie se réjouissent. Détenteurs des records de points encaissés lors d’un match de Coupe du monde (145 et 142 points respectivement), les équipes nipponne et namibienne pourraient voir leur triste record être battu dans deux ans en Australie. Cela résulte d’une compétition, dont le tirage au sort a lieu ce mercredi à 10 heures, qui s’ouvre pour la première fois à 24 équipes, dont de probables victimes comme le Zimbabwe ou Hong Kong.
« Hong Kong China », corrige immédiatement Charles Cheung, comme si les forces armées de Xi Jinping surveillaient les discussions du manager de l’équipe de cette région administrative spéciale de la Chine. Hong Kong s’est qualifié pour son premier Mondial après avoir écrasé la Corée du Sud (70-22) lors de la dernière journée des championnats d’Asie, ajoutant à cela des victoires de 78 points contre le Sri Lanka et de 43 contre les Émirats Arabes Unis cet été. Une démonstration à laquelle a participé le pilier Sunia Fameitau, pesant près de 130 kg :
« C’est une expérience incroyable, se remémore le pilier. Quand j’étais petit, je regardais la Coupe du monde, je voulais y être, comme tous les enfants qui aiment le rugby. Et, là, ça va devenir une réalité, c’est la plus belle compétition à laquelle peut participer un joueur de rugby. »
### Hong Kong, melting-pot de nationalités
Comment le joueur de Kolonga, originaire des Tonga, se retrouve-t-il à jouer pour Hong Kong ? « Je suis né aux Tonga, j’ai été élevé en Nouvelle-Zélande, j’ai joué ensuite en Australie, à Bahreïn, puis je suis retourné en Nouvelle-Zélande avant de débarquer à Hong Kong en 2019. J’ai pu intégrer la sélection après cinq ans de résidence et maintenant je vais à la Coupe du monde. »
« Cinq ou six » compatriotes ont également connu ce processus de « naturalisation », mais la majorité des internationaux ont des liens familiaux avec Hong Kong, souvent issus de parents ou grands-parents venus du sud de Shenzhen à la recherche de meilleures opportunités. C’est le cas du Français Paul Altier. Né en Thaïlande, l’ailier a suivi ses parents à Hong Kong, où il découvre le rugby à l’âge de 7 ans. Il y a joué jusqu’à 19 ans avant de venir en Europe pour évoluer en Angleterre et en France.
« Nous sommes uniques et spéciaux, vante Charles Cheung. Les gens viennent de partout ici, et c’est aussi vrai pour le rugby. Si vous venez à Hong Kong, vous rencontrerez des gens de Chine, de Hong Kong, de France, de Grande-Bretagne, d’Australie… Ils ont tous leurs propres liens avec Hong Kong. »
### Venir détrôner le rugby à VII
Parmi les trente joueurs internationaux, certains, comme Sunia Fameitau, ont signé des contrats professionnels à temps plein avec la Fédération. D’autres continuent de travailler à côté. Grâce à leur qualification pour la Coupe du monde, ils ont réussi à faire parler d’eux dans un territoire qui se concentrait presque exclusivement sur le rugby à VII, particulièrement pendant l’étape du circuit Sevens qui se déroule au Kai Tak Sports Park, pouvant accueillir jusqu’à 50 000 spectateurs.
« Le Hong Kong Sevens est l’un des plus grands événements sportifs en Asie, illustre Sunia Fameitau. Cela fait beaucoup pour l’image du rugby, qui est un sport important ici, mais pas encore parmi les plus populaires. Le rugby à XV commence à se faire un nom depuis notre qualification. »
Pour la première fois de leur histoire, les Dragons, qui jouent habituellement dans le stade The Jungle (capacité de 2 750 places), ont eu l’honneur de fouler la pelouse de l’immense arène face au Japon fin octobre, essuyant une lourde défaite (59-14).
### Des déculottées à la clé au Mondial ?
Cela ne décourage cependant pas les novices, qui espèrent tout de même rivaliser avec certaines équipes lors de la Coupe du monde, à l’image du Portugal qui a accroché la Géorgie et battu les Fidji lors de la précédente édition.
« Nous sommes réalistes sur notre potentiel, mais nous voulons que le public se souvienne de nous, assure Charles Cheung. Nous voulons nous battre contre des équipes à notre portée et nous rappeler que certains ont réussi lors des anciennes compétitions, ce qui a fait grandir ce sport dans leur pays. »
Malgré tout, Hong Kong part de très bas. Il y a trois semaines, les coéquipiers de Sunia Fameitau, auteur d’un essai, ont subi une lourde défaite face au Portugal (58-12), qui sera dans le même chapeau que les Dragons. « Il reste encore du temps pour se préparer, mais je sais que les joueurs et les entraîneurs sont excités à l’idée de jouer contre toutes ces nations, et de voir ce dont nous sommes capables, indique le pilier. Ça sera un souvenir de vie, nous avons tous hâte d’y être. » Les Dragons auront un premier aperçu de ce qui les attend ce mercredi, et cela promet d’être exigeant.

