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Tennis : Service foudroyant, Djokovic en modèle et ascension rapide… Jakub Mensik, la nouvelle pépite du circuit

Il faut parfois tomber sur plus fort que soi pour rebondir. En début d’année, au tournoi de Brisbane, Giovanni Mpetshi Perricard avait fait tourner en bourrique Jakub Mensik. Le Tchèque, qui n’avait eu aucune balle de break à se mettre sous la dent et avait pris 19 aces dans le museau, était ressorti frustré et avait même boudé au moment de serrer la main du servebot français. Trois mois plus tard, Mensik a retrouvé le sourire, avec une recette similaire.

Vainqueur du Masters 1000 de Miami, dimanche face à Novak Djokovic, le gamin de 19 ans, s’est énormément appuyé sur son service en finale (14 aces). Une arme létale que n’a pas manqué de souligner le Serbe au moment de faire l’éloge de son adversaire du soir : « Evidemment son service est incroyable, puissant, précis, et lui offre beaucoup de points gratuits. Sa régularité au service, qui lui permet de mettre la pression sur l’adversaire. »

« Il a un jeu très complet »

Mais ce n’est pas le seul atout du Tchèque, davantage dans la lignée d’un Tomas Berdych qu’un Radek Stepanek. Etalage de ses points forts avec maître Djokovic, expert en la matière : « Il a un jeu très complet. C’est un joueur robuste qui se déplace très bien, son revers est impressionnant. Disons que l’école tchèque fait que les Tchèques ont toujours un bon revers. Et il a considérablement progressé en coup droit. Je pense qu’il a encore une marge de progression dans tous les domaines, ce qui est formidable. »

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Formidable, également, sa capacité être ne pas déborder par la pression dans les moments clés, comme sur les tie-breaks. A Miami, il a remporté les sept jeux décisifs qu’il a disputés, dont les deux derniers face au spécialiste en la matière. « C’est incroyable ce qui m’est arrivé, a savouré le Tchèque. Gagner deux tie-breaks contre Novak, c’est fou, et c’est encore plus spécial de l’avoir affronté, car c’est grâce à lui que je joue au tennis. »

« L’un des meilleurs du monde »

Grand espoir du tennis, Mensik n’était pas né lorsque Djokovic jouait ses premiers matchs en Grand Chelem début 2005. Et, avant cette finale en Floride, Jakub Mensik avait vécu son plus beau moment sur les courts lorsqu’il avait affronté son idole pour la première fois sur le circuit ATP à Shanghai, en octobre 2024 :

« « [Avant les huitièmes], je me suis dit : « Bon, si je gagne ce match, je pourrai jouer contre lui ». C’est ce qui s’est passé. Après, quand j’ai eu mon jour de repos, j’étais très nerveux, mais aussi très excité. C’est différent quand vous le regardez et quand vous jouez contre lui. Tout ne s’est pas passé comme je l’espérais. » »

« Je l’avais vu jouer lorsqu’il avait 15 ou 16 ans, puis on avait partagé trois blocks d’entraînement ensemble, je l’avais invité dans mon club à Belgrade, s’est rappelé l’ancien n°1 mondial. C’est fantastique de voir son évolution. Il y a trois ou quatre ans, j’avais déjà prédit qu’il deviendrait l’un des meilleurs du monde, alors je suis très heureux qu’il exploite pleinement son potentiel. »

La nouvelle nouvelle génération ?

L’ascension de celui qui a commencé le tennis à 5 ans, grâce à des courts situés juste devant la demeure familiale à Prostejov, a été rapide. Très rapide. Finaliste de l’Open d’Australie juniors en 2022, il dispute son premier tournoi du Grand Chelem l’année suivante, à l’US Open, où après être sorti des qualifications, il met la France à terre en éliminant successivement Grégoire Barrère et Titouan Droguet avant de connaître sa première finale, sur un ATP 250 à Doha en 2024.

Avec ce premier trophée remporté sur le circuit ATP à Miami, celui qui est désormais 24e mondial peut voir les choses en grand. Jusqu’à concurrencer la nouvelle génération des Sinner et Alcaraz, un poil plus vieille que lui ? « Pour le moment, je n’ai pas de rivaux, parce que je ne les ai pas joués beaucoup de fois, estimait-il. Je sais qu’il y a beaucoup de gars de mon âge, ou un peu plus âgés, mais pour l’instant il n’y a pas de rivalité qui existe. »

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« En ce moment, Jannik et Carlos sont les meilleurs au monde, il est donc normal d’entendre beaucoup parler d’eux, ajoutait-il après avoir battu Arthur Fils en quart de finale à Miami. Maintenant, de plus en plus de nouveaux joueurs arrivent sur le circuit. Pour moi, 2024 a été ma première année en tant que professionnel, donc je n’ai pas reçu beaucoup d’attention, au contraire de Joao Fonseca qui reçoit beaucoup d’attention cette année. » Il n’y a pas grand-chose de mieux que de gagner un Masters 1000 pour être au centre du monde du tennis.