Tennis : L’ex-numéro 2 de la Fédération condamné à dix ans de réclusion pour viols

L’ex-vice-président de la Fédération française de tennis Jean-Pierre Dartevelle a été condamné jeudi à 10 ans de réclusion par la cour criminelle du Doubs pour des viols sur une ancienne joueuse de près de 50 ans sa cadette. La peine prononcée est conforme à celle requise plus tôt dans la soirée par l’avocat général François Prélot, comme la mesure complémentaire d’interdiction d’exercer une activité en lien avec les mineurs. M. Dartevelle, 74 ans, encourait 15 ans de réclusion criminelle.
Questionné par la présidente afin de savoir s’il avait bien compris la peine qui avait été prononcée à son encontre, Jean-Pierre Dartevelle a répondu « oui ». La cour l’a reconnu coupable de viols à l’encontre d’une jeune joueuse de tennis entre septembre 2016 et mars 2018, alors qu’elle était âgée de 17 à 19 ans.
« Le verdict était écrit, c’était acté, et de toutes les façons, il n’y a pas eu de place une seconde pour que Jean-Pierre Dartevelle s’exprime » durant ces trois jours de procès, a estimé son avocate Marie-Alix Canu-Bernard après l’énoncé du délibéré. Elle a également annoncé qu’un appel sera déposé « dès demain matin ».
« La partie civile que je représente et que j’assiste est reconnue dans son statut de victime et c’est pour elle l’essentiel », a réagi auprès des journalistes l’avocat de la jeune femme, Benjamin Liautaud. « Aujourd’hui, en ce qui concerne ma cliente, la contrainte morale a été reconnue et sanctionnée. »
Deux versions diamétralement opposées
A l’audience, le représentant du ministère public avait par ailleurs souligné qu’au cours des trois jours de procès, l’accusé « n’a pas bougé d’un iota dans ses déclarations », alors que les parents de la victime, âgée de 25 ans désormais, « attendaient des aveux, des regrets, des excuses ». « Elle ment, elle ment, elle ment » avait lancé l’accusé, désignant l’ancienne joueuse de tennis. « Depuis trois jours d’audience, je ne sais plus qui je suis. Un manipulateur ? Un monstre ? », avait-il ajouté, disant s’insurger « contre la réécriture de notre histoire » par la jeune femme.
Le septuagénaire, un homme de petite taille et tout de noir vêtu, avait dépeint une « histoire d’amour magnifique » avec son accusatrice, une frêle jeune femme. Elle avait quant à elle dénoncé des viols en 2018, décrivant une relation « contrainte » et expliquant être victime de « l’emprise » de cet homme très lié à ses parents dans le milieu du tennis.