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Tennis de table : « On est des cibles pour eux », les frères Lebrun face à la meute aux championnats de France

Depuis ce fol été olympique, ils étaient déjà revenus à Paris, bien sûr. Mais pour assister à des matchs de foot ou plus récemment participer au concert des Enfoirés, pas encore pour jouer au ping. Alors la présence de Félix et Alexis Lebrun aux championnats de France, qui démarrent ce vendredi à Levallois, juste au nord de la capitale, est un petit événement. Les héros des derniers JO, qui ont porté le tennis de table à un niveau de notoriété inédit, constituent les grandes attractions de la compétition, avant même qu’elle ne commence.

« Il y a énormément de gens qui m’ont demandé des places, des gens un peu plus connus », en rigole Simon Gauzy, membre de l’équipe médaillée de bronze l’été dernier. Compliqué de satisfaire tout le monde, toutefois les 4.000 places du Palais des sports Marcel Cerdan ont trouvé preneurs depuis un bout de temps. Preuve supplémentaire que l’on n’a plus à faire à un sport de garage.

Désormais tous les deux dans le top 10 mondial, à la faveur des derniers très bons résultats d’Alexis (demi-finale du WTT Champions de Singapour – l’équivalent d’un tournoi du Grand Chelem –, victoire lors du Top 16 européen), les deux frangins continuent d’attirer les curieux. « Il y a toujours eu un bel engouement pour les championnats de France, mais là c’est encore passé un cran au-dessus, reconnaît Félix. Nous on se régale en tout cas, c’est énorme de voir le ping se développer en France, on est très contents de contribuer à ça. C’est une grande fierté et j’espère que ça va continuer. »

« On est des cibles »

Il n’y a pas de raison. Les inscriptions ont explosé à la dernière rentrée et tout en haut de la pyramide, le niveau augmente vraiment. Tous les meilleurs seront là durant ces trois jours, avec l’objectif assumé de taper les frangins. Le temps d’un week-end, l’admiration pour ce qu’ils font passera au second plan. « Sur un match, il peut se passer beaucoup de choses, estime Vincent Picard, le numéro 12 tricolore. Si on est là, ce n’est pas pour les regarder jouer. »

« Il y a vraiment une bonne ambiance dans le ping français en général, quand on fait des perfs on reçoit beaucoup de messages, les gars nous félicitent, raconte Alexis. Mais là, on est des cibles pour eux sur ces championnats, ils ont tous envie de nous battre et c’est ça qui est cool. Même si on se soutient tous, quand on se retrouve sur les France on a juste envie d’aller se chercher les uns les autres. » Triple tenant du titre, l’aîné des Lebrun a bien conscience que le quatre à la suite est loin d’être gagné d’avance.