Super Bowl 2025 : Attaque contre Drake, léger tacle contre Trump… Kendrick Lamar a mis le hip-hop au cœur du match
Kendrick Lamar a enflammé dimanche soir la mi-temps du Super Bowl. Alors que son show était aussi attendu que le choc entre les « Chiefs » et les « Eagles », l’icône du rap californien a saisi l’occasion pour mettre à l’honneur la culture hip-hop, sans oublier d’interpréter son morceau contre Drake.
Devant les 80.000 spectateurs du Caesars Superdome de la Nouvelle-Orléans, et probablement plus de 100 millions d’Américains face à leur écran, l’enfant de Compton, banlieue défavorisée de Los Angeles, est devenu dimanche soir le premier artiste de hip-hop à assurer en solo l’incontournable concert de la mi-temps de la finale du championnat de football américain, après la performance collective des stars du rap Snoop Dogg, Dr Dre, Eminem – et déjà, Kendrick Lamar – en 2022.
« La révolution sera télévisée »
Pour ce quart d’heure de gloire tardif du genre musical dominant aux Etats-Unis, il a enchaîné les classiques Humble, DNA et les morceaux de son dernier album GNX, comme Peekaboo ou Squabble Up. D’abord accroupi, casquette à l’envers sur la tête, sur le capot de cette Buick GNX qu’il affectionne, puis entouré de danseurs tournoyants vêtus de bleu, blanc et rouge, qui à un moment ont formé un drapeau des Etats-Unis.
Certains s’attendaient à une charge contre Donald Trump, présent dans les tribunes pour une partie du match. Peut-être Kendrick Lamar a-t-il abordé le sujet quand il a lancé : « la révolution sera télévisée, vous avez choisi le bon moment, mais pas le bon gars ». Pendant le show, un manifestant est parvenu à brièvement monter sur la voiture pour brandir un drapeau palestinien marqué des mots « Soudan » et « Gaza », une irruption dont la Ligue de football nord-américain (NFL) et la société Roc Nation, qui produit le concert, ont dit tout ignorer.
Serena Williams parmi les danseurs
Mais le rappeur de 37 ans a préféré envoyer un message plus symbolique sur le manque de reconnaissance de la culture hip-hop et la place des Afro-américains aux Etats-Unis, à travers un dialogue inattendu avec un « Oncle Sam » incarné par l’acteur Samuel L. Jackson. Et parmi les danseurs, on a vu rien de moins que la légende du tennis féminin Serena Williams, une autre enfant de Compton. Puis, Kendrick Lamar a entamé le duo annoncé avec sa compère SZA, l’une des grandes voix de la scène R&B actuelle, toute de cuir rouge vêtue.
Mais tout le monde se demandait aussi s’il interpréterait Not Like Us, son hit viral et au vitriol, plein de mépris et de haine pour son rival Drake, qu’il accuse même dans des vers acérés et outranciers de pédophilie (Drake n’a jamais été poursuivi pour de tels faits). Après avoir entretenu un faux suspense – le sample du titre revenait de temps à autre – Kendrick Lamar a craché son venin, une semaine après avoir remporté cinq Grammy Awards grâce à ce tube. Alors que Drake l’attaque au tribunal pour diffamation, il a toutefois évité de prononcer le mot « pédophile », préférant le faire de manière plus détournée.