Sinner suspendu pour dopage : « Je ne crois plus en un sport propre »… Un accord qui fait grincer le monde du tennis
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On n’avait jamais vu un sportif condamné pour dopage sortir grand gagnant d’une suspension. Ce samedi, la donne a changé avec Jannik Sinner, testé positif au clostebol en mars 2024. L’Italien, récent vainqueur de l’Open d’Australie, a ainsi été suspendu pour trois mois, plutôt que les « un à deux ans » initialement réclamés, grâce à « un accord de règlement » conclu avec l’Agence mondiale antidopage (AMA), annoncé ce samedi.
Jannik Sinner manquera donc quatre Masters 1000 mais aucun tournoi du Grand Chelem puisque le prochain, Roland-Garros, débute fin mai. Il pourra même reprendre tranquillement à domicile, au Masters 1000 de Rome (7-18 mai). L’avocat du n°1 mondial Jamie Singer, s’est dit « ravi que Jannik puisse enfin mettre derrière lui cette expérience angoissante ». Les retours dans le monde du tennis étaient beaucoup moins enthousiastes.
« Un biais inacceptable »
L’Association des joueurs de tennis professionnels (PTPA), un syndicat de joueurs cofondé par Novak Djokovic en 2021, a dénoncé sur X un « biais inacceptable » dans les décisions des autorités antidopage. Le problème « n’est pas seulement que les sanctions soient différentes d’un joueur à l’autre. C’est aussi le manque de transparence, le manque de crédibilité dans cette soupe d’acronymes d’agences chargées de contrôler ».
La PTPA, critiquant « le manque d’engagement de l’ATP, de la WTA, des Grand Chelem et de l’AMA à réformer et à créer un système juste et transparent ». « Jour triste pour le tennis », a déploré sur le même réseau social l’Australien Nick Kyrgios, jugeant que « l’équité n’existe pas dans » son sport et que « beaucoup de joueurs ressentaient la même chose en ce moment. » A l’image du Suisse Stan Wawrinka : « Je ne crois plus en un sport propre… ».
Le Britannique Liam Broady y est aussi allé de ses critiques : « Je ne savais pas qu’on pouvait parvenir à un accord concernant une interdiction de dopage… Intéressant. Il sera de retour pour Roland-Garros, je suppose ? » Le vainqueur de Roland-Garros en 1996, le Russe Yevgeny Kafelnikov, s’interrogeait également sur cette sanction de l’Agence mondiale antidopage : « Je ne comprends pas. Si vous êtes sûr à 100 % de votre innocence, pourquoi accepter une suspension de trois mois ? Cela n’a aucun sens. »