Roland-Garros 2025 : « Je rejouerai des tournois de vieux »… Richard Gasquet, merci et à très vite au Trophée des Légendes

De notre envoyé spécial à Roland-Garros,
Voilà, l’histoire est terminée. Et pas besoin d’appeler Harlan Coben ou Mary Higgins Clark pour en écrire les dernières pages. La fin était connue, le cadre et le scénario aussi. Un dernier match sur le Central de Roland-Garros face au n° 1 mondial Jannik Sinner, des coups majestueux, un courage de tous les instants, quelques ratés grotesques, un physique qui s’effrite au fil du temps et une sortie par la très grande porte. Le petit prince Richard Gasquet est mort. Vive le roi.
Car c’est bien comme l’un des plus grands de ce jeu que le Biterrois a terminé sa carrière, ce jeudi, sur la terre battue d’un tournoi qu’il a disputé pour la première fois il y a vingt-trois ans, un an après la naissance de Sinner. Richard Gasquet avait alors 15 ans. Quelques mois après un exploit à Monte-Carlo, le plus beau revers à une main du circuit avait été invité à Paris, avec l’honneur d’y défier le vainqueur sortant, Albert Costa, le statut de petit prodige du tennis français entre les mains.
« Arrêter sur le plus beau court du monde »
Peu importe si le champion du monde junior (2002), n’a jamais fait mieux qu’un quart de finale en 2016 à Roland-Garros, il a eu droit à un hommage grandiose sur un Central qui n’était venu que pour lui, à l’heure pourtant sacrée de la sieste. A célébrer chaque balle qu’il touchait à l’échauffement ou à se lever comme un seul homme après ces revers gagnant long de ligne, comme il sait si bien le faire, au début du match ou ces deux amorties distillées au filet dans ce qui restera le dernier set de sa carrière. Mais pas de sa vie.
« Ça fait bizarre quand même de finir là, je ne réalise pas totalement, a-t-il sobrement commenté en conférence de presse. Je finis ma carrière, mais je ne suis pas massacré, il y a beaucoup de douleurs, mais je sais que derrière j’ai une vie correcte. » Correcte pour aller faire un foot assez rapidement, comme il l’a indiqué, lui qui n’a pu se laisser aller à ce plaisir par peur de se blesser bêtement. Ou pour reprendre une raquette.
« « Je rejouerai des tournois de vieux, de retraités, les interclubs de plus de 35 ans, pourquoi pas le Tournoi des Légendes [à Roland-Garros]. Je sais que je rejouerai assez vite, pour le plaisir, juste pour m’amuser. » »
Pas de réunion des Mousquetaires
Pour le dernier match du reste de sa vie, Richard Gasquet a profité face au n°1 mondial. En vivant aussi une der’ très sereinement, avec une photo souvenir avec son staff ce matin à l’entraînement et quelques points signatures pendant la rencontre. « J’ai beaucoup pensé à ce jour, je ne peux pas rêver mieux que d’arrêter sur le plus beau court du monde. Je me rappelle que je suis venu avec mon père à 8, 9 ans ici, je ne pouvais pas rêver jouer ce tournoi 22 fois », a réagi le petit prince de la ville à la fin du match, au cours de la cérémonie d’hommage. Discrète, convenue et malheureusement sans grande émotion.
Il n’y avait pas besoin de milliers de tee-shirts couleur ocre distribués au peuple, même si tout son entourage avait prévu une tenue spéciale, ni de plaque gravée sur le central, mais on aurait franchement aimé que le Biterrois reparte avec quelque chose de plus grand que ce trophée digne d’un terrarium, qui montre que le tournoi a un léger problème au moment de matérialiser des souvenirs, après le plexiglas offert à Nadal.
Tout le monde pensait aussi voir les Quatre mousquetaires (Gasquet, Simon, Tsonga et Monfils) réunis pour cette dernière danse de l’ancien n°7 mondial. On ne les aura vus que dans une petite vidéo diffusée sur les écrans géants du Central, à laquelle s’était greffé Novak Djokovic. « Si ça avait été lundi, il y aurait eu ses potes sur le terrain, ça se goupillait bien, a expliqué Amélie Mauresmo, la directrice du tournoi, croisée dans le Player’s Lounge. Là, ils n’ont pas pu il n’y avait que Gilles, Gaël et Jo ne pouvaient pas pour des raisons différentes. »
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Restent, alors, les mots. De Djokovic à Simon, en passant par Jannik Sinner, resté sur le terrain durant tout l’hommage, Richard Gasquet a reçu une pluie de remerciements. Et il devrait encore en être abreuvé durant les prochains jours, car il n’est pas décidé à partir de Roland-Garros. « Je viendrai avec vous dans les tribunes, je sais qu’il y a des très grands joueurs qui vont jouer, a conclu le héros du jour. Le tournoi est magnifique, la passion du tennis sera toujours là jusqu’à la fin de ma vie. » Elle sera juste exprimée d’une manière un poil différente.