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Retour sur terre pour l’équipe de Tunisie : un tournoi piégé ?

L’équipe tunisienne a montré deux visages lors de ses rencontres, avec une absence de préparation visible, où la «préparation» s’est limitée à des décrassages pour détendre les muscles. L’absence de Talbi a été ressentie et la défense a manqué d’un leader, ce qui a conduit à des erreurs notables, notamment sur le but sur coup franc de la Syrie.


Que l’équipe tunisienne soit qualifiée ou doive retourner chez elle, il restera des éléments à analyser pour ceux qui cherchent à désigner des coupables ou des victimes.

La Presse — À l’issue de ces deux rencontres, nous avons pu observer deux facettes de cette équipe tunisienne, avec une constante. Contre la Syrie, l’équipe a montré un jeu appliqué, mais dépourvu de stratégie.

Les Tunisiens ont circulé le ballon sans réussir à déceler les failles de l’adversaire. Cette possession du ballon traduit une disponibilité des joueurs, mais sans une idée directrice pour percer la défense adverse.

Cela s’explique par une préparation insuffisante, où il est possible de développer des mouvements collectifs en phase finale, dans un espace prédéfini. En effet, cette « préparation » tant vantée par de nombreux observateurs n’a pas eu lieu.

Les joueurs ont rejoint le camp en vagues successives et la préparation s’est limitée à des exercices de décrassage pour relâcher les muscles après de longs déplacements.

Une défense sans leader a également marqué la seconde rencontre. C’est ici que la faiblesse de la défense a été mise en lumière, car elle manquait d’un leader capable de diriger le jeu.

L’absence de Talbi a été particulièrement ressentie. Ce joueur, reconnu pour son sérieux et son positionnement stratégique, a la capacité d’analyser et de lire les intentions de l’adversaire.

Cela lui permettait de commettre moins de fautes, en aidant ses coéquipiers à gérer les attaquants adverses. Il suffit de revisiter les actions ayant conduit aux buts adverses pour constater ce dysfonctionnement.

Des buts où, malheureusement, Dahmen n’a pas réussi à mieux soutenir ses coéquipiers. Le but sur coup franc de la Syrie, en particulier, est un exemple de manque de rigueur défensive.

Ce tournoi a au moins permis de mettre en lumière la valeur de certains joueurs, qui, bien que titulaires indiscutables dans leurs clubs, ne font pas l’effort nécessaire pour renouveler leur contrat et perçoivent des salaires exorbitants.

Il souligne également le niveau réel de la plupart de nos expatriés. L’équipe ayant affronté le Brésil aurait sans doute été bien plus performante contre la Syrie ou la Palestine.

Cependant, ce tournoi piège a eu son utilité. Très utile, et nous pensons qu’il ne faut jamais rater des opportunités comme celles-ci.

Cela devrait en premier lieu alerter la direction technique ainsi que la FTF. Notre compétition a perdu de son prestige. Nous passons notre temps à discuter des erreurs d’arbitrage et des problèmes liés à la VAR, alors que nos adversaires progressent.

À tous les niveaux et dans tous les domaines. Les déclarations, faites avant le tournoi, annonçant que nous allions remporter l’épreuve, n’étaient que de simples slogans destinés à impressionner l’adversaire.

Sans une équipe réellement préparée, il est difficile de participer à des tournois de cette envergure où chaque match peut s’avérer décisif. Et il était évident que notre équipe n’était pas prête, avec de nombreux titulaires absents.