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Rennes : L’entraîneur de kayak en prison après avoir reconnu « partiellement » des viols sur mineur

Le récit livré devant le tribunal n’était donc pas exact. Condamné en juillet à quatre ans de prison (dont trois avec sursis) pour agressions sexuelles sur mineurs, l’entraîneur de canoé-kayak Jean-Yves Prigent avait assuré qu’il n’avait agi qu’à deux reprises, auprès de deux adolescents qu’il entraînait. Avec les nouvelles révélations et les plaintes successives, le récit de l’influent homme semble se fissurer. Jeudi, celui qui est le père de l’athlète olympique Camille Prigent a été mis en examen pour viols, agressions sexuelles et harcèlement sexuel par un juge d’instruction du tribunal de Rennes. Il a été placé en détention provisoire.

Vice-président du club de kayak local et figure incontournable de la discipline, Jean-Yves Prigent est un ancien athlète de haut niveau. En 1977, il avait été sacré champion du monde par équipes. A 70 ans, il entraînait et accompagnait de nombreux ados, espoirs de la discipline. Deux d’entre eux avaient porté plainte pour des faits d’agressions sexuelles commis dans le camping-car de l’entraîneur. Le vendredi, puis le samedi, l’entraîneur y avait invité un mineur et partageait la même couchette. Lors de l’audience, il avait reconnu leur avoir caressé le sexe. Il avait écopé d’un an de prison ferme, à effectuer sous bracelet électronique, et trois ans avec sursis.

Avant même ce procès, plusieurs autres témoignages étaient venus gonfler ce dossier de pédocriminalité. L’un des deux plaignants, qui avait d’abord dénoncé des faits d’agressions sexuelles, a fait savoir qu’il avait été violé à plusieurs reprises entre 2023 et 2024, « notamment lors de compétitions sportives se déroulant hors du département, à Prague et à Bourg-Saint-Maurice », précise le procureur de la République de Rennes Frédéric Teillet. Le mis en cause aurait reconnu « partiellement les faits ».

Deux jeunes hommes et une jeune femme

Un jeune homme, aujourd’hui majeur, a également dénoncé des agressions sexuelles commises entre 2005 et 2008, alors qu’il était mineur. Enfin, une jeune femme a dénoncé des faits de harcèlement sexuel commis entre 2013 et 2018. « Ils sont évoqués par une jeune femme, dénonçant des propos répétés de l’intéressé à connotation sexuelle à son encontre », poursuit le parquet de Rennes. Ces faits sont contestés par l’intéressé. L’enquête a été confiée en co-saisine à la gendarmerie de Bruz, à la Brigade de recherches de Rennes et à l’Office mineurs (OFMIN).