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Remco Evenepoel avant le Tour de Catalogne : “Mes records sur Strava ne changeront rien à ma carrière”

guillement

“Un jour, je serai au départ de la Primavera.”

Depuis, le champion du monde a vu des séquences du chef-d’œuvre de Mathieu van der Poel. S’il ne nourrit aucun regret de ne pas avoir été de la fête, il avoue que le spectacle de Sanremo lui a donné des idées. “Un jour, je serai au départ de la Primavera, oui”, assure-t-il.

Mais le monument italien attendra. Pour l’heure, le récent vainqueur de l’UAE Tour a hâte de participer à sa première course de l’année sur le Vieux Continent. « Je suis très heureux d’enfin porter le maillot arc-en-ciel en Europe, et plus spécialement en Espagne, un pays que j’affectionne tout particulièrement. »

Au Tour de Catalogne, il pourra valider les nombreux efforts fournis en altitude durant quinze jours. “Tout me semble bien en place et je me sens en confiance. En principe, mes quinze jours d’entraînement devraient déboucher sur quelque chose de bien, mais ce n’est pas une garantie. Quand tu as un stage si lourd derrière toi, tu n’as jamais la certitude que tes jambes répondront bien.”

Remco Evenepoel impressionne: il pulvérise plusieurs records lors de son entrainement à Ténérife

Reste que ces derniers temps, ses jambes ont très bien tourné et Remco Evenepoel s’est même offert quelques records de puissance et de vitesse durant son stage. Il estime y attacher une importance toute relative. “Ce que signifient ces records ? Rien, lance-t-il. Je n’y fais pas attention. Je les ai faits par accident, au détour d’exercices bien spécifiques. C’est peut-être sympa pour les statistiques mais mes records sur Strava ne changeront rien à ma saison, et encore moins à ma carrière. ”

Sa saison se poursuit donc dès ce lundi dans une épreuve d’une semaine très relevée. “Mon ambition ? Vous savez que je donnerai toujours le maximum pour obtenir le meilleur résultat possible. Avec une victoire d’étape et un classement final dans le top 3, je serais content. J’ai en tout cas le sentiment que c’est dans mes cordes. ”

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“Notre collectif est capable de lutter avec les meilleurs.”

Il pourra compter sur Hirt, Van Wilder, Vervaeke, Masnada, Cattaneo et Serry pour l’épauler sur les routes catalanes. Ceux-là devraient également faire partie de sa garde rapprochée dans six semaines au Giro (du 6 au 28 mai). Ils devront montrer qu’ils peuvent faire face aux armadas Jumbo-Visma, UAE Team Emirates ou encore Ineos Grenadiers. “L’année dernière avant la Vuelta, des doutes les entouraient et ils ont répondu comme il le fallait. Je suis persuadé qu’il en ira de même, cette fois encore. Notre collectif est capable de lutter avec les meilleurs. ”

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« Vous faites une erreur si vous résumez cette course à un duel entre Primoz et moi. »

Au cours d’une semaine qu’il définit déjà comme “un avant-goût de ce que seront les derniers jours du Tour d’Italie”, Remco Evenepoel va retrouver un certain Primoz Roglic. Depuis son abandon de la Vuelta à l’automne 2022, le Slovène s’est fait opérer de l’épaule avant de renouer avec le succès dès son épreuve de rentrée, à Tirreno-Adriatico. L’ancien sauteur à ski aspire, lui aussi, à monter en puissance jusqu’au Giro. “Si Primoz est le favori de ce Tour de Catalogne ? Mais dès qu’il prend le départ d’une course à étapes, il en est le favori, assène Evenepoel, qui balaye d’un revers de la main l’idée d’un mano a mano avec le leader de Jumbo-Visma. Ce serait beaucoup trop réducteur. Si j’ai peur de lui? Que tous les autres grands coureurs viennent aussi! Selon moi, dix à quinze gars peuvent briguer la victoire finale. Prenez Richard Carapaz ou l’armada de UAE ! Franchement, vous faites une erreur si vous résumez cette course à un duel entre Primoz et moi. »

Cette abondance de talents n’est pas pour lui déplaire. « Plus forts seront les rivaux, mieux ce sera pour nous évaluer. Pour moi, tous les meilleurs coureurs du monde pourraient être au départ. Ça me pousserait à travailler encore plus dur. »

Ce qu’il compte refaire dès la fin de l’épreuve catalane, quel que soit son résultat. “Parce qu’il y a encore des améliorations à trouver pour être au sommet de ma forme au départ du Giro. ” Et quand on essaye de savoir où se situe sa marge de progression, il ne tourne pas autour du pot. “Dans des détails, comme mon poids. Ce sont eux qui font la différence entre un coureur qui est à 99 % et un qui se trouve à 100 %. ”