Real Madrid : Mbappé peut-il vraiment sauver Xabi Alonso ?
Le match nul entre le Real Madrid et Elche s’est terminé sur un score de 2-2. Selon El Partidazo de Cope, Fede Valverde ferait partie d’un groupe de joueurs mécontents du travail de l’entraîneur Xabi Alonso.
Le vestiaire du Real Madrid fomente-t-il un complot contre Xabi Alonso ? Cette théorie s’est répandue parmi les supporters merengues après le match nul laborieux de dimanche face à Elche (2-2). Le principal acteur de cette révolte serait Fede Valverde. Des spécialistes madrilènes du langage corporel ont accusé l’international uruguayen de haute trahison, affirmant que son repli défensif trop désinvolte sur le deuxième but d’Elche prouve une tentative de sabotage envers Xabi Alonso.
Cette surinterprétation ne surgit pas de nulle part. Selon El Partidazo de Cope, Valverde ferait partie d’un groupe de joueurs mécontents du travail de l’entraîneur du Real, tout comme Vinicius, Rodrygo, ou Brahim Diaz. Chacun d’eux a de bonnes raisons d’être insatisfait. Pour Vinicius, il s’agit de la perte de statut accompagnée d’une diminution de son temps de jeu, tandis que les deux ailiers s’inquiètent du déclin de leur importance à cause de l’arrivée de Franco Mastantuono. De son côté, Fede voit s’éloigner le mirage d’un retour au milieu de terrain, hypothèse rendue douteuse par le faible estime que Xabi porte à Trent Alexander-Arnold sur le plan défensif.
En attendant de gérer les humeurs diverses de son effectif, l’ancien milieu de terrain du Real et de Liverpool choisit de faire l’autruche. « La connexion, elle s’améliore, nous avons plus de temps et plus de contacts, nous nous connaissons mieux », affirmait Xabi après le nul à Elche. « Nous sommes tous dans le même bateau, nous célébrons les victoires ensemble. Et nous souffrons tous si nous ne gagnons pas. La connexion est bonne. Il faut renverser la tendance, dès Athènes [contre l’Olympiakos en Ligue des champions]. »
L’ancien entraîneur du Bayer Leverkusen traverse une phase délicate, mais avec le Real en tête de la Liga et parmi les huit meilleurs en Ligue des champions avant les matchs de mardi, sa position dépendra aussi de son lien avec d’autres cadres, comme Thibaut Courtois et Kylian Mbappé. Le Français est d’une aide précieuse, capable de résoudre individuellement les problèmes tactiques que Xabi peine encore à surmonter.
Avec 18 buts en 17 matchs, les chiffres témoignent de la performance de l’ancien Parisien. À Elche, il est celui qui s’active pour empêcher le ballon de sortir, délivrant ensuite une passe décisive à Bellingham pour le but de l’égalisation. On ne se bat pas avec autant d’ardeur pour un entraîneur dont on ne partage pas les idées. L’implication de Mbappé est telle qu’elle semble parfois ironique au regard de son historique. Dans des images diffusées par Movistar +, Kyks peut être vu demandant à Jude Bellingham de « presser haut » lors de ce même match, ou incitant Vinicius à le rejoindre dans sa quête d’un troisième but.
La posture unificatrice est un rôle que Mbappé peut aisément adopter, car il est le seul dont la sécurité de poste n’est pas menacée par la pseudo-méritocratie instaurée par le Basque. De plus, toute la configuration de l’équipe semble avoir été pensée pour maximiser le rendement de l’attaquant. Bien qu’il n’ait pas réussi à mettre en place un fond de jeu, Xabi Alonso a créé une dépendance aux exploits offensifs de sa star. Le soutien de Mbappé est donc naturel, mais l’entraîneur ibérique commet une erreur en pensant que le Français peut à lui seul apporter un équilibre dans un vestiaire aux ego multiples.
« Au Real Madrid, l’entraîneur doit avoir des compétences sociales et la capacité d’influencer les meilleurs joueurs du monde pour les convaincre et leur faire appliquer sa vision du jeu sur le terrain », théorise Francisco Javier Sanchez Palomares, rédacteur en chef du site madridiste La Galerna. « Ce n’est pas une question de savoir si Mbappé peut sauver Xabi Alonso sur le banc du Real Madrid. Kylian est très important, il est considéré par beaucoup comme le meilleur joueur du monde, mais aucun joueur ne peut gagner des titres collectifs à lui seul. La continuité de Xabi dépend des performances de l’équipe, et pour qu’elle fonctionne, tous les joueurs doivent être impliqués, engagés et prêts à travailler. »
Le mieux que puisse faire Kylian Mbappé pour son entraîneur est de continuer à limiter les dégâts mercredi. Face à un adversaire modeste comme l’Olympiakos, déjà battu 6-1 par le Barça en Ligue des champions, cela devrait être suffisant. Cependant, à long terme, il appartiendra à Xabi Alonso de reprendre le contrôle de son vestiaire, sous peine de finir aux côtés des entraîneurs incompris du Bernabeu, tels que Rafael Benitez, Julen Lopetegui et Manuel Pellegrini.

