Sport

Qui est Gift Orban, bourreau d’Anderlecht et nouveau Chouchou de La Gantoise ?

Un garçon à part

Il préfère toutefois être appelé par son prénom : Gift. À l’image du cadeau qu’il représente pour son équipe actuellement. À 20 ans, le transfuge arrivé de Stabaek en Norvège a déjà changé le cours de deux matchs clés. Il a propulsé son équipe en 1/8 de finale de la Conference League en marquant en sortie de banc puis a envoyé un missile dans la lucarne d’Anderlecht pour offrir la victoire à Gand.

Son coup de génie face au RSCA a aussi fait découvrir son caractère “spécial”, comme l’a résumé Julien de Sart avec un sourire. Vanhaezebrouck dit qu’il lui rappelle Moses Simon pour sa bonne humeur et sa façon de penser un peu à part. Son énorme câlin avec Zeno Debast après un duel a également fait sourire.

On nous le décrit comme “pas méchant” mais “dans son monde”. Un peu égoïste aussi. “Il aurait pu me donner un ou deux centres mais son but tombe aussi grâce à cette façon de penser”, résume Hugo Cuypers.

Un don pour trouver le but

Les statistiques du buteur sont folles et font de lui la meilleure recrue du mercato. Hein Vanhaezebrouck avait levé un coin du voile sur son profil lors de son arrivée parlant d’un “attaquant de pointe explosif, doté d’une bonne détente et dangereux dans le rectangle. ”

Depuis son arrivée en Belgique, il a cadré 14 de ses 16 frappes au but.

Gift a répondu à toutes les attentes. Son coach a toutefois oublié de préciser qu’il avait un don pour envoyer le cuir en direction du but adverse. Depuis qu’il est arrivé en Belgique, il a tenté sa chance au but à 16 reprises. Il n’a manqué le cadre que deux fois.

Il devait d’abord s’adapter

Les scouts de La Gantoise connaissaient déjà cette qualité depuis un moment. Les recruteurs suivent le dossier du Nigérian, qui a grandi au Togo, depuis des mois déjà. En fin d’année dernière, les Buffalos ont approché Stabaek pour chiper le buteur après ses 16 buts en 18 matchs en D2 norvégienne.

Promu en D1, le club norvégien a joué la montre pour vendre le joueur. Orphelin d’Ibrahim Salah, parti à Rennes, La Gantoise a fait le forcing jusqu’au bout. Au point de lâcher 3,3 millions pour un joueur que le club considérait comme un pari. Hein Vanhaezebrouck a d’ailleurs avoué sans détour que ce prix était trop élevé et s’expliquait par le timing : “c’était le dernier jour du mercato. ”

Le plan avec Orban était de le transférer rapidement mais sans lui confier un rôle de titulaire. “Nous voulions qu’il puisse s’adapter au football belge. ” Au même moment le coach de Gand demandait “de la patience de la part du public pour ce garçon que nous devrons peut-être faire jouer plus tôt que prévu. ”

[embedded content]

Découvert par un spécialiste de l’Afrique

Il n’est plus question d’un mauvais investissement ni de temps d’adaptation. Surprenant au vu du parcours du buteur. À 20 ans, il n’a qu’une saison professionnelle (dans un championnat mineur) comme background.

Torgeir Bjarmann ne s’attendait pas à un cheminement aussi explosif lorsqu’il est tombé sous le charme de l’attaquant dans un tournoi organisé au Nigéria. Le directeur sportif de Stabaek sait que 90 % de ces rendez-vous n’aboutissent à rien.

Orban lui a tapé dans l’œil et peut désormais être considéré comme celui qui a découvert ce talent brut. En quelques semaines, l’attaquant est arrivé en Norvège et a offert la promotion parmi l’élite à son club. Il doit désormais créer l’exploit face à Istanbul BB. Pour Orban, l’appétit vient en mangeant.


La filière nigériane fonctionne bien

La Gantoise a trouvé le bon filon. Depuis dix ans, les Buffalos ont recruté plusieurs joueurs nigérians. Moses Simon (2015-18, lire par ailleurs) a ouvert la voie en arrivant en janvier 2015. L’ailier a été un élément clé du titre des Buffalos.

Un autre joueur issu du Nigeria et qui a cartonné à ses débuts à Gand est Samuel Kalu (2016-18). Et encore une fois, il est arrivé en janvier. En 18 mois, il a donné 16 assists et marqué 10 buts.

On peut encore citer Taiwo Awoniyi, prêté six mois par Liverpool (2018), Anderson Esiti (2016-19), Ibrahim Rabiu (2017), Peter Olayinka (2016) ou encore William Troost-Ekong qui a préféré l’équipe nationale du Nigeria à celle des Pays-Bas.