Sport

« Quand je la vois, j’ai des frissons », la statue de Tapie bien accueillie à Marseille

«Elle est incroyable », « magnifique », « trop belle », « quand je la vois j’ai des frissons dans le dos »… Et, c’est bien connu, les Marseillais, qui manifestent en toutes occasions un amour inconditionnel pour Bernard Tapie, n’exagèrent jamais.

Un amour qu’un bon millier d’entre eux est venu redire ce vendredi en toute fin de journée devant le Vélodrome, à l’occasion de l’inauguration par la ville de Marseille d’une statue représentant « le boss », porté en triomphe par six de ses joueurs, la coupe d’Europe à la main. Drapeaux et bannières à l’honneur de Tapie qui d’ordinaire flottent dans les virages sont de sorties. Une fois la statue dévoilée, des chants – « Tapie, Tapie », « C’était le 26 mai » – finissent par émaner spontanément des supporteurs difficilement chauffés par un speaker durant la longue attente.

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Premier week-end estival et veille de dernière de journée de Ligue 1 obligent, ils sont plusieurs dans la foule être venus des quatre coins de la France. A l’image d’Emilie et Milan, arrivés de Metz avec leur jeune fils, qui a une compétition de Karaté à Marseille dimanche. « On vient pour le match de demain aussi (contre Rennes) et on en profite déjà avec cette inauguration », indique celui qui a eu « la chair de poule lors de sa première au stade », un soir de 2008 et déjà avec Madame. « Tapie a voué sa vie à ce club, et c’est très très bien qu’il ait une statue à sa gloire ».

Son voisin, vêtu d’un maillot vintage Panasonic de circonstance, est descendu de Rodez. « Je suis venu voir la statue du Boss, le meilleur, l’irremplaçable. Jusqu’au prochain », sourit-il.

José, lui, était déjà là en 1993, et bien avant. « J’habite juste à côté. Avant les travaux (et la pose d’un toit) je voyais un bout du terrain de mon balcon et on entrait au stade avec nos gamelles et nos bouteilles – c’était autre chose. Tapie on lui doit beaucoup de choses et nos plus beaux souvenirs ».

Le visage de Tapie repris à trois reprises

Et ce vendredi c’est au tour de son fils, Laurent Tapie, qui a lancé l’association et rendu possible cette réalisation de 12 mètres cubes et 3 tonnes, d’être à l’honneur. « Merci Tonton. Tu t’es battu pour cette statue », lui lance depuis la foule un supporteur à la voix déjà déchiré. Visiblement ému à l’évocation du souvenir de son père, Laurent Tapie remercie chaudement les quelques milliers de donateurs, et l’OM, premier contributeur au financement de cette œuvre sculptée par Joël Vergne. « J’ai fait le perfectionniste – comme mon père – et l’ai harcelé pour qu’elle soit la plus ressemblante possible. Il s’y est repris à trois fois pour faire le visage de mon père », explique l’héritier, entouré du maire Benoît Payan, Basile Boli, Eric Di Meco ou encore Pablo Longoria.

« C’est la seule Ligue des champions que la France a gagnée », poursuit Laurent Tapie. Une phrase dont on peut toujours profiter, peut-être pour une quinzaine de jours encore. Mais l’essentiel n’est pas là. « Ma mère, qui est décédée aujourd’hui, est devenue fan de l’OM à cause de son petit-fils », raconte Josiane, venue de Lorraine s’installer à Marseille pour sa retraite. ; « On vient d’une famille d’ouvrier. Elle n’avait jamais voyagé de sa vie, mais était venue au stade une fois avec son petit-fils. Elle nous avait envoyé une carte postale : « Ici, on a le droit de rêver », elle nous avait écrit ». Un rêve que Bernard Tapie a réalisé ici, et qui reste, plus de trente ans après ce jour de gloire et trois ans après sa mort, toujours vivace.