PSG – OL : « Pas à la hauteur », Cherki collé, pressing défaillant… Comment le plan lyonnais a-t-il pu être si bancal ?
Au Parc des Princes,
Le foot, remède à Alzheimer ? Il y a plusieurs mois, l’Atlético de Madrid publiait une vidéo dans laquelle l’un de ses anciens joueurs, atteint de cette maladie neurodégénérative, ne reconnaissait plus qu’une seule chose, le blason de son équipe. Dimanche soir, les supporters de l’Olympique Lyonnais qui ont d’énormes problèmes de mémoire ont forcément fait un rapprochement entre le début de match proposé par leur équipe face au PSG et celui réalisé quelques mois plus tôt face à la même équipe, dans le même stade.
Un copier/coller digne des « meilleures » vannes de Gad Elmaleh. Deux buts encaissés après moins d’un quart d’heure de jeu, alors que, d’une saison à l’autre, les Gones débarquaient dans la capitale avec d’énormes intentions, le fruit d’une dynamique positive dans le jeu et les résultats. Alors, surpris les Lyonnais ? « Les vingt premières minutes, ils étaient mieux, a sobrement commenté Clinton Mata. Ces matchs-là, si vous êtes surpris, vous n’avez rien à faire sur le terrain. C’était à nous de répondre directement présents. »
Ce qu’ils n’ont pas fait donc, comme si un complexe d’infériorité aimantait les équipes se déplaçant au Parc des Princes. Deux buts coup sur coup donc, de Dembélé et Vitinha sur penalty, alors que deux des principales forces offensives des Lyonnais, Lacazette et Fofana étaient en train de profiter de la vue depuis le banc des remplaçants. Si le Général n’a pas forcément manqué tant Mikautadze a été précieux, le Belge a, de son côté, bien montré que son absence posait question, d’autant qu’à sa place, Rayan Cherki devait prendre sa place et coller la ligne de touche.
Rayan Cherki désaxé
« La consigne était qu’il élargisse le jeu, a expliqué Pierre Sage après la rencontre. Mais il n’avait pas d’interdiction de venir à l’intérieur. Les principes et l’organisation, ce ne sont pas des interdits, ce sont des indications. Les joueurs ont la liberté de s’exprimer complètement sur le terrain. Je ne sortirais jamais un joueur qui dézone. » Sauf que Rayan Cherki, c’est l’axe. Et l’axe, c’est Rayan Cherki, comme il l’a montré sur la réduction du score de Mikautadze.
Une passe dont lui seul, ou presque, a le secret, après avoir été trouvé juste devant l’entrée de la surface de réparation, tiens tiens, dans la foulée d’un bon pressing lyonnais effectué par Tolisso. L’une des seules fois, d’ailleurs, où l’OL a pu récupérer le ballon de manière tranchante pour vite amener du danger sur le but de Donnarumma. Ce qui a fait défaut le reste du temps et qui n’a pas manqué d’agacer Pierre Sage :
« Dans le football, s’il n’y a pas une idée commune qui anime l’équipe c’est compliqué de jouer ensemble. On a été dans l’application de principes plutôt individuels et de décisions individuelles dans la manière de défendre. Face à une équipe de cette qualité-là on peut faire des erreurs et on les paye. L’idée collective qui devait nous animer n’a pas été appliquée lors du premier quart d’heure, sur le plan défensif. Selon moi, c’est une erreur. » »
On ne sait pas pourquoi les Rhodaniens n’ont pas respecté le plan de jeu initial, aucune motion de censure ou d’appel à manifester n’avait été émis, mais une action nous est revenue en mémoire, quelques instants avant le premier but parisien. A la 2e minute de jeu, l’OL presse très haut, avec toute l’équipe dans les 40 mètres de l’hôte du soir, qui arrive pourtant à percer la muraille assez facilement en deux trois passes avant de se rater une fois le ballon en bonne position, alors qu’il ne restait plus que deux défenseurs. Cela a peut-être dû faire passer certaines sueurs froides dans le dos de certains pour le reste du match, avec le souvenir du score de la saison dernière à la mi-temps (4-1).
« On a mal fait les choses »
« Il nous a manqué de faire notre jeu, on ne l’a pas vraiment fait, a regretté Mikautadze. On s’est créé des opportunités, mais c’était assez compliqué. On manquait aussi un peu d’agressivité. On ne pressait pas en même temps, c’est compliqué quand on presse un peu chacun son tour. Ils étaient prenables, on a mal fait les choses. » « Je pense que la manière dont on menait nos actions ne nous a pas permis d’aller au bout, on s’est créé très peu de situations très franches, a ajouté l’entraîneur. On a eu du mal à développer notre jeu en deuxième période, à attaquer la profondeur. »
Car, en revenant aux vestiaires à 2-1, on pensait les Lyonnais vaccinés de cette première période peu emballante, loin des dernières sorties. Que nenni, malgré un seul petit but à remonter, jamais Donnarumma n’a sué à grandes eaux. Et ce malgré les entrées de Lacazette et Fofana. Ces deux-là, avec Cherki en soutien de l’attaquant, c’était l’égalisation assurée, croyait-on. Sauf que l’international espoir a laissé sa place au Belge et plus aucune folie n’est sortie des pieds lyonnais.
« Il nous apportait beaucoup offensivement, mais commençait à faire des efforts uniquement dans un sens, ça devenait dangereux pour l’équipe, a justifié « Stone Wise ». Il fallait assurer l’équilibre quand on n’avait pas la balle. » Le technicien est allé même jusqu’à changer de système, en passant à trois défenseurs, pour défendre plus haut, éviter que Fofana ne fasse l’essuie-glace pour suivre Bip-Bip Hakimi et amener plus de profondeur… En vain. « Il aurait fallu faire un meilleur match pour rivaliser. On n’a pas été à la hauteur de l’exigence de ce match-là », constatait Pierre Sage. Allez, cette fois on fait un vrai travail de mémoire et on n’oublie pas tous ces constats la saison prochaine.