PSG – Manchester City : Luis Enrique a donné une leçon au maître Pep Guardiola, dépossédé du ballon
Au Parc des Princes,
La caricature veut qu’un duel entre Pep Guardiola et Luis Enrique ne se mesure pas au score final mais à la possession du ballon. Ne cherchez pas à comprendre, c’est comme ça, inscrit dans le code de l’honneur de l’école catalane biberonnée au football total de Johan Cruyff. Et à ce jeu, mercredi soir en Ligue des champions, le PSG a réduit à néant Manchester City avec 63,1 % de possession de balle, contre seulement 36,9 % pour son adversaire. « Ils ont été meilleurs, il faut l’accepter », a reconnu Guardiola, beau joueur.
L’affront est grand mais le plus grand entraîneur du XXIe siècle a déjà connu pire : en 2016, pour sa première année chez les Skyblues, ses joueurs n’avaient tenu le ballon que 34,7 % du temps contre le FC Barcelone. L’entraîneur des Blaugranas ? Luis Enrique, bien sûr.
Guardiola jaloux du faux neuf de Luis Enrique
Le football étant ce qu’il est, les Citizens ont trouvé le moyen de mener 2-0 au retour des vestiaires sans trop comprendre comment. Enfin si, parce que Luis Enrique a failli creuser sa propre tombe en incitant ses brebis à l’audace dans sa causerie à la mi-temps. « Les mots ont été d’oser un peu plus. Je voulais que mes joueurs se lâchent. » Nuno Mendes, dont la faiblesse défensive chronique est là pour nous rappeler qu’il est ailier de formation, a pris la consigne un peu trop à cœur, pas aidé par la malchance, cet enfant de malheur a déposé le ballon dans les pieds d’Haaland, qui, comme le veut son métier, passait par là pour le pousser au fond des filets.
Mercredi soir, Pep Guardiola n’était pourtant pas loin de se plaindre d’avoir un pur neuf de métier dans son onze de départ : d’après lui, c’est parce que Paris n’en avait pas qu’il a pu dominer les débats. « Ils ont eu plus de joueurs au milieu de terrain et c’est souvent là que vous gagnez des matchs. On n’a pas réussi à gérer ça. Avec leur faux 9, ils ont réussi à avoir un joueur supplémentaire dans cette position. » Cocasse quand on sait que la paternité du concept lui revient.
Pressing et transitions rapides, le poison de Guardiola
L’autre pendant de la possession, à savoir le pressing et le contre-pressing ont été à l’avantage des hommes de Luis Enrique, plus ambitieux dans leurs raids sans ballon et poussés, disons-le, par un 12e homme extrêmement pesant que ce soit dès les premiers instants de la rencontre, ou quand celui-ci a commencé à s’emballer sur la réduction du score de Barcola. « Nous avons eu un état d’esprit d’attaque et de pressing constant », souligne Enrique. Récupérer le ballon le plus rapidement possible était un enjeu qui dépassait la simple guéguerre pour la possession. Pour Manchester City, c’était la seule manière de se prémunir des assauts répétés du PSG. Leur échec en la matière a débouché sur une catastrophe prévisible, selon le technicien catalan. « Ils sont plus rapides, donc on devait défendre en ayant le ballon et c’est impossible si tu ne joues pas comme ça. »
Cerise sur le gâteau, Paris a excellé dans les transitions rapides et appuyé là où ça fait mal, à savoir la lenteur et les manques athlétiques de certains joueurs citizens. Du pain béni pour Bradley Barcola et Désiré Doué sur les buts du 2-1 et 2-2. « Leur jeu en transition était bien trop rapide pour nous », s’incline une nouvelle fois Guardiola.
Pas le meilleur match d’Enrique au PSG
Le pire dans tout ça ? Ce n’était même pas le meilleur match de Luis Enrique au Paris Saint-Germain. « Je pense qu’en termes d’intensité, celui qu’on a perdu à Munich était aussi très intense. On avait un homme en moins et ce qui reste, c’est la défaite. » « On a perdu des matchs qu’on ne méritait pas de perdre et où on a eu beaucoup d’occasions, rappelle de son côté Achraf Hakimi. Heureusement aujourd’hui la chance était de notre côté. » La possession, aussi.