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PSG – Liverpool : L’arbitre, Donnarumma, Dembélé… Elle est pour qui cette défaite ?

Au Parc des Princes,

On pensait ce PSG définitivement lancé et à l’abri d’une rechute, mais on s’était trompé et elle est un peu violente à encaisser. Comme aux pires heures de la phase de poule, quand Paris n’était pas encore cette équipe qui claquait quatre buts aux péquins qui osaient se pointer sur le même terrain qu’elle, ce 8e de finale aller contre Liverpool a été une ode à l’inefficacité. Parfaitement écrite, avec les rimes et tout et tout.

Quelques chiffres pour résumer l’affaire : 70 % de possession contre 30, 27 tirs à 2, dont 10 cadrés contre un seul, cinq fois plus de centres, deux fois plus de duels gagnés, 2,58 xG vs 0,25… n’en jetez plus, on dirait une défaite comme seul Football Manager sait nous les offrir habituellement. « C’est notre meilleur match de la saison et de la saison passée. On a réussi à faire un match complet face à la meilleure équipe d’Europe. Le résultat est injuste », a pesté Luis Enrique en conf de presse, pas contredit par Arne Slot sur le constat. Mais avant de se pencher sur « les 43 raisons qui permettent aux Parisiens d’espérer » – ça c’est pour plus tard dans la semaine –, on ne refermera pas cette soirée sans chercher le ou les coupables. Parce que ça défoule.

Option 1 : l’arbitre

La base quand on a bien le seum. Surtout quand l’intéressé oublie UN PENO FLAGRANT sur Bradley Barcola, qui aurait été doublé d’un carton rouge inévitable pour Ibrahima Konaté. On avait déjà vu ça l’année dernière au retour à Barcelone et on avait plutôt aimé. Flagrant, on disait donc… il y a un peu de mauvaise foi bien sûr, mais difficile d’imaginer que la même action au Bernabeu – au hasard – ne fasse pas péno pour le Real. Et puis même, pas besoin de verser dans la jalousie. Barcola est devant, il est déséquilibré par le défenseur des Bleus, qui ne peut à aucun moment jouer le ballon. On siffle, non ?

C’est l’avis de l’ancien arbitre Saïd Ennjimi, contacté par L’Equipe et pour qui « il y avait faute », sans équivoque. On passera sur la réaction sans intérêt de Luis Enrique le gentleman, qui « ne [se] prononce jamais » sur ces questions, pour humer le parfum du scandale il faut suivre Luis Campos. Le conseiller football du club s’est défoulé dans les couloirs à la mi-temps, hurlant « c’est rouge ou penalty n’importe où dans le monde » aux officiels qui passaient par là. Pas faux.

Ibrahima Konaté, lui, jure de son côté qu’il a juste fait une petite caresse de rien du tout à son pote Bradley. « Non, il n’y a pas faute, a-t-il répondu au micro de Canal +. Il y a la VAR, tout ce qu’il faut, s’il y avait eu une petite poussette, j’aurais dû prendre rouge alors. Pour moi il n’y a rien, je ne mets pas de puissance, juste mon bras. C’était vraiment soft de ma part. » C’est pas pour ça que ça ne se siffle pas, Ibou.

Et le coude, il pousse pas là peut-être ?
Et le coude, il pousse pas là peut-être ?  - Franck Fife

Option 2 : Gigio Donnarumma

Alors oui, l’arrêt n’est pas si simple, à ras de terre côté ouvert, et on n’oublie pas Nuno Mendes qui s’est sûrement arrêté au zinc du coin prendre un café au moment de se replier, mais ça commence à faire beaucoup dans la colonne « passif » du gardien italien en C1. Ce n’est pas la première fois qu’il est pris en flagrant délit de main molle, d’ailleurs. Rappelez-vous, au même stade de la compétition il y a deux ans, face au Bayern, ce but de Kingsley Coman pour sceller la victoire bavaroise (0-1, déjà) qui allait précipiter l’élimination parisienne au retour. Cette fois, c’est face à Elliott que Gigio a laissé filer un ballon brûlant.

Donnarumma a eu un arrêt à faire et il ne l’a pas fait. Encore une fois, on est tentés de dire. Le contraste avec Alisson mercredi est saisissant, évidemment. Le Brésilien a sorti la meilleure performance all time d’un gardien de Liverpool en Ligue des champions avec neuf arrêts. « C’était probablement le match de ma vie », a estimé l’intéressé, élu homme du match et tressé de louanges par tout le monde, y compris ses adversaires. « On a été très supérieurs à Liverpool dans le jeu et au niveau des occasions créées. Simplement Alisson a réalisé cinq arrêts exceptionnels. Le fait que le meilleur joueur des Reds a été leur gardien est assez révélateur », n’a pu que constater Luis Enrique.

Et oui Gigio, elle est passée...
Et oui Gigio, elle est passée… - Franck Fife

Option 3 : Ousmane Dembélé

Pourquoi lui, alors que tous les Parisiens s’y sont mis pour vendanger ? Parce qu’il est désormais celui qui doit débloquer les situations, avec son rendement de Ballon d’or depuis janvier, et surtout parce que la plus grosse occasion, celle qui a fait basculer le match du mauvais côté, c’est lui qui l’a ratée. On jouait la demi-heure de jeu quand Dembouze, idéalement décalé sur la gauche du but, a perdu son face-à-face contre Alisson. Le genre de situation qu’on n’a pas le droit de rater en phase finale de C1, et qui marque selon nous le point de rupture dans la rencontre.

Avant ça, Paris avait déjà vu le but de Kvaratskhelia annulé pour un hors-jeu à vous dégoûter du foot, l’arbitre lui refuser un penalty sur le fameux contact Barcola-Konaté et Joao Neves envoyer sa frappe sur le périph’ alors qu’il était à 6 mètres du but. C’était le moment où il fallait en mettre une, vraiment, pour confirmer le rapport de force favorable aux Parisiens, l’imprimer dans la chair des Anglais, les mettre à terre pour de bon.

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Ça n’a pas été le cas, les Reds sont restés en vie et la suite a été plus compliquée. Les Parisiens se sont fatigués, les occasions ne sont plus venues que sur des frappes lointaines, par Kvara ou Doué quand il est entré. Toutes sorties par la muraille Alisson. Dembélé, lui, n’a pas beaucoup cadré et n’a pas été plus heureux quand il a pris en charge les coups de pied arrêtés. Le retour de l’ancien Dembouze n’est pas tombé sur le match qu’il fallait.