PSG – Atlético de Madrid : « Une situation très compliquée »… Paris peut-il réaliser l’exploit de ne pas se qualifier ?
Au Parc des Princes,
Ahahah, cette nouvelle formule de la Ligue des champions, encore un changement pour favoriser les grosses équipes, avec 36 équipes et seulement 12 équipes éliminées au premier tour, c’est n’importe quoi. On savait se marrer à l’époque. Aujourd’hui, après avoir disputé la moitié de la phase préliminaire, les Parisiens rigolent moins, beaucoup moins, surtout après cette défaite aussi surprenante qu’inquiétante face à l’Atlético de Madrid mercredi soir.
Car, avec quatre petits points en quatre matchs (une victoire, un nul et deux défaites), le PSG est désormais 25e au classement de la poule. Et, pour ceux qui n’ont pas suivi, ou pour qui les soustractions sont encore compliquées (36-12=24), cela équivaudrait à une élimination précoce de la Ligue des champions pour le club de la capitale. Un tremblement de terre, le big bang, même. « Oui, mais attendez, il reste quand même quatre matchs, vous allez vite en besogne, vous les journalistes », nous dit une petite voix.
Kane et Haaland à se coltiner
Oui, peut-être. Mais quand on a besoin d’une énorme boulette d’un gardien pour remporter son premier match (Gérone), qu’on se fait fesser lors du deuxième (Arsenal), bouger au troisième (PSV Eindhoven) et crucifier au quatrième (Atlético), on imagine le pire pour la suite du programme, qui réserve du très lourd au PSG : un déplacement au Bayern Munich lors de la prochaine journée et la réception de Manchester City.
Ajoutez à ça deux déplacements à Salzbourg et Stuttgart et vous avez l’itinéraire parfait du dernier train fantôme de la foire du Trône. En se montrant optimiste, on mise sur sept points. Pour la version un peu plus sombre, on serait sur quatre petits points. Autant dire que la qualification n’est pas du tout acquise, alors que les petits copains de Lille, Monaco et Brest sont quasiment assurés de disputer le prochain tour. Ca l’a fout mal pour le fleuron du football français sur le continent ces dernières années.
Imaginer la défense friable du PSG face à Harry Kane et Erling Haaland nous fout déjà des frissons à des endroits qu’on ne soupçonnait pas. Voir cette équipe sans finisseur se débrouiller face aux armadas munichoise et mancunienne nous semble irréaliste. Jouer un match décisif pour la qualification face à un Stuttgart aussi en lice, capable de gagner à Giuseppe-Meazza face à l’Inter, ne fait pas non plus partie des choses les plus agréables au monde.
« Si la dynamique est celle-là… »
Même Luis Enrique se montrait assez circonspect quant à la suite des événements, mercredi soir. Interrogé pour savoir si la qualification était en danger, l’ancien coach du FC Barcelone a répondu assez rapidement « sans doute. (…) Si la dynamique est celle-là… Cette compétition a commencé de manière bizarre avec un tirage anormal pour une équipe du chapeau 1. On aurait dû gagner nos trois matchs à domicile et les gagner facilement. Cela va être très difficile. Il reste quatre finales. »
« On va essayer de se qualifier, a ajouté l’Espagnol. Sinon, les mesures qui devront être prises seront prises. Personne ne rend les armes au Parc des Princes mais je ne suis pas sûr qu’on va se qualifier compte tenu de notre classement. Cette défaite nous met dans une situation très compliquée. »
Du côté de l’Atlético de Madrid, qui n’avait que trois petits points avant la rencontre, on était d’ailleurs conscient que cette victoire face au PSG était importante pour porter un coup tranchant au moral de l’hôte du soir, comme nous l’a expliqué Nahuel Molina, le premier buteur des Colchoneros : « On savait que ça serait un match difficile, face à une grosse équipe, ce sont donc trois points importants face à un adversaire qui va sûrement se battre avec nous [au classement]. »
« Plus le droit à l’erreur »
Avant que les supporters parisiens ne fassent un cocktail à l’eau de Javel de bon matin, Warren Zaïre Emery a répété qu’il n’y avait pas d’inquiétude : « Le bilan [à mi parcours], quand on regarde les points, il est négatif, mais quand on regarde les matchs, il est plutôt positif. On fait tout pour gagner tous les matchs, on donne tout. C’est l’une des choses qu’on doit garder, continuer à créer des occasions, être dans le camp adverse, dominer le matchs, le contre-pressing, et ça devrait le faire. »
Et dans le pire des cas, faites comme Pacho ou Jan Oblak : ayez l’air un peu évasif en expliquant qu’avec la nouvelle formule de Ligue des champions, vous ne savez pas encore très bien à combien de points tout cela va se jouer, tout le monde comprendra. Enfin, ce qui est sûr, c’est qu’avec quatre, cinq ou six points, le PSG restera à quai.
« Il va falloir prendre des points pour se qualifier, a résumé le capitaine Marquinhos sur Canal+ après le match face à l’Atlético. Quatre points en quatre matchs avec trois matchs à la maison, il va falloir aller chercher des points à l’extérieur, on est le PSG. Il ne faut pas tout jeter en l’air. On n’a plus le droit à l’erreur. » On te le fait pas dire, Marqui. Six points sur six face au Bayern et City et on n’en parle plus.