PSG – Arsenal : Quels sont les fantômes de la Ligue des champions que Paris doit (va) chasser pour voir la finale ?
Une soirée consacrée à la compilation des traumatismes subis par le PSG version QSI en Ligue des champions pourrait vous conduire au petit déjeuner comme la trilogie du Parrain ou celle du Seigneur des Anneaux. Et pourtant, en ce jour de demi-finale retour contre Arsenal, on estime à 20 Minutes que le temps des maudits matchs couperets de C1 est révolu. La sérénité et la force collective affichées par le groupe de Luis Enrique, à la fois pour écarter Liverpool en huitièmes de finale et pour l’emporter à Londres (0-1) la semaine passée, sont le signe d’une nouvelle ère.
Et si Marquinhos et les siens jouaient les Bill Murray ce mercredi (21 heures) en chassant une bonne fois pour toutes les derniers fantômes rôdant autour du Parc des Princes ? Voici cinq pièges que le PSG va devoir déjouer contre les Gunners pour enfin franchir le cap des demies sur un format aller-retour, et ainsi s’offrir la deuxième finale de la plus prestigieuse Coupe d’Europe de son histoire.
Les poteaux en folie, le fantôme Dortmund 2024
OK, au même stade de la compétition il y a un an, le PSG est globalement passé à côté de l’événement, tant à l’aller qu’au retour face à Dortmund (deux défaites 0-1). Mais il n’empêche qu’au Parc, la malchance est totale, avec pas moins de quatre montants percutés, dont celui de Warren Zaïre-Emery à bout portant (à 0-0 à la 47e). Nuno Mendes (61e), Kylian Mbappé (86e) et Vitinha (88e) connaissent pareille scoumoune dans cette soirée galère, tout comme Mbappé et Achraf Hakimi sur la même action à l’aller.
Pourquoi ça ne se produira pas ce mercredi : Les vendanges chroniques sous Luis Enrique sont de plus en plus rares. Il y a bien eu la masterclass d’Alisson Becker en 8e de finale aller (0-1), mais Paris carbure à 2,8 buts par match en 2025. Les matchs de la première phase de C1 contre Gérone (1-0), le PSV Eindhoven (1-1) et l’Atlético de Madrid (1-2) ont été une caricature d’inefficacité offensive mais ils remontent tous à plus de six mois.

Ce PSG sait aujourd’hui punir dans la surface adverse, à l’image d’un Ousmane Dembélé métamorphosé. Quant à la dimension malchance, n’oublions pas que le poteau le plus marquant de cette Ligue des champions a souri aux Parisiens, à savoir ce coup de tête de Jarell Quansah à Anfield qui nous fait encore frémir. L’horizon est dégagé de ce côté-là, next.
Le « choke » ultime, le fantôme Bernabeu 2022
Sans même remonter jusqu’à 2017 et la remontada la plus célèbre de l’histoire du football au Camp Nou, le PSG a dans son ADN européen ce penchant pour l’écroulement fatal au pire moment. Demba Ba a profité de cette faille mentale avec Chelsea lors du quart de finale de 2014 (2-0 à la 87e), et le Real Madrid s’en est surtout miraculeusement sorti lors du 8e de finale retour de 2022 grâce à cette faille-là.
Vainqueur à l’aller (1-0), Paris mène pourtant à nouveau 0-1 à l’heure de jeu, grâce à Kylian Mbappé, contre un tout petit Real. Vous connaissez la suite : une mauvaise prise de risque de Gianluigi Donnarumma devant Karim Benzema relance totalement les Merengue (61e). Ce même « KB9 » claque finalement un triplé supersonique (76e et 78e) au cœur d’une défense en plein choke. 3-1 Real, adios les quarts.

Pourquoi ça ne se produira pas ce mercredi : Déjà, Gianluigi Donnarumma n’est plus le même homme sur cette campagne 2025 à élimination directe. On espère ne pas lui porter la poisse mais on ne l’imagine pas nous sortir une telle dinguerie ce mercredi.
Du côté de la faillite mentale, les deux buts concédés en trois minutes à Villa Park (3-2) ont été une sérieuse piqûre de rappel même s’ils n’ont pas coûté la qualif. Mais pour le coup, le scénario cauchemardesque de Bernabeu 2022 ne peut survenir que sur un match à l’extérieur partant subitement en vrille. God bless the Parc des Princes.
Boulette de « Gigi » et VAR, le fantôme Man U 2019
Il est là, l’exemple d’un match retour cata à domicile, où tout s’effondre après un succès maîtrisé à l’extérieur (0-2). Car accueillir au retour une équipe anglaise diminuée (Gabriel, Gabriel Jesus, Havertz, Tomiyasu et Jorginho sont out côté Gunners) ne rappelle pas que des bons souvenirs aux supporteurs du PSG. Et oui, un Manchester United faiblard version Tahith Chong-Mason Greenwood à 17 ans est venu crucifier au Parc une équipe en proie au doute en 2019.
Une passe en retrait désastreuse de Thilo Kehrer (0-1, 2e), une boulette d’un précédent Gianluigi gardien sur une frappe de Marcus Rashford (1-2, 30e), et enfin une intervention lunaire du VAR pour sanctionner d’un penalty une main de Presnel Kimpembe dans le temps additionnel (1-3, 90e + 4), voilà comment le Parc des Princes a vécu l’une des pires soirées de son histoire le 6 mars 2019.
Pourquoi ça ne se produira pas ce mercredi : Donnarumma 2025 > Buffon 2019 en premier lieu. Et même si on ne jure plus de rien concernant l’utilisation de l’arbitrage vidéo, on ose espérer qu’il n’y a plus aucun monde où pareille main involontaire, sur une frappe désespérée promise aux tribunes, n’offrirait un penalty. Presnel Kimpembe est par ailleurs de retour à l’infirmerie.
Et puis sérieusement, jamais Marquinhos n’évoluerait en tant que milieu de terrain avec Luis Enrique comme ce soir-là, tandis qu’un Buffon de 41 ans, un Daniel Alves de 36 piges, ou encore Kehrer, Bernat et Draxler (tous titulaires contre les Red Devils) n’auraient plus leur place aujourd’hui.
Les stars blessées, le fantôme trop régulier
La particularité de ce sombre PSG-Man U 2019 est aussi là : Neymar était blessé et indisponible pour ce rendez-vous clé, comme un an plus tôt lors de l’élimination au retour contre le Real Madrid (1-2), puis en 2023 pour le 8e de finale retour à Munich (2-0).
Avant lui, Zlatan Ibrahimovic avait manqué le Chelsea-PSG retour de 2014 scellé par Demba Ba (2-0) ainsi que le PSG-Barça aller (1-3) de 2015. Déjà diminué lors du Final 8 en 2020, Kylian Mbappé complète la liste des stars parisiennes victimes de pépins physiques au pire moment, puisqu’il loupera la demie retour à Manchester City (2-0) en 2021.
Pourquoi ça ne se produira pas ce mercredi : Tout simplement car l’infirmerie du PSG a rarement été aussi désertée que cette saison. On a tremblé en voyant le goleador 2025 Ousmane Dembélé quitter prématurément la pelouse à Londres en raison d’une alerte musculaire. Mais tous les signaux sont depuis mardi rassurants le concernant, Luis Enrique n’ayant même pas tenté un coup de bluff. Désolé Mikel Arteta, mais il faudra bien faire face à un PSG au complet (seul Lee est incertain).
Le 3-5-2 de « Lolo White », aka le fantôme City 2016
Souvenez-vous de cette période dorée du 4-3-3 de Laurent Blanc, bourrée de certitudes via ce jeu de possession salué par toute l’Europe. Après le spectaculaire match nul (2-2) en quart de finale aller au Parc des Princes, on imagine ce système automatiquement reconduit, pour la 736e fois consécutive.

Et non, coup de théâtre à l’Etihad Stadium avec un 3-5-2 sorti du chapeau par notre « Lolo White », avec Serge Aurier en improbable défenseur central, quelques semaines après son épique live Périscope (quelle époque). Sans surprise, ce pari tactique vire au fiasco et le PSG manque encore une fois le dernier carré (1-0).
Pourquoi ça ne se produira pas ce mercredi : Luis Enrique s’est nettement assagi par rapport à la saison passée et à ses compositions mi-audacieuses, mi-WTF à Newcastle (4-1) et contre le FC Barcelone (2-3). Non, n’importe quel suiveur peut désormais deviner le 11 de départ parisien, toujours dans un 4-3-3 qui semble convenir à tout le monde.
Notre dossier sur le PSG
Mais attention, est-on totalement à l’abri d’une illumination tactique (manquée) très espagnole type Pep Guardiola contre l’OL au Final 8 de 2020 ? Si c’était le cas ce mercredi, on ne jurerait finalement plus de rien quant au succès de cette chasse aux derniers fantômes comptant empêcher le peuple parisien de bloquer son week-end d’Ascension en Bavière.