Point de vue : Il est urgent de ne pas sauver l’Étoile !
L’Etoile a touché le fond depuis quelques saisons, malgré un titre de champion remporté en 2023. Les mauvais recrutements ont conduit à une faible qualité des joueurs, et l’Etoile ne peut pas maintenir son standing avec une telle situation.
La Presse — Lorsqu’un club populaire et prestigieux traverse des difficultés, la situation est déplorable pour ses supporters. Ce constat s’applique à tous les clubs réputés qui ont connu des moments de crise après des années fastes. C’est le cas de l’Etoile, qui a touché le fond ces dernières saisons.
Même durant l’intermède de 2023, où elle a remporté le titre de champion, la situation ne s’est pas améliorée. L’Etoile se trouve en mauvaise posture et ses infrastructures deviennent obsolètes et inefficaces. Sa récente élimination au tour préliminaire de la coupe de la CAF face à un club peu connu et modeste illustre parfaitement sa situation actuelle : malchance, malédiction, qualité médiocre des joueurs, entraîneur dépassé et inexpérimenté, président déconnecté et obstiné, tensions internes, le tout dans une atmosphère délétère et moribonde.
En observant le match retour, il est possible d’apprécier la « médiocrité » de nombreux joueurs de l’Etoile. Même des noms tels qu’Aouani, Hnid, Dhaoui ou Gbo, censés avoir un minimum de personnalité et de compétence, ont sombré. Les nombreuses mauvaises passes, les pertes de duels, le jeu haché, les actions mal préparées, les erreurs de placement, et le manque de dynamisme sont inquiétants.
Avant d’aborder des notions telles que la stratégie ou l’équilibre financier, il est essentiel d’évaluer la valeur des joueurs présents, qui représente le capital clé d’une équipe. La situation est préoccupante, avec de nombreux recrutements mais presque tous infructueux. L’Etoile ne peut pas maintenir son standing et son prestige avec de tels joueurs. Avant d’évoquer le stress ou la pression, il est nécessaire de considérer la qualité technique.
Mais qui a recruté ces joueurs ? Qui a mené la prospection ? Qui a donné son aval ? La manière dont les joueurs de l’Etoile ont tiré les penalties révèle beaucoup sur leur valeur et leur mental. Ils semblaient anxieux, coordonnant mal leurs gestes au moment de tirer, et, au final, c’est un nouveau revers pour une Etoile en souffrance.
Quant à Zoubeir Beya, bien qu’il soit un ancien grand joueur international, cela ne garantit pas qu’il soit un bon président de club. Celui qui s’acharne à rejeter tout avis contraire ou toute critique de ses choix doit pleinement assumer ses responsabilités et se mobiliser pour son club. Il a pris la décision étonnante de licencier Mohamed Mkacher, qui avait failli remporter le titre la saison précédente avec un effectif moyen en partant de la zone basse du tableau.
L’Etoile, monument du football, est en danger depuis que ses mécènes, ses grands dirigeants, et ses forces vives l’ont progressivement abandonnée. Une popularité, une région économique relativement prospère, des cadres compétents, un prestige : tout cela reste peu de valeur en l’absence de personnes compétentes pour diriger et préparer l’avenir.
Les magouilles, les crises financières et les dettes considérables résultant de choix inappropriés et suspects ont fini par rendre l’Etoile malade. Des personnalités comme Othmane Jenayeh ou Moez Driss ont quitté la scène, tout comme des mécènes, laissant un vide que les nouvelles directions n’ont pas su combler. Actuellement, le bureau de Beya doit se ressaisir et restructurer le club avant qu’il ne soit trop tard. L’Etoile est dans le chaos et ne pourra être redressée que par ses enfants et ses lieutenants.

