Sport

« Plus Kevin Mayer que Rambo »… L’Armée de Terre mise sur le sport pour convaincre les jeunes de s’engager

Engagez-vous, rengagez-vous qu’ils disaient ! Dans un monde ou les conflits se multiplient et où la question d’envoyer des troupes françaises se pose à chaque événement, l’armée française se doit de constamment recruter pour se maintenir à niveau. Pour cela, la Défense organise régulièrement des campagnes de recrutement pour séduire les potentielles recrues.

Et pour sa dernière campagne, l’Armée de Terre, qui doit séduire 16.000 nouveaux soldats et 5.000 réservistes par an, a choisi d’orienter sa communication sur le sport avec un slogan qui appelle au défi : « Peux-tu le faire ? » Une manière d’interpeller les curieux. On peut entrer dans l’armée et y découvrir une appétence pour l’activité sportive, mais on peut aussi entrer dans l’armée par goût du sport. Et pour convaincre davantage de candidats potentiels, la « grande muette » compte bien s’ouvrir un peu et organise même un événement peu commun.

Opération séduction en salle de sport

Ces samedi 25 et dimanche 26 janvier, l’Armée de Terre va transformer une salle de sport, le Fitness Park de la place de Clichy à Paris (18e arrondissement) en véritable terrain d’entraînement militaire dans le cadre d’un « Week-end Commando ». Objectif : Proposer aux sportifs de « tester leurs limites ». Au programme, poutre d’équilibre, tractions, burpees, montée à la corde… et même des démonstrations réalisées par des coachs sportifs militaires.

« Le sport fait partie intégrante de la vie d’un soldat », explique le Colonel Basset, chef de corps de la direction Ile-de-France du 8e régiment de transmission, que 20 Minutes a pu rencontrer sur le site de la forteresse du Mont Valérien (Hauts-de-Seine). Outre, la condition physique indispensable au soldat, le sport possède d’autres vertus selon le gradé. « L’esprit de corps » d’abord : « Il est plus important pour un soldat de tendre la main vers son frère d’arme pour arriver à un objectif ensemble que de simplement arriver premier. Le sport travaille cette cohésion de groupe. »

« Nous accueillons les gens tels qu’ils sont, et nous les forgeons ensuite »

En sus, l’activité sportive permet également de faire « ses premières armes dans le commandement », en dirigeant des séances et des groupes. Mieux, il sert également de véritable catharsis pour des femmes et des hommes qui vivent dans l’exigence de l’armée et la pression de missions intenses et périlleuses.

Pour autant, nul besoin d’être un superhéros pour intégrer l’armée de Terre assure le Colonel : « Nous accueillons les gens tels qu’ils sont, et nous les forgeons ensuite. » Seul prérequis incontournable, « il faut avoir le goût de l’effort et de la volonté ».

La polyvalence plutôt que l’excellence

Rencontré sur le même site, l’adjudant-chef Loïc renforce l’idée : « Être militaire, c’est être sportif de haut niveau à cette différence près que nous ne recherchons pas l’excellence dans un domaine précis mais plutôt la polyvalence. Les soldats doivent être complets : endurants, musclés, bons nageurs, etc. » Pour cela, des entraînements quotidiens sont concoctés pour travailler tous les aspects nécessaires : un jour du renforcement musculaire, le lendemain footing, un autre le combo cardio et apnée, etc. Tout ce qu’il faut pour faire des soldats des sportifs « hybrides ».

Et parce qu’un soldat utile est un soldat en forme, l’armée de Terre promet un véritable contrôle de la condition physique militaire au travers de tests réguliers mais aussi un vrai suivi des bobos et blessures pour « éviter la surblessure ».

Et si l’Armée de Terre met en avant cette vision « plus Kévin Mayer que Rambo » (dixit une engagée), c’est qu’elle n’est pas composée que de commandos de parachutistes. « Nous avons 117 métiers. Il y a le combat bien sûr, mais aussi l’ingénierie, la logistique, le renseignement, la maintenance… » De nombreux métiers que l’on peut faire dans le civil. Mais l’abonnement à la salle de sport y est payant.