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PGA Championship : du beau monde à Rochester

Au moment du “tee time”, il y aura un absent de marque à Oak Hill, près de Rochester dans l’État de New York, frontalier du Canada : Tiger Woods. L’homme aux 15 Majeurs s’est une nouvelle fois fait opérer de la cheville droite le mois dernier, pour soigner son arthrite post-traumatique d’une fracture talienne, ayant résulté de son grave accident de voiture en février 2021.

Pour le reste, le plateau sera comme d’habitude relevé, avec Rahm en tête de gondole. L’Espagnol tentera de remporter un troisième Grand Chelem, lui qui a ouvert son compteur à l’US Open en 2021. Or, enchaîner un sacre à Augusta avec un autre dans la foulée à l’USPGA est rare : seuls Sam Snead (1949), Jack Burke Jr (1956) et le légendaire Jack Nicklaus (1963, 1975) y sont parvenus.

”Je me sens bien avec mon jeu en ce moment, je suis heureux d’être en forme”, a déclaré, résolument confiant, celui qui compte déjà quatre titres cette année.

Scottie Scheffler et Rory McIlroy, à qui il a succédé sur le trône mondial, après un sprint à trois durant le premier trimestre, sont ses rivaux désignés.

L’Américain (N.2) brille par sa régularité, dans sa capacité à rester en course pour la victoire. Vainqueur à l’Open de Phoenix en février puis au Players Championship en mars, son plus mauvais classement final aura été 12e sur les dix tournois disputés cette année.

Le Nord-Irlandais (N.3), qui reste sur un échec cuisant à Augusta, où il n’a pas franchi le cut, sort d’une pause nécessaire et espère se relancer dans cette épreuve qui lui réussit traditionnellement bien, avec deux victoires (2012, 2014), certes sur d’autres parcours.

”Les 12 derniers mois ont été éprouvants sur le plan mental. Pour mon bien-être mental et émotionnel, j’avais besoin d’être à la maison pendant ces quelques semaines. Je suis dans un meilleur état d’esprit”, a-t-il affirmé.

Rahm devra aussi se méfier de Justin Thomas, sacré l’an passé pour la deuxième fois après 2017, et l’Australien Jason Day, vainqueur en 2015 et qui vient de mettre à plus de cinq ans de disette, en s’adjugeant le Byron Nelson dimanche.

La concurrence ne portera pas que le sceau de la PGA, mais aussi du LIV, soutenu financièrement par l’Arabie saoudite et dont les membres dissidents seront au nombre de 18 cette année.

Parmi eux se trouvent notamment Dustin Johnson, qui vient de décrocher à Tulsa son deuxième tournoi à 4 millions de dollars la bourse promise au vainqueur, pour 25 de dotation totale, et Cameron Smith qu’il n’a devancé qu’au trou de play-off dans l’Oklahoma.

Si la guerre froide dans le monde de la petite balle blanche fait rage par tribunaux et médias interposés depuis l’apparition du circuit l’an passé, c’est en toute civilité que cela se passe lorsque les golfeurs des deux camps sont en lice sur un même majeur, comme lors du Masters en avril.

Directeur exécutif de la PGA d’Amérique, Seth Waugh n’a cependant pas manqué d’envoyer une pique à ceux qui ont abandonné son navire, en estimant que des stars comme Phil Mickelson et Dustin Johnson avaient perdu de leur superbe, au risque de tomber dans l’oubli, “faute d’exposition”.

Rien de mieux donc, pour l’un d’entre eux, que de revenir dans la lumière d’un Grand Chelem. Brooks Koepka l’a été jusqu’à son effondrement au 4e tour à Augusta, où il a finalement dû partager la deuxième place avec Mickelson, loin derrière Rahm.

Côté belge, Thomas Pieters et Thomas Detry font partie des participants. L’Anversois, désormais membre du LIV, tentera de faire le plein de bons points au ranking mondial. Le Bruxellois tentera d’oublier sa déception de dimanche dernier au Soudal Open.