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Paris-Nice : Tadej Pogagar a fait coup double : “Surpris, par l’attaque de Jonas Vingegaard, puis par sa défaillance”

Il s’est époumoné à tenter de combler le trou et a fini par craquer. Dans les derniers hectomètres, Vingegaard a été débordé par Gino Mäder, Aurélien Paret-Peintre et Kévin Vauquelin. Il a concédé 43 secondes, auxquelles s’ajoutent douze secondes de bonification. Au général, où onze secondes les séparaient le matin, l’écart entre les deux hommes est désormais de 44 secondes. Ce qui semble peu mais qui, à l’échelle de Paris-Nie, s’apparente généralement à un gouffre.

D’autant que, par un coup de baguette magique, les UAE Emirates, jusqu’alors en retrait par rapport aux Jumbo-Visma, ont inversé la tendance et pris la course en main. Dès le départ, eux, puis les Groupama-FDJ de David Gaudu, ont tenté de faire sauter la course mais la force et la direction du vent n’ont guère aidé Pogacar et les siens. Déjà, Jonas Vingegaard avait été piégé, alors que le peloton se scindait en cinq groupes, et il avait été contraint à une poursuite.

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”J’ai pris un grand avantage sur Jonas”, reconnaissait Tadej Pogacar, “mais mon avance est toute petite sur Gaudu (NdlR : dix secondes) et il y a encore des étapes dures. Donc, l’écart n’est pas si important. On va devoir rester concentrés et contrôler la course.”

Le double vainqueur du Tour avoue avoir été quelque peu surpris.

”Je ne m’attendais pas à l’attaque de Vingegaard”, dit-il, “car Felix (Groosschartner) imprimait un rythme déjà très élevé. J’ai réagi à son attaque et l’ai suivi. On a fini par se relever et les autres sont revenus. Gaudu est parti et il a pris vingt secondes. À ce moment, j’ai décidé d’y aller car David Gaudu est fort, je ne pouvais pas le laisser filer. On sait que c’est un des meilleurs grimpeurs au monde. Sur une côte sèche, il peut beaucoup, c’est pour ça que je devais y aller.”

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Et la surprise a même été double, en voyant ensuite Vingegaard lâcher prise et concéder du retard.

”L’écart avec Jonas me surprend”, reconnaît Pogacar. “Il revenait lentement mais sûrement sur moi, mais il a plié un peu, puis explosé, je crois. Quand on ne revient pas directement dans la roue, c’est vraiment dur. On était à bloc, il faut être fort dans la tête, mentalement, pour continuer. Mais, croyez-moi, Jonas Vingegaard n’est pas moins fort. Il sera toujours là pour le Tour.”

Le Slovène sait de quoi il parle, il y a douze mois, il avait très largement dominé le Danois à Tirreno-Adriatico avant de céder en juillet. Avant cela, le n°1 mondial veut cependant remporter Paris-Nice.

”On va défendre le maillot”, termine-t-il. “Et même tenter de le renforcer. Les bonifications, quand on peut les prendre, il faut le faire. Cela coûte un peu de force mais ce n’est pas préjudiciable.”

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