OM – AJ Auxerre : L’Olympique de Marseille rend déjà « fou » de colère Roberto De Zerbi
Au stade Vélodrome,
L’Olympique de Marseille n’a même pas joué le tiers de la saison de Ligue 1 que son nouvel entraîneur, Roberto De Zerbi, voit déjà rouge. Ou plutôt vire au rouge, de colère, comme il est apparu après de très longues minutes d’attente en salle de conférence de presse du Vélodrome, après la honteuse défaite de l’OM face aux promus de l’AJ Auxerre (1-3), vendredi soir à domicile.
L’Italien a commencé par un constat implacable, tout en prenant la responsabilité « non seulement de la défaite, mais plus globalement des performances de mon équipe à domicile » : « Je ne réussis pas à transférer notre prestation de l’extérieur à domicile. On a des difficultés, je ne sais pas si c’est un manque de courage et de personnalité, mais il y a une grosse différence entre la maison et l’extérieur. Je suis pourtant venu ici pour jouer au Vélodrome et vivre des expériences fortes dans ce stade », a-t-il d’abord vivement regretté.
« Je suis prêt à partir »
Son Olympique de Marseille n’est effectivement pas le même à l’extérieur, avec un bilan de cinq victoires pour une défaite, qu’à domicile, où l’OM n’a gagné qu’une seule fois depuis le début de la saison, contre Nice à la mi-septembre.
Pire, les Marseillais restent sur deux énormes roustes à domicile, la défaite 3-0 face au PSG plus douloureuse par le scénario que surprenante. Et cette nouvelle mascarade vendredi soir face à un promu, pour le même tarif de 3-0 à la pause, avant une anecdotique réduction de l’écart en seconde mi-temps. En tribune de presse, comme dans tout le stade Vélodrome, personne ne pouvait croire ce qu’il était en train de se passer.
« Ça me rend fou de ne pas comprendre pourquoi à l’extérieur on fait certaines choses et à domicile on n’y arrive pas », a ensuite reconnu De Zerbi. Tout en tapant du poing sur la table, avant de carrément remettre son poste en jeu :
« « Je viens de la rue, je suis direct, je ne parle pas pour parler. Je l’ai dit à Medhi Benatia et à Pablo Longoria : si je suis le problème, je suis prêt à partir. Je laisse l’argent et je rends mon contrat. » »
« Transmettre ce que je pense du foot »
Une déclaration symbole de son incrédulité et de son impuissance face à la situation, et un coup de poing en guise d’avertissement pour piquer et remobiliser son vestiaire. « Je ne vis pas pour la 2e place, pour le classement ou même pour la victoire. Je n’en ai rien à foutre, a-t-il prévenu. Jouer au Vélodrome est un privilège. Je veux être capable de transmettre aux gens qui travaillent avec moi ce que je pense du foot. Et je n’y arrive pas. »
Si le technicien, « ne pense pas que la solution est de changer les joueurs » parce qu’ils ont « du courage et de la personnalité » et peuvent « toujours s’améliorer », son capitaine Leo Balerdi ne lui remet pas la faute sur le dos : « Non ce n’est pas lui le problème, c’est nous. On doit prendre nos responsabilités et donner tout notre corps pour jouer ici. C’est chaud une prestation comme ce soir, on ne mérite pas de porter ce maillot. »
Déjà un aveu de faiblesse ?
Amer constat avec des mots en résonance avec ceux de la saison dernière, quand l’OM engrangeait les points à domicile mais était incapable de gagner à l’extérieur. Allez comprendre, peut-être qu’avec autant de changements de joueurs entre saisons, les dynamiques s’inversent en même temps.
Une remise en question est nécessaire chez les défenseurs fautifs sur chaque but, Brassier et son air high-kick sur le premier, Balerdi et son cadeau sur le deuxième, Merlin qui s’arrête et Lirola mystifié sur le troisième, comme chez les attaquants inoffensifs. Mais aussi du côté de Roberto De Zerbi. Mettre son poste sur la table après la troisième défaite de la saison, seulement, peut aussi être vu comme un petit aveu de faiblesse, sans rien retirer du caractère honteux de cette défaite. Le tout avec stade Vélodrome plutôt clément, mais jusqu’à quand ? Marseille s’enflamme vite, pas besoin de mettre de l’huile sur le feu.