NBA : « Une histoire artificielle »… Alors, ça peut donner quoi cette copie européenne qui est dans les tuyaux ?

Dans sa volonté d’agrandir la sphère d’influence des Etats-Unis dans le monde, le mégalomane Donald Trump a prévu les choses en grand : annexer le Groenland, faire du Canada un 51e Etat en attendant de le voir débarquer sur Namek… Heureusement pour nous, le président américain au fond de teint aussi orange qu’un ballon de basket n’a pas encore posé ses grosses paluches sur le Vieux Continent. Il n’en aura pas besoin, Adam Silver et la NBA vont s’en charger.
Depuis plusieurs années, le président de la Ligue américaine de basketball pose ses petits pions pour créer une NBA Europe. Silver a d’ailleurs évoqué lors des NBA Paris Games, en début d’année, « la possibilité de créer une ligue indépendante de la NBA, même si la forme qu’elle pourrait prendre n’est pas encore claire. La raison pour laquelle nous avançons prudemment est que nous souhaitons respecter l’écosystème actuel du basket ». Le respect étant mort, il se pourrait que cette fameuse NBA Europe voie le jour très rapidement.
Projet entériné cette semaine ?
Ce mercredi, le site américain Sportico indique que « les dirigeants de la NBA doivent examiner cette semaine un projet de création d’une ligue professionnelle de basket en Europe », en partenariat avec la Fédération internationale de basket (Fiba). Une compétition de plus dans un paysage très chargé où Euroligue, Ligue des champions et Eurocup tentent de tirer leur épingle du jeu au milieu de dissensions entre l’Euroligue et la Fiba.
« Déjà avec le nombre de Coupes d’Europe qu’on a, qui sont pour moi trop importantes, si c’est ajouter une ligne NBA…, craint Frédéric Donnadieu, le président de Nanterre. Si jamais il y a une fusion Euroligue-NBA, là je dis pourquoi pas, mais sur quel format, est-ce que c’est une ligne complètement fermée, ceux qui vont faire la NBA Europe vont-ils participer aux championnats nationaux… ? »
Selon Sportico, ce nouveau championnat, semi-ouvert, comprendrait entre huit et dix équipes, dont les quatre meilleures équipes d’Euroligue, même si les clubs turcs ou serbes pourraient en être exclus. Les autres équipes seraient des équipes construites un peu de toutes pièces dans des grosses métropoles. « Les franchises situées dans des villes comme Londres ou Paris pourraient être vendues pour au moins 500 millions de dollars (463 millions d’euros), selon la proposition », précise le site américain.
Reprendre la BAL au bond
Avec Tony Parker, qui prône un partenariat voire une fusion entre la NBA et l’Euroligue, en ambassadeur particulier, la NBA est partie avec son baluchon sur les chemins pour tenter de redessiner le paysage du basket européen. Dans le viseur, certains mastodontes du football, comme Manchester City, Arsenal ou le PSG du bienfait de créer une franchise de basket. « Nous avons exprimé un intérêt », indique d’ailleurs un porte-parole du club parisien dans Le Parisien, alors que Nasser Al-Khelaïfi et Adam Silver ont échangé à Paris lors de la venue des Spurs et des Pacers dans la capitale.
« Ce qui fait notre spécificité du sport européen, c’est des histoires qui datent de plusieurs décennies, un fort ancrage, et puis derrière, de développer du business, indique Frédéric Donnadieu. Ce n’est pas l’histoire du sport européen que de créer de l’artifice et de l’artificiel, quand bien même ça peut marcher. »
Pour créer ce championnat européen, la NBA pourrait se servir de ce qu’elle a mis en place depuis 2021 en Afrique, en partenariat avec la Fiba, avec la Basketball Africa League. Douze équipes, dans douze pays (Mali, Cap-Vert, Tunisie, Maroc, Kénya…), réparties en trois conférences, où toutes les équipes s’affrontent une fois (deux fois pour les équipes d’une même conférence), avant des play-offs plus traditionnels. Là aussi, il s’agit d’une ligue semi-ouverte. Depuis le lancement, seules deux franchises ont participé aux cinq éditions : Petro de Luanda en Angola et US Monastir en Tunisie.
« Ce n’est pas vital »
NBA Africa avait fait appel à des gros investisseurs pour lancer cette BAL à terre. Ça devrait être donc de même en Europe avec fonds souverains, des capitaux privés ou des particuliers fortunés. Car la Ligue américaine voit grand. Alors que les retombées de la NBA sur le Vieux Continent atteignent aujourd’hui plusieurs millions d’euros, Sportico indique qu’avec une NBA Europe, cela pourrait monter à trois milliards d’euros.
« Si on est que dans du business pour pouvoir rajouter une ligue de plus, pour moi, ça va rajouter de la confusion, reprend Frédéric Donnadieu. Evidemment que ça peut être séduisant, avec un produit estampillé NBA et des super stades, mais pour moi ce n’est pas vital. On peut discuter avec la NBA de partenariat. Et si les gens veulent voir les matchs NBA à Paris ou Londres, c’est parce que c’est la vraie NBA. »
Notre dossier sur la NBA
Lors des NBA Paris Games, Adam Silver avait d’ailleurs émis l’idée d’une « semaine européenne », où plusieurs franchises NBA se rendraient en Europe pour y jouer des matchs dans plusieurs villes. On imagine le public beaucoup plus excité à l’idée de voir un match Los Angeles Lakers-Boston Celtics plutôt qu’un Manchester Storm-Paris Frog. Il est encore temps de laisser cette NBA Europe dans les cartons, Adam, ne fais pas de bêtises.