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Natation : Rahmouni pourrait obtenir une naturalisation à confirmer.

Le cas de Rami Rahmouni soulève des questions cruciales concernant la naturalisation sportive et les choix qui s’offrent aux jeunes athlètes. Ce sujet, bien trop souvent négligé par les instances dirigeantes, met en lumière les défis réglementaires et les enjeux d’identité auxquels sont confrontés les nageurs talentueux.

La FTN face à la naturalisation de Rami Rahmouni

La Presse — Il y a quelque temps, nous avons évoqué le cas de Rami Rahmouni, un jeune nageur tunisien, sans que cela ne suscite d’inquiétude au sein du ministère de la Jeunesse et des Sports ni de la fédération, dont le Comité provisoire semble dépassé par la situation.

La question se pose : comment la Fédération tunisienne de natation (FTN) pourrait-elle convaincre Rami Rahmouni de refuser une proposition de naturalisation sportive émanant d’un pays du Golfe, en l’occurrence l’Arabie saoudite ? Rahmouni, qui s’est éloigné de la France, où il s’entraînait avec Philippe Lucas, s’est désormais installé dans ce pays pour s’orienter vers une carrière internationale.

Des discussions ont déjà eu lieu depuis un certain temps. En effet, Rahmouni semble avoir évité de représenter la Tunisie dans diverses compétitions, évoquant une blessure lors du dernier Mondial des juniors. La fédération doit vérifier ces informations.

Un cadre réglementaire obsolète

Le sujet a souvent été débattu, mais ne semble pas avoir été traité de manière adéquate. Rahmouni aurait pu penser qu’il pourrait obtenir la naturalisation après une période d’inaction sous les couleurs tunisiennes, comme l’a mentionné un dirigeant de son club. Cependant, le règlement en vigueur est désormais obsolète.

La réglementation sur la naturalisation sportive en natation, mise en place par la World Aquatics (anciennement Fina), stipule qu’un nageur doit résider au minimum trois ans dans son nouveau pays avant de pouvoir concourir pour celui-ci. De plus, l’approbation des fédérations nationales est obligatoire.

En amont des Jeux Olympiques de Paris, la World Aquatics a renforcé les conditions concernant le changement de nationalité. Désormais, il est exigé qu’un nageur prouve une résidence de trois ans avant de pouvoir porter les couleurs de son nouveau pays. De plus, il doit s’écouler un délai de trois ans entre sa dernière compétition pour son pays d’origine et sa première avec sa nouvelle nationalité.

Cette décision n’est pas anodine et a été prise à un peu plus d’un an des Jeux de Paris 2024, où la question de la participation des nageurs russes et biélorusses demeure complexe. Le nouveau règlement de World Aquatics vise à prévenir une possible augmentation des demandes de changement de nationalité de la part d’athlètes en provenance de ces nations impliquées dans le conflit en Ukraine.

Les enjeux de la négociation

Avec ces nouvelles règles, Rahmouni devra donc se conformer à une résidence de trois ans avant d’envisager un changement de nationalité. Étant mineur, il devra également obtenir l’accord de ses parents. Entre-temps, il serait souhaitable que les autorités concernées prennent conscience de la situation et envisagent des solutions. L’approche de la négociation est primordiale, car il semble que notre pays accuse un certain retard dans ce domaine. Souhaitons-lui bonne chance dans cette démarche !