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Natation : « Après les JO, j’ai fait la fête toutes les nuits pendant deux mois », avoue Anastasiia Kirpichnikova

L’après-JO à la maison a décidément été difficile à gérer pour de nombreux athlètes olympiques tricolores. La médaillée de bronze au tir à l’arc Lisa Barbelin ainsi que le basketteur 3×3 argenté Lucas Dussoulier avaient confié fin décembre à 20 Minutes leur « JOstalgie ». Depuis, la star de la natation française Florent Manaudou a même reconnu être « en dépression » : « Je dois faire le deuil de Paris, qui était incroyable, mais aussi un peu le deuil de ma carrière. »

La nageuse tricolore Anastasiia Kirpichnikova a dix ans de moins que lui donc elle n’a a priori pas à s’inquiéter pour la suite de sa carrière. Pour autant, elle indique ce vendredi à L’Equipe avoir clairement eu besoin de décompresser après sa médaille d’argent sur 1.500 m lors des JO de Paris 2024. « Après les Jeux, j’ai fait la fête toutes les nuits pendant deux mois », lance ainsi avec franchise la native d’Asbest en Russie.

« J’ai compris que je pouvais tout perdre »

Ses performances actuelles s’en ressentent encore aujourd’hui, mais son emblématique coach Philippe Lucas refuse de l’accabler. « Qu’elle aime sortir et boire des canons, ça va peut-être choquer mais c’est son équilibre, explique-t-il. Elle est comme ça, on ne change pas les gens. Je lui demande juste de faire attention à son alimentation, à sa récupération et aux massages. Cette année, je voulais la laisser tranquille. Qu’elle nage tranquille, aucun problème. »

Les sacrifices pré-JO semblent loin, et Anastasiia Kirpichnikova fréquente peu les compétitions depuis dix mois, hormis une 4e place sur 1.500 m lors des Championnats du monde à Budapest en décembre, avant d’enchaîner deux mois de vacances supplémentaires. L’athlète française de 24 ans a connu à ce moment-là une sacrée frayeur durant son séjour en Russie, en découvrant ses mains, ses pieds et sa bouche bleus. Là-bas, un médecin généraliste lui assure même qu’elle « doit arrêter la natation » car elle « risque de mourir » en raison de problèmes au cœur.

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Sous le choc, elle est rassurée en consultant un spécialiste à l’Insep, à son retour en France. « J’ai compris que je pouvais tout perdre, reconnaît-elle. C’est ma vie. Je me suis dit que je ne dirais plus que je n’ai pas envie de nager. Je suis très motivée et j’ai compris que je devais tout changer. » A présent en pleine forme physique, Anastasiia Kirpichnikova accepte depuis trois semaines le retour des grosses sessions d’entraînement, avec dans le viseur les championnats de France en juin à Montpellier. Et un goût de la fête remis en sommeil.