Mort de Maradona : « Son cœur pesait presque le double », les médecins légistes chargent le personnel de santé

Voilà des témoignages qui ne vont pas arranger les affaires des médecins jugés pour négligences ayant potentiellement contribué à la mort de Diego Maradona. Devant la cour jeudi, les médecins légistes qui ont pratiqué l’autopsie ont fait part de leurs observations, et il y avait selon eux beaucoup de signes montrant à quel point la légende argentine était mal en point.
Le docteur Federico Corasaniti a ainsi souligné que Maradona était « à l’agonie », et qu’il n’y a rien eu de « soudain ou imprévu » dans son décès. « Il suffisait de mettre un doigt sur ses jambes, de sentir son ventre, de prendre un stéthoscope et d’écouter ses poumons, de regarder la couleur de ses lèvres » pour savoir, a-t-il déclaré.
Son confrère Mauricio Casinelli, qui a examiné le corps dans la résidence médicalisée de la banlieue de Buenos Aires où Maradona est décédé, puis lors d’une autopsie réalisée quelques heures après, a confirmé : le cœur « pesait presque le double de ce que pèse un cœur normal pour une personne adulte », a-t-il noté. Le cerveau pesait également plus que la normale ainsi que les poumons, qui étaient « pleins d’eau ».
Diego Maradona devait ainsi accumuler de l’eau dans ses poumons depuis « au moins 10 jours » avant son décès, dû à une « insuffisance cardiaque » et une « cirrhose hépatique », a ajouté Mauricio Casinelli. Selon lui, l’équipe soignante aurait dû s’alarmer de la présence de ces symptômes. Lors de l’autopsie, aucun « alcool ni toxiques » n’ont été détectés, a précisé le médecin.
Une convalescence devenue « théâtre de l’horreur »
Sept praticiens – médecins, psychiatre, psychologue, infirmiers – sont actuellement jugés pour « homicide avec dol éventuel », caractérisé lorsqu’une personne commet une négligence tout en sachant qu’elle peut entraîner la mort. Ils encourent de 8 à 25 ans de prison, dans un procès entamé le 11 mars et qui devrait durer jusqu’en juillet, à raison de deux audiences par semaine, avec près de 120 témoins prévus.
A l’ouverture du procès, le procureur Patricio Ferrari a dénoncé dans sa déclaration préliminaire un « assassinat », une convalescence devenue « théâtre de l’horreur », une équipe médicale où « personne n’a fait ce qu’il devait faire ». Les accusés déclinent toute responsabilité dans le décès.