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Montpellier, capitale du ping ? Succès des frères Lebrun remis en question.

En 2024, 43.500 spectateurs se sont déplacés pour la seconde édition du WTT Champions de Montpellier, soit près de 10 % de spectateurs en plus par rapport à l’année précédente. Le budget du tournoi s’élève, selon Gilles Erb, à 2,5 millions d’euros.


« L’an passé, on s’est pris une claque. On ne s’attendait pas à ça. C’est un vrai son et lumière, un show à l’américaine ». En 2024, ils étaient venus pour voir les frères Lebrun. Pas seulement à la télévision après des Jeux qui ont propulsé le tennis de table dans une autre dimension. Cette année, Mathis et Kenza sont revenus « pour l’ambiance, le spectacle. Bon… quand même toujours pour Alexis et Felix ».

Cette fois, aucun des deux frères n’a atteint la finale du WTT Champions de Montpellier, Alexis allant tout de même jusqu’en demi-finale. Mais la magie a encore opéré. L’Arena a accueilli plus de 40.000 spectateurs pour la première édition de ce tournoi, l’un des dix plus grands au monde. 43.500 personnes se sont déplacées cette fois, soit près de 10 % de spectateurs en plus.

### La hype autour du ping

Après les JO, la France a développé une passion pour le tennis de table. Il est courant qu’un sport bénéficie de l’exposition olympique pour se faire connaître. Mais il se passe clairement quelque chose. Montpellier en tire profit, grâce aux frères Lebrun. La ville est devenue la nouvelle capitale du tennis de table (en juin, l’alliance avec Nîmes a été couronnée championne de France). « Notre visibilité a explosé », souligne Margaux Lebrun, responsable des projets événementiels de l’Alliance Nîmes-Montpellier. « On a triplé nos effectifs. Je me souviens de la première séance à la rentrée après les JO, c’était incroyable. On a ajouté des créneaux, formé et recruté des entraîneurs ».

« On a réussi à fidéliser les joueurs, la fédération (FFTT) a vraiment travaillé avec une hausse de 23 % des licenciés qu’il fallait accueillir, ce qui a été bien fait et qui n’était pas gagné d’avance », déclare Christophe Legoût. Le directeur des compétitions à la FFTT est également le coordinateur du tournoi à Montpellier. En dépit de l’absence des meilleurs pongistes chinois, qui ont fait l’impasse pour se concentrer sur leur Super League, cette seconde édition s’avère être un succès tant sportif que populaire. « Notre objectif est de continuer à nous améliorer, avec le retour d’expérience », reprend Christophe Legoût. « Dans l’accueil du public, les événements autour des matchs. Cette semaine doit être un moment familial, un moment de partage y compris professionnel ».

### Malgré le succès populaire, quelle suite après 2026 ?

Il est trop tôt pour déterminer s’il ne s’agit que d’un phénomène passager ou si la balle en celluloïd pourra connaître le même avenir que celle en feutre jaune. L’engouement pour cette seconde édition constitue un excellent argument pour envisager l’avenir… qui n’est pas encore assuré. L’événement restera dans le sud jusqu’en 2026, un contrat initial ayant été signé pour trois ans. Pour la suite, des discussions sont en cours, car un élément reste essentiel : le financement.

Le budget du tournoi s’élève, selon Gilles Erb, à 2,5 millions d’euros. Dans Midi Libre, le président de la fédération française se dit confiant pour l’avenir. « Je n’ai aucun doute que ce WTT Champions sera bien à Montpellier en 2027. Nous avons tous à y gagner ». À suivre.