Sport

Mondiaux de badminton à Paris : « On a peur de rien »… Les Français rêvent en grand, portés par le public

De notre envoyé spécial à l’Arena porte de la Chapelle,

Il y a des jours comme ça où tout roule à la perfection. Cinq matchs, quatre victoires pour les Français aux championnats du monde de badminton, c’est de la belle ouvrage. Hormis l’élimination, attendue, de la paire féminine Téa Marguerite-Flavie Vallet, les Bleus ont fait chavirer de joie le public de l’Arena porte de la Chapelle. Même pas de petite pointe d’inquiétude, de stress d’un troisième set qui vire au drame ou d’habituelles déceptions précoces.

Tout va donc très bien en simple pour Alex Lanier, Christo et Toma Popov Jr, et en double mixte pour Delphine Delrue et Thom Gicquel, tous qualifiés pour les huitièmes de final de ces Mondiaux à domicile. Historique pour le simple hommes, qui n’avait jamais réussi à mettre trois Français à ce stade-là de la compétition. Pas une fin en soi pour Toma Jr Popov :

« C’est la confirmation qu’on est top 15 tous, a expliqué l’aîné de la fratrie après sa qualification. Et que, même avec des tirages compliqués, on arrive à passer des tours et à prouver notre statut de top 15. On y va à fond. Et j’espère que demain, on passera tous les trois en quarts et qu’on créera encore l’histoire. On y va et on a peur de rien. Et puis avec la foule derrière, c’est parfait. »

Christo Popov face au n°1 mondial

Si la salle habituelle du Paris Basket s’est bien chauffée ce mercredi, il faudra encore augmenter les décibels pour la suite de la compétition, tant les prochaines marches vont être difficiles à grimper pour espérer décrocher une médaille mondiale, ce qui n’a jamais été fait en simple hommes et en double mixte. Le chemin s’annonce tortueux, notamment pour Christo Popov.

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Le 10e joueur mondial va devoir se farcir le n°1, le Chinois Shi Yu Qi (prononcez Shi You Shi, on a demandé à nos confrères). « C’est un joueur très complet, il va falloir être prêt sur tous les aspects, a confié le cadet de la fratrie Popov. Ça va être une grande bataille, je vais tout donner, je suis assez confiant, je suis dans une belle forme, tout est possible. Avoir les Mondiaux à Paris, ce n’est pas tout le temps, il y aura un peu de pression de son côté, il sait qu’il joue un Français en pleine forme. »

On est quand même allé demander à l’intéressé (avec l’aide d’un traducteur, ne présumez pas de nos capacités linguistiques) si le fait d’affronter un Français, chez lui à Paris, lui faisait trembler les genoux. Surprise, comme sa teinture blonde, pas le moins du monde : « Nous nous sommes joués plusieurs fois, ce sont des matchs serrés, il arrive toujours à monter son niveau contre moi. Après, c’est normal que le public pousse pour lui, mais je vais rester concentré sur moi, comme un match normal. »

Jouer ou pas jouer avec le public, telle est la question

Un match « normal », sauf si la Bombonera du nord parisien se met en branle. A cause de matchs assez déséquilibrés, le public parisien, bien plus nombreux ce mercredi que les deux premiers jours de la compétition, a donné de la voix, mais n’a pas non plus usé de tout son pouvoir, comme on a pu le voir à Roland-Garros, pour faire dégoupiller les adversaires des Bleus.

Il n’y a même pas eu d’enflammade des Tricolores sur les terrains pour aller chercher le public. Non, tout le monde se réserve pour des échéances bien plus importantes. « J’espère que le public sera là demain pour un match de titans, confie Toma Jr Popov, qui a eu un deuxième tour bien plus simple que la veille, où il avait dû sauver deux volants de matchs. J’adore jouer avec le public. Je pense que ça met la pression sur l’adversaire. On doit utiliser ce facteur X. »

Attention à ne pas sortir du match

Habituellement très expansif sur le terrain, Thom Gicquel en a lui aussi gardé sous le pied pour le huitième de finale où il affrontera avec Delphine Delrue la redoutable paire taïwanaise Ye Hong Wei et Nicole Gonzales Chan, alors que les n°1 mondiaux ont été éliminés dès leur entrée en lice. Le spécialiste du double mixte n’exclut pas de demander de l’aide au public pour déstabiliser ses adversaires :

« « Surprise, surprise, a lancé en rigolant le jeune homme. Dès fois, ça sort à l’instinct. Ça dépendra du moment, parfois ça sort à l’instinct. Ça peut être quelque chose de positif, mais ça peut aussi être un piège de sortir de la tactique et du focus. On verra si on en a besoin ou pas. » »

Au pire, ne pas avoir besoin du public serait une bonne nouvelle et signifierait que nos Bleus continuent leur parcours parfait à domicile. Le chemin est tout tracé, il n’y a plus qu’à éviter les petits obstacles qui se dressent sur la route.