MMAÂ : Morgan Charrière ne marche pas à la haine, parle d’argent.
Morgan Charrière affrontera le Brésilien Melquizael Costa lors de son sixième combat à l’UFC, prévu ce samedi. À 30 ans, il a déjà terminé huit adversaires dès le premier round et déclare : « Je suis en forme, je me sens vraiment bien, j’ai vraiment aucun bobo, le poids descend tout seul, tous les voyants sont au vert ».
Dans sa chambre d’hôtel à Las Vegas, trois jours avant son combat contre le Brésilien Melquizael Costa, Morgan Charrière se montrait serein lors d’un échange téléphonique. Pour son sixième combat à l’UFC, prévu ce samedi, « The Last Pirate » affiche une confiance tranquille. « Je suis en forme, je me sens vraiment bien, je n’ai aucun bobo, le poids descend tout seul, tous les voyants sont au vert », confie le jeune homme de Poissy avec un large sourire.
À 30 ans, celui qui a déjà mis fin à huit combats dès le premier round est conscient que ses meilleures années sont à venir. Cependant, Charrière ne se fixe pas d’objectif spécifique, mis à part celui de poursuivre sa carrière au sein de l’organisation américaine dirigée par Dana White, de rendre ses combats aussi spectaculaires que possible et de récolter des gains. La piraterie est loin d’être terminée, elle ne fait que commencer.
A l’UFC, vous avez déjà combattu à Las Vegas et à Nashville. Pensez-vous vous être fait un nom aux États-Unis ?
« À notre arrivée à l’aéroport, des gens m’ont reconnu et m’ont souhaité bonne chance. Cela fait bientôt trois ans que je suis à l’UFC, je commence à être bien implanté. J’ai cinq combats, quatre bonus (prix du combat de la soirée), tous spectaculaires en main card. Forcément, combattre de manière engageante et compréhensible pour le grand public aide à ma popularité. Il faut aussi prendre des risques pour finir un combat et offrir du plaisir aux spectateurs. C’est un sport américain, un sport qui demande du spectacle. Les gens veulent voir des super-héros. Aux États-Unis, j’ai plutôt la cote, c’est sympa. Je propose vraiment un ensemble : un style de combat, la communication… »
Avec votre surnom « The Last Pirate », la communication fonctionne bien…
« Je ne voulais pas adopter un surnom juste pour le plaisir, comme le font parfois d’autres combattants : le dominateur, le tueur… des choses très clichés. Je pensais que si je devais avoir un surnom, il se ferait découvrir, sinon qu’on m’appelle par mon prénom, ça m’allait très bien. Au fil de ma carrière, j’ai remarqué que de nombreux éléments de ma personnalité et de ma vie correspondaient aux pirates. C’est alors que le surnom The Last Pirate a émergé. Je le porte fièrement, il me correspond parfaitement, et il s’harmonise avec mon prénom Morgan, qui vient d’un célèbre pirate [Henry Morgan] ayant annexé la Jamaïque. Mon prénom est directement lié à ce pirate. Donc ce surnom représente un mélange d’histoire personnelle et de vie. »
Vous vous identifiez aux pirates depuis petit ?
« J’ai toujours aimé ce qu’ils symbolisent : la liberté, la navigation, l’exploration d’autres pays. Je ne peux pas dire que j’étais un super fan de Pirates des Caraïbes, mais j’appréciais beaucoup cet univers. Le surnom « The Last Pirate » me correspond parfaitement, car je recherche une certaine liberté et des aventures. C’est ce que je fais au quotidien : voyager à travers le monde et affronter des adversaires. »
Est-ce que le thème des pirates vous inspire dans votre style de combat ?
« Je ne suis pas sûr qu’un style de pirate existe réellement. Les pirates se battaient avec des pistolets, des couteaux ou des épées. Toutefois, je crois que, dans l’esprit des gens, j’ai un style qui semble assez agressif, avec des mouvements stylés, explosifs et une véritable recherche de la mise hors combat de l’adversaire. »
Le trésor à aller chercher, c’est une ceinture ?
« Pour moi, c’est l’argent, ce n’est pas forcément la ceinture. C’est comme les pirates. La ceinture est-elle mon objectif principal ? Si je ne la décroche pas, ma vie ne sera pas réussie ? Non, pas du tout. Mon objectif premier était d’être combattant à l’UFC et de vivre de mon sport, ce qui était déjà un défi il y a plusieurs années. Avoir des combattants français à l’UFC, c’était quelque chose d’impensable. »
« La ceinture, peut-être un jour, j’espère, mais pour l’instant, je ne suis même pas encore dans le top 15. Donc je ne peux pas dire que je vais être champion ou que j’ai envie de l’être. Non, mon rêve, je suis en train de le vivre : je suis un combattant à l’UFC, je suis à Las Vegas, je suis payé pour ça, et il y a des gens qui me regardent dans les plus grandes salles, sur les plus grosses cartes. »
Dans votre préparation, y a-t-il un changement mental qui vous permet d’atteindre un niveau de « haine » vis-à-vis de votre adversaire pour mieux le combattre ensuite ?
« Certains combattants fonctionnent ainsi, mais je ne ressens pas cette animosité. Je suis plus concentré sur les éléments clés du combat, sur ce que je dois faire pour orienter le combat à mon avantage. Pour moi, l’adversaire devient presque une cible mouvante. Je ne ressens pas que je combats un autre être humain, je me bats plutôt contre moi-même pour réaliser ce que je veux. Quand l’ouverture se présente, je frappe sans hésitation. Mais pour moi, il s’agit davantage d’une opportunité que d’une colère. La haine peut motiver au début, mais ce n’est pas une force motrice efficace pendant un combat. Il y a des gens que je n’apprécie pas, mais c’est naturel. Je n’ai aucune haine envers personne, c’est juste du sport, c’est mon travail, ce sont mes collègues. »

