Sport

Masters : de l’orage dans l’air sur les greens d’Augusta !

Mais, cette année, il flotte un parfum inhabituel au-dessus des champs de fleurs géorgiens. Un peu comme si des épines s’étaient glissées dans les magnolias et les rhododendrons. Et pour cause. La guerre du golf à laquelle se livrent le PGA Tour et le LIV s’est invitée à la fête. Et l’atmosphère, déjà très orageuse au niveau météorologique (pluie annoncée durant les quatre jours), est aussi bien plus électrique qu’à l’habitude sur les greens.

Pour rappel, ces derniers mois, de nombreuses stars (Phil Mickelson, Dustin Johnson, Bryson DeChambeau, Patrick Reed, Brooks Koepka, Sergio Garcia, Lee Westwood, Cameron Smith, Thomas Pieters…) ont cédé aux chants des sirènes des pétrodollars saoudiens et ont rejoint le nouveau circuit dissident. Ils ont, bien sûr, été directement exclus du PGA Tour américain. Mais, indépendant de corps et d’esprit, le Masters a validé leur venue pour cette édition 2023. Bonjour l’ambiance !

Thomas Detry vit son rêve américain : “Le PGA Tour, c’est la Champions League du golf !”

À ce stade, nul ne sait quelle sera la réaction du public US, très patriote par essence. Porte-drapeaux du golf traditionnel, Tiger Woods et Rory McIlroy n’ont jamais caché leur animosité à l’égard des “traîtres” partis chercher fortune ailleurs, sans le moindre état d’âme. Et si, d’aventure, l’un des rebelles venait à revêtir, dimanche soir, la mythique “green jacket” réservée au vainqueur ? On imagine le tohu-bohu !

Afin de calmer les esprits, la réalisation de la télé américaine a confirmé qu’elle serait heureusement impartiale à l’heure de la retransmission. On sait, en effet, que le PGA Tour avait fait discrètement pression pour que les joueurs du LIV ne soient filmés qu’à doses homéopathiques ! On croit rêver…

Osons croire simplement que ces tensions malsaines se dissiperont dès les premiers drives prévus jeudi matin. Car l’Augusta National, temple du beau jeu et de la tradition, n’a guère l’habitude d’accueillir, dans son Club House immaculé, des voyous déguisés en golfeurs !

C’est dans ce contexte que Thomas Pieters, seul joueur belge en lice, tentera de frapper un grand coup, au propre comme au figuré. Invité au tournoi grâce à son statut de top 50 mondial, l’Anversois a fait des débuts discrets lors de ses deux premiers tournois sur le LIV. Il espère retrouver tout son potentiel sur ce diabolique parcours géorgien où il avait, en 2017, terminé à une remarquable quatrième place.

Le LIV n’apportant aucun point au ranking mondial, Pieters se doit de profiter de ses éventuelles apparitions dans les tournois du Grand Chelem pour conserver son rang. Il jouera donc gros, très gros, lors de ce Masters si particulier. À suivre en intégralité sur VOOsport World.

Thomas Pieters : le choix de l’argent roi