Masters 1000 de Miami : Corentin Moutet assure n’avoir eu « aucun geste irrespectueux » contre Tabilo

Si seulement on n’avait pu retenir du Masters 1000 de Miami de Corentin Moutet que sa demi-volée amortie géniale dans le dos pour effacer une balle de match contre Alejandro Tabilo. Hélas, ce bouillant deuxième tour perdu vendredi contre le Chilien (7-5, 3-6, 5-7) a surtout été gâché par plusieurs dégoupillages du gaucher français, qui a été sanctionné d’un point de pénalité (sur balle de deuxième set pour Tabilo tant qu’à faire), puis d’un jeu de pénalité au début de la troisième manche.
Corentin Moutet, qu’on a pu voir sur les images haranguer la foule à plusieurs reprises, a senti le besoin de « raconter la vérité », dimanche sur son compte Instagram, au sujet de cette houleuse défaite. « Dès le premier point, le public s’est montré hostile : bruit volontaire entre mes services, sifflets, insultes, gestes provocateurs, assure-t-il. Je n’ai pas répondu pendant 1h30, me contentant de jouer. Mais plus le match avançait, plus l’ambiance devenait agressive. Après deux heures de jeu, sans aucune intervention de l’arbitre pour calmer la foule, j’ai réagi en levant les bras à trois reprises pour encourager la foule à faire encore plus de bruit. »
« Une personne m’a fait un doigt d’honneur »
C’est à la suite de ce geste, mi-chambreur/mi-provocateur, du tennisman de 25 ans que la rencontre a basculé. « À ce moment-là, une personne m’a fait un doigt d’honneur, indique l’intéressé. J’ai estimé que cela dépassait les limites de ce qu’un athlète doit accepter sur un terrain. J’ai donc demandé à l’arbitre de faire sortir cette personne avant de reprendre le jeu. Au lieu de m’écouter, il m’a ordonné de jouer, refusant d’intervenir. »
Corentin Moutet stoppe alors le jeu pour demander à « parler au superviseur ». Selon lui, l’arbitre a immédiatement décidé de le pénaliser d’un point crucial pour cette raison. Ça s’est encore tendu davantage après l’arrivée du superviseur. « J’ai expliqué la situation, il est parti, puis il est revenu en me disant que quelqu’un affirmait que c’était moi qui avais fait un doigt d’honneur », raconte Corentin Moutet, sanctionné cette fois d’un jeu de pénalité complet, ce qui a eu pour conséquence d’offrir un break d’avance à Alejandro Tabilo.
« Je n’ai eu aucun mot déplacé »
Pourtant, le natif de Neuilly-sur-Seine insiste dans sa story Instagram : « Je n’ai jamais insulté ni manqué de respect à qui que ce soit pendant ce match. A part avoir levé les bras trois fois pour inciter le public à faire plus de bruit, je n’ai eu aucun mot déplacé ni aucun geste irrespectueux ». Il regrette les conséquences de cette défaite, recevant depuis deux jours « énormément de critiques et d’insultes ».
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« Dire que cela ne m’affecte pas serait mentir, confie-t-il. Je refuse de croire qu’être une personne publique signifie devoir toujours avoir tort et mériter la haine des autres. Ce qui m’attriste le plus, c’est de voir que lorsque quelqu’un est à terre, la première réaction de beaucoup est de l’enfoncer encore plus plutôt que de le soutenir dans l’épreuve qu’il traverse. » Avec un ultime vœu pieux sous forme de tacle : « J’espère qu’un jour l’ATP protégera mieux les joueurs ».