Man U – OL : « Courage, il va faire froid »… Guide de survie du supporter du PSG à l’usage des fans lyonnais
Quelques heures après que le ciel gris et bas de Manchester United leur est tombé sur la tête, les supporters de l’Olympique Lyonnais ne doivent toujours pas en croire leurs yeux. Passé de l’enfer (0-2) au paradis (4-2) entre la fin de la première période et les prolongations, jeudi soir, dans le « Théâtre des Rêves » du Vieux Trafford, ceux-ci ont rebasculé dans les bras de Lucifer en l’espace de sept toutes petites minutes, encaissant alors trois pions venus de nulle part et synonymes d’élimination. Et de mal de crâne.
Car c’est bien de cela dont il s’agit. Dans ces moments-là, on a beau puiser au fin fond de son esprit pour tenter de relativiser le trauma, se dire qu’on est en vie et que cette vie est belle, malgré tout, le cœur n’y est pas. Et les prochaines heures, les prochains jours, les prochains mois vont être durs à vivre quand on n’y est pas préparé. C’était déjà le cas des Parisiens, en 2017, après la remontada du siècle du Barça face au PSG, quand les hommes d’Unai Emery ont vu leur monde s’écrouler, encaissant eux aussi trois buts en sept minutes.
« C’est un très long tunnel à traverser »
S’ils resteront à jamais les premiers à avoir goûté à l’immonde nectar de la honte, les fans du Paris Saint-Germain sont heureux de passer le flambeau à leurs homologues lyonnais, mais non sans compatir et leur donner quelques conseils de survie au passage. Ainsi, dès le coup de sifflet final, notre confrère Bruno Salomon, voix mythique du PSG à France Bleu Paris, écrivait : « Courage supporters lyonnais… c’est un très long tunnel à traverser, il va faire noir et froid, vous allez vous demander 10.000 fois comment tu fais pour prendre 3 buts en moins de 8 minutes, on va vous rappeler ce résultat hiver, automne, été… bref #PSGOLfreresderemontada ».
Contacté vendredi matin, celui-ci détaille le calvaire qu’il a traversé après cette soirée cauchemardesque au Camp Nou. « Pendant deux ou trois jours, tu ne veux plus que personne te parle, et derrière, une fois remis, t’as toujours quelqu’un pour remettre ça sur le tapis. Toujours, toujours, toujours… », souffle-t-il, encore marqué au fer rouge par la chaussure gauche de Sergi Roberto. Le service des sports de 20 Minutes dispose lui aussi, dans ses rangs, de supporters parisiens encore marqués par cette humiliation en mondovision que seul le temps (beaucoup, beaucoup de temps) permettra d’apaiser.
Supporters lyonnais, « 20 Minutes » est avec vous
Voici leur diagnostic, leur vécu et leurs conseils : malgré l’arrivée du printemps, les glycines en fleurs et les gazouillis d’oiseaux, winter is coming pour les fans de l’OL. Comme nous, vous passerez par toutes les phases du deuil, le déni, la colère, le marchandage (« on ne ferait pas une pétition pour rejouer le match ? »), la dépression et enfin, peut-être, un jour, l’acceptation. Encore que nous, Parisiens, n’ayons toujours pas atteint cette dernière phase. Ce qui est sûr c’est que le chemin vers la rédemption sera long, sinueux et semé d’embûches.
Vous allez cauchemarder des nuits entières, trembler, suer, pleurer. Vous verrez le visage d’Harry Maguire à chaque coin de rue et la vue d’un maillot rouge vous retournera l’estomac comme après la cuite du siècle. Vous devrez subir les moqueries de vos amis ou de vos collègues et, pire encore, les veines tentatives de réconfort prodiguées par Josiane de la compta à base de « Roh, ça va, c’est que du foot ! » lancés à la cafet’. Sachez alors garder votre calme, un accident est si vite arrivé. Et si les aliments risquent d’avoir un sale goût dans la bouche et que vous allez certainement avoir du mal à vous lever de votre lit dans les jours à venir, sachez que cela n’est pas immuable.

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Il existe une vie après cette petite mort mais ça ne sera pas pour tout de suite. Faites le dos rond et enfilez-vous des vidéos des plus beaux buts de Juninho et Karim Benzema, ça aidera à faire passer la pilule. Et un beau jour (ou peut-être une nuit), sans que vous ne l’ayez vu venir, une autre équipe française se mangera la trempe de ses beaux jours en Coupe d’Europe et vous pourrez alors lui refiler le flambeau. Mais pour le moment il est à vous, soyez forts comme nous l’avons été. Ce n’est qu’un horrible moment à passer.