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L’Union s’offre le grand huit européen

On exagère ? Pas vraiment lorsqu’on sait qu’il fallait remonter à 2004 pour trouver trace d’un club belge éliminant un club de Bundesliga en match à élimination directe. C’était le Standard, face à Bochum au premier tour de la Coupe UEFA (0-0, 1-1).

Près de vingt ans plus tard, donc, l’Union a fait mieux, encore, en battant l’actuel quatrième de Bundesliga, pour s’offrir le deuxième quart de finale européen de son histoire, soixante-trois ans après celui disputé par la génération Paul van den Berg.

Celle-ci s’était hissée en demi-finale de la Coupe des villes de foire et rien ne doit empêcher l’équipe de Karel Geraerts de rêver d’un pareil exploit. Encore moins après ce huitième de finale retour maîtrisé de bout en bout, au point que Moris n’a eu qu’un ballon chaud à gérer en nonante minutes et des poussières.

Tombera-t-elle sur une pointure style Juventus ou Manchester United, ce vendredi, au tirage au sort des quarts de finale ? C’est tout le mal qu’on souhaite à cette bande de doux rêveurs, qui avaient été très déçus de l’issue du tirage au sort du tour précédent. Mais ils ont su transformer l’amertume de ces retrouvailles avec Berlin en une opportunité ; celle de repousser leur plafond, un peu plus haut, encore.

Si l’équipe de Geraerts joue comme ce jeudi et a fortiori si elle dispute le match retour à la maison, à nouveau, elle pourra faire mal à beaucoup d’équipes. Boniface a à nouveau été énorme, secouant une défense allemande qui cherche toujours la solution pour l’arrêter ; Teuma a retrouvé son impact et ses souliers en or ; Adingra a exploité à merveille sa pointe de vitesse pour se révéler décisif et Lazare a couru à lui seul deux fois plus que n’importe quel Berlinois.

On va l’avouer : on s’était demandé si la double opportunité loupée et le poteau de Boniface du début de match (6e) allait laisser des regrets, comme trop souvent lorsqu’un club belge joue en Europe. Mais Geraerts avait trop bien préparé son équipe pour cela. L’Union n’avait pas envie de louper son troisième rendez-vous de la saison en aller-retour. Elle a affiché une maîtrise impeccable, ce qui montre combien cette équipe grandit, encore et encore. Jusqu’où ?