Losc : Arnaud Lasserre, le supporter sauvagement agressé après un match en 2021, est mort à 39 ans

Le Losc a annoncé jeudi soir la mort d’Arnaud Lasserre, un de ses supporters dont l’histoire avait fait malgré lui un symbole des dérives du football. Le club nordiste « pleure ce fidèle supporter », comme il l’a écrit sur ses réseaux sociaux. « Nous adressons toutes nos condoléances à sa famille et ses proches », est-il ajouté.

Arnaud Lasserre, âgé de 39 ans, avait été sauvagement agressé un soir de septembre 2021, aux abords du stade Pierre-Mauroy, après une rencontre face à Wolfsburg en Ligue des champions. Accompagné de son frère et de deux amis, il s’était rendu au Factory, un bar attenant au stade, pour boire un dernier verre. La suite, son frère Yannick nous l’avait racontée un mois plus tard :

« Mon frère et ses amis se sont assis à côté d’un groupe qui importunait une serveuse du bar. Une fille est alors venue insulter l’un des membres du groupe. Le ton est monté, d’autres mecs sont arrivés et ont alors commencé à taper l’un des deux potes de mon frère qui n’avait pourtant rien à voir dans l’histoire. Ils se sont mis à cinq dessus. Mon frère a sans doute essayé de le défendre et ils s’en sont pris aussi à lui. »

24 jours dans le coma

Arnaud était ensuite resté dans le coma pendant 24 jours. Depuis, il n’avait pas retrouvé la totalité de ses moyens physiques. Il souffrait ainsi de surdité à l’oreille droite, de pertes d’équilibre, de douleurs chroniques et de séquelles psychologiques lourdes.

Au journal L’Equipe, un an plus tard, ce père de deux enfants décrivait son mal-être : « Je n’ai pas trop le moral, ça pèse souvent sur moi. J’ai eu des moments très difficiles quand je suis rentré à la maison. J’ai eu des envies de suicide, j’ai pleuré dans les bras de ma mère. Je m’ennuyais, je restais au lit. Je n’étais pas bien. »

L’enquête avait conduit à la mise en examen de six personnes en mars 2022, dont cinq étaient liées à la mouvance d’ultra-droite. Arnaud Lasserre attendait toujours leur procès, plus de trois ans après les faits. Les causes de son décès ne sont pas connues, informe la Voix du Nord ce vendredi.