Ligue 1 : Le conseil d’administration de la LFP convoqué en urgence, la crise des droits TV prête à exploser pour de bon
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Elle était dans l’air depuis longtemps et elle a rendez-vous avec le football français ce mercredi. Qui ça ? La crise des droits TV, alors qu’un conseil d’administration de la Ligue professionnelle de football (LFP) a été convoqué en urgence. Il sera donc question ce mercredi de la brûlante question des droits TV, alors que le principal diffuseur de la Ligue 1, la plateforme DAZN, menace de ne pas payer une partie des sommes dues. Dans un mail envoyé aux membres du CA, le président de la LFP, Vincent Labrune, évoque une « situation malheureusement urgente » et convoque cette réunion pour traiter la question des droits TV avec les clubs, a précisé une source proche du dossier, confirmant une information de L’Equipe.
DAZN doit verser dans les prochains jours la quatrième échéance prévue dans le contrat qu’elle a conclue cet été avec le football français. Mais la plateforme menace de ne pas le faire, invoquant des conditions d’exploitation difficiles en partie liées au piratage. Une étude réalisée l’automne dernier par l’institut Ipsos et relayée par le directeur général de LFP Media, Benjamin Morel, lors d’une conférence organisée par l’Arcom, a illustré l’ampleur du phénomène en révélant que 55 % des spectateurs ayant regardé le match OM-PSG fin octobre, un des temps forts de la saison, avaient eu recours à des sources illégales.
Vers une perte d’exploitation de 1,2 milliard d’euros ?
Après avoir promis d’obtenir un milliard d’euros par saison, et vu son appel d’offres échouer, la Ligue a dû ravaler ses ambitions et vendre les matchs de Ligue 1 pour un total annuel d’environ 500 millions d’euros à DAZN (qui diffuse huit des neuf matchs par journée) et beIN Sports (diffuseur du neuvième). Une baisse significative par rapport aux 624 M€ du contrat précédent, doublée d’une grogne des amateurs du foot, écœurés par le prix de 30 euros mensuels qu’avait proposé la plateforme britannique de streaming sportif avant de revoir à la baisse sa politique tarifaire.
Le recul significatif des revenus générés par les diffuseurs a plongé les clubs français dans une grave crise financière, la DNCG, le gendarme financier de la LFP, envisageant une perte d’exploitation de 1,2 milliard d’euros. Conséquence de la crise, les clubs français se sont engagés dans des ventes massives lors de la fenêtre hivernale des transferts internationaux.
D’après un rapport publié vendredi par la Fifa, les indemnités de transfert en janvier ont rapporté aux clubs français 371 millions de dollars (357 millions d’euros), loin devant tous les autres championnats (les Allemands, en deuxième position sur ce classement, ont vendu pour 226,2 millions de dollars).
La nouvelle ministre des Sports également inquiète
« L’intérêt de tous, c’est de soutenir DAZN pour que ce soit un succès », avait déclaré fin janvier le président de la Fédération française de football (FFF), Philippe Diallo. « Je pense que cette saison est un peu délicate compte tenu des conditions de lancement, des ajustements de tarification, d’une forme de dénigrement dont ils ont été un peu victimes à leur lancement », ajoutait le président de la 3F.
Notre dossier sur les droits TV
Quelques jours plus tôt, c’est la nouvelle ministre des Sports, Marie Barsacq, qui avait tiré lsonnette d’alarme dans les colonnes du quotidien Ouest France : la situation financière de la Ligue 1 est « grave » et il va « falloir agir vite », avait dit celle qui a longtemps travaillé à la FFF. « Les chiffres nous amènent à être inquiets. On a besoin d’un football en forme », ajoutait-elle. Ce mercredi s’annonce bouillant pour le football français.