Ligue 1 : La France a-t-elle un problème avec l’arbitrage ?
Le Premier ministre Sébastien Lecornu pourrait bien annoncer une mesure forte : une prime de pénibilité pour les arbitres français. Depuis le début de la saison, les sorties incendiaires contre les arbitres n’en finissent pas.
Lors de son prochain discours de politique générale, le Premier ministre Sébastien Lecornu pourrait annoncer une mesure significative : une prime de pénibilité pour les arbitres français. Souvent critiqués, nos arbitres subissent de vives tensions. Ce week-end, notamment Mathieu Vernice, a été au centre des attentions après sa « performance » lors du match entre Lille et Lyon dimanche.
Des penalties non accordés, des cartons rouges laissés de côté, un interventionnisme excessif (44 fautes sifflées), et l’expulsion de Bruno Genesio… Ces incidents ont amené l’état-major du Losc à dénoncer une injustice, lançant l’Appel du 28-Septembre, diffusé sur les ondes pour éveiller les consciences sur l’incompétence, disons-le clairement, de nos arbitres.
Des critiques similaires en Angleterre
« C’est une vraie question, pas seulement pour nous, nous rencontrons des problèmes d’arbitrage tous les week-ends, a déclaré le Général Létang, président des Dogues. Cela ne peut plus continuer. Il est de la responsabilité de chacun, en commençant par le président de la FFF, puisque l’arbitrage en dépend, de se réunir. Il n’y a pas d’échanges, pas de contradictoire, nous avons des personnes face à nous qui sont dans leur bulle, avec des individus dont nous ne savons pas ce qu’ils font, et qui sont censés avoir des missions. »
Depuis le début de la saison, les critiques fracassantes à l’encontre des arbitres se multiplient. À Lyon, Marseille, Lille, Auxerre, chaque club exprime ses doléances pour, parfois, expliquer un résultat décevant. Bien que cela ne soit pas du niveau de la sortie de Pablo Longoria l’année dernière, où le président phocéen parlait de « championnat de merde » et de « corruption », l’idée est présente. La France a-t-elle vraiment « un problème avec l’arbitrage », comme le suggère Olivier Létang, comparativement à nos voisins ?

Souvent cités comme référence, avec le fameux « ça ne se siffle pas en Angleterre » (voir stats), nos rivaux d’outre-Manche ne sont pas en reste lorsqu’il s’agit de critiquer les officiels. En début de saison, le match entre Newcastle et Arsenal a ravivé les tensions, notamment après un penalty sifflé puis annulé par la VAR sur Gyokeres, ainsi qu’une main dans la surface non signalée.
« Encore un match où nous discutons des normes d’arbitrage en Premier League, s’est indigné Mark Clattenburg, qui a officié treize ans sur le Vieux continent, sur X. Il est temps pour Webb [directeur de l’arbitrage anglais] d’accepter son échec ! »
Les critiques d’un ancien arbitre
Bien qu’Olivier Létang et Bruno Genesio, après le derby perdu face à Lens, aient été virulents contre l’arbitrage, ils ne sont que de simples amateurs en comparaison des Espagnols qui ont élevé cette critique au rang de religion. En Espagne, un ancien arbitre (Eduardo Iturralde González) n’hésite pas à critiquer les décisions des arbitres sur Cadena Ser. Plus aucun jour ne se passe sans que le terme « con polémica » ne vienne ajouter du piquant aux comptes rendus des matches.
De plus, leurs récents scandales, comme l’affaire Negreira, témoignent d’une expérience dans le secteur. José María Enríquez Negreira, vice-président du comité technique des arbitres, aurait reçu plus de 17 millions d’euros du Barça pour, officiellement, « obtenir la neutralité du corps arbitral ». Un contexte qui jette un doute sur les décisions des arbitres.
Une VAR critiquée
Le Real Madrid ne reste pas en retrait et anticipe déjà des accusations avant même la fin des matchs. Une forte pression est exercée en amont des rencontres via des déclarations en conférence de presse ou des montages vidéo sur Real Madrid TV. Un climat peu serein, comme l’avait noté Ricardo de Burgos Bengoechea avant la finale de la Coupe du roi entre le Barça et le Real Madrid.
Que ce soit en France, en Espagne, en Angleterre, en Italie ou en Allemagne, les critiques les plus acerbes concernent la VAR. « Pendant des années, je n’y ai vu aucun intérêt. Et puis on la présente comme la solution : « Dieu merci, la VAR rend le football plus juste », a déploré l’entraîneur de Cologne, Lukas Kwasniok, après sa défaite contre Stuttgart ce week-end. C’est de plus en plus contestable. » Mais cela demeure un sujet majeur de discussion.

