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Le Stade Tunisien ne garde pas son entraîneur : tradition « sacrée » !

La saison dernière, le Stade a connu une série de départs de joueurs clés tels que Jouini, Omarou, Mejri, Mugisha, Arous, Kadida, Ayari, Ouatara et Berrima. Mohamed Mahjoub a exprimé la nécessité de céder des joueurs pour alléger la masse salariale et maintenir un fonds de roulement, tout en reconnaissant que changer plus de la moitié de l’équipe en un an représente un risque sportif considérable.


L’année dernière, Kanzari et plusieurs cadres ont quitté le club, et cette saison, Khatoui attend le mercato pour sortir. Le Stade adopte une méthode controversée.

**La Presse** — Mohamed Mahjoub est un dirigeant de club atypique. Il a réussi à sortir le Stade de l’angoisse de la relégation pour le ramener dans la course aux premières places. Cependant, Mahjoub ne semble pas très enclin à stabiliser son équipe.

À chaque opportunité, il propose un ou plusieurs joueurs clés sur le marché des transferts pour financer les besoins du club. La crise qui touche presque tous les clubs, privés de revenus conséquents, en fait une solution à court terme mais nécessaire.

C’est exactement ce que fait sans ambages Mohamed Mahjoub. La saison dernière, après avoir terminé en tête à la mi-saison, il a chamboulé son équipe avec le départ de nombreux joueurs importants. Les Jouini, Omarou, Mejri, ainsi que Mugisha, Arous, Kadida, Ayari, Ouatara, Berrima et d’autres ont quitté Le Bardo.

Pour Mahjoub et son comité, céder des joueurs est inévitable pour alléger la masse salariale et assurer un fonds de roulement pour couvrir les dépenses courantes. Toute autre solution est considérée comme irréelle et abstraite, incapable de générer des revenus.

Non seulement l’effectif est drastiquement modifié, mais le staff technique subit également des changements. Kanzari a choisi de quitter son poste pour répondre à l’appel de l’EST, peut-être afin d’éviter d’endosser la responsabilité de la chute de niveau après le départ de nombreux joueurs clés. Cette saison, la même situation semble se profiler.

L’équipe a réalisé une phase aller très satisfaisante en championnat, occupant la troisième place tout en étant favori malgré un effectif remanié. Toutefois, l’entraîneur Chokri Khatoui a décidé de partir, en accord avec le bureau directeur. Ce qui cache un désaccord important : Khatoui, relativement mal à l’aise, exprime le besoin de quatre renforts pour continuer.

Cela ne s’inscrit pas dans la politique du club. La séparation a eu lieu, et Lassaâd Dridi, connaissant bien les rouages de son ancien club, revient. Comme la saison précédente, la première partie s’est bien passée, suivie de changements brusques. On évoque déjà la cession de deux joueurs cet hiver.

### Un peu de stabilité néanmoins

Personne ne peut se mettre à la place de Mohamed Mahjoub et de son équipe dirigeante. En raison du manque de fonds et de soutien financier, il doit trouver des solutions. Cependant, changer plus de la moitié de l’équipe en un an et céder successivement des pièces maîtresses représente un grand risque sportif.

La formule a plus ou moins fonctionné lors de cette phase aller avec l’émergence de nouveaux talents, mais la faiblesse de la concurrence a également joué en faveur du Stade. Cette dynamique ne peut pas perdurer indéfiniment. Un entraîneur pour la première partie, un autre pour la seconde (même si la trêve est longue), et des joueurs cédés à la moindre proposition risquent d’affecter l’équilibre de l’équipe.

Il est impératif de fidéliser l’ossature de l’équipe, de chercher des sponsors tout en garantissant une visibilité adéquate pour éviter de recourir à des solutions de facilité.

On constate que le Stade change trop rapidement, et il est compliqué de dénicher des joueurs de qualité dans un mercato pauvre en talents. Les performances, les titres, et les participations continentales qui génèrent des revenus, directement ou indirectement, nécessitent des joueurs de haut niveau.

Un certain cadre stable est nécessaire pour qu’un effectif puisse maturer et qu’un entraîneur puisse appliquer sa vision. Au Stade, la réalité est différente. La période du mercato hivernal déterminera si le club subira à nouveau des changements majeurs ou s’il parviendra à préserver son ossature.